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Crise universitaire : "Le radicalisme aveugle conduit à l’impasse"

Publié le mardi 8 juillet 2008 à 10h53min

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Dans cette déclaration, le Mouvement pour la promotion de l’éducation et de l’éthique (MPEE) analyse des points de revendications des étudiants et conclut que la satisfaction d’une plate-forme dépend des stratégies de lutte et de la capacité des responsables de négocier avec l’Administration. Pour cette association, le radicalisme et le bras de fer conduisent souvent à l’impasse.

Le Mouvement pour la promotion de l’éducation et de l’éthique (MPEE) est une association créée dans le but de contribuer à l’amélioration du système éducatif, à la vulgarisation et au renforcement de l’instruction civique et éthique au Burkina Faso.

Il travaille au renforcement du respect de la déontologie. La plupart de ses membres sont des étudiants. Conformément à ses objectifs, le MPEE ne saurait rester indifférent face à la dégradation du climat social à l’Université de Ouagadougou.

A ce sujet, il faut noter que tout a commencé en UFR/SDS avec les revendications liées surtout aux frais de stage et à l’organisation du concours d’internat. Ensuite, ce fut le tour des UFR/SEA et SVT avec des revendications liées notamment au problème de dérogation, du système d’évaluation, à l’équipement des laboratoires, aux frais de recherche et à l’insuffisance de salles de travaux pratiques (TP).

Enfin, on assista à des grèves tournantes au sein des UFR avec des revendications liées surtout aux infrastructures.

En réponse à ces revendications, les autorités en charge de l’enseignement ont apporté des solutions, même si celles-ci n’ont pas épuisé toutes les préoccupations des étudiants ; en témoignent les points de presse des présidents des Universités de Ouaga I et II ainsi que du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, lui-même.

Au regard de ce qui précède, le MPEE estime que : concernant la question des infrastructures, celle-ci ne saurait constituer un point d’achoppement dans la mesure où des infrastructures sont en cours de réalisation et d’autres prévues comme l’attestent les plans architecturaux présentés par le président de l’Université et dont la réalisation a été confirmée par le ministre lors de son point de presse.

Vous admettrez avec nous, en toute objectivité, que la réalisation d’infrastructures nécessite de gros moyens et, par conséquent, ne saurait connaître une résolution immédiate. Accordons le temps aux autorités afin qu’elles nous montrent leur bonne foi.

S’agissant des allocations financières, force est de reconnaître que des efforts ont été faits, même s’ils ne mettent pas les étudiants à l’abri du besoin. L’augmentation de la bourse, de l’aide, du prêt et l’octroi du prêt aux étudiants ne remplissant pas les conditions d’aide en constituent une parfaite illustration. Il serait raisonnable de reconnaître ces acquis et de travailler à les consolider.

La dérogation ne saurait être un point de revendication

Quant à la question relative à la dérogation, il faut d’abord préciser qu’elle ne constitue pas un droit, mais plutôt une faveur qui peut être accordée à l’étudiant défaillant ayant épuisé toute possibilité de redoublement sous réserve des conditions de moyenne préalable.

La dérogation étant donc une faveur, elle ne saurait constituer un point de revendication. Seul un droit se revendique et une faveur se négocie. A cet égard, nous condamnons toute tentative de prise en otage de l’intérêt collectif au profit d’intérêts individuels de certains délégués ANEB ne remplissant pas les conditions requises pour l’octroi de la dérogation ; comme l’attestent certains écrits déjà parus dans la presse.

Nous ne saurons aussi passer sous silence le comportement irresponsable de certains étudiants, qui, connaissant, bien le coût des études de 3e cycle, s’y inscrivent pour ensuite exiger la réduction du coût pour toute reprise de cours.

Il faut remarquer et regretter que certaines méthodes de luttes peuvent être préjudiciables aux étudiants. Le radicalisme aveugle, le bras de fer avec l’Administration conduisent souvent à l’impasse. On peut citer en exemple l’invalidation de l’année académique 1999-2000, la fermeture actuelle de l’université de Ouagadougou avec toutes ses conséquences.

Le succès d’une plate-forme revendicative dépend, en grande partie, des stratégies de luttes et de la capacité des responsables de négocier avec l’Administration.

Par ailleurs, en cette fin d’année, le MPEE note avec satisfaction le déroulement des examens au primaire et au secondaire. Cependant, le MPEE tient à condamner la tentative de majoration de notes de candidats par des enseignants signalée à Fada et demande que les-coupables soient punis conformément aux textes en vigueur.

Le vice-président,
Ouédraogo P. Fabrice

Le président,
Traoré Souleymane

L’Observateur

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