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Université de Ouagadougou : Chaude journée entre étudiants et forces de l’ordre

Publié le mercredi 18 juin 2008 à 10h55min

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L’Université de Ouagadougou a connu une journée chaude hier matin 17 juin 2008. Etudiants et forces de l’ordre étaient à couteau tiré.

Le spectacle est désolant. Des pneus en feu sur le boulevard Charles de Gaulle, à quelques encablures du scolasticat Saint- Camille. Non loin de là, des étudiants, cailloux en mains, empêchaient les usagers d’emprunter le boulevard. Des badauds du quartier Zogona assistent, spectateurs à la scène. Il est 15h, l’opposition des étudiants à la présence des forces de l’ordre et de sécurité à l’université se poursuit.

Mais cette fois, exportée aux quartiers environnants, la police, aidée de la gendarmerie et des agents de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), règnent en grand maître à l’intérieur de l’université. Un autre groupe à bord de véhicules patrouille. Des coups de fusils larguant les gaz lacrymogènes se font entendre. C’est la débandade pour les étudiants, souvent arrêtés en groupe.

Le spectacle est déplorable. Une marche des étudiants pour réclamer de meilleurs conditions de travail a été réprimée par des forces de l’ordre qui ont même procédé à des arrestations. Le nombre des arrestations reste pour le moment inconnu. "Les policiers ont emporté beaucoup d’étudiants à bord de leurs véhicules", nous a lancé un étudiant. Les bas du pantalon retroussés jusqu’aux genoux, la chemise décolletée, la sueur au front, il se bat depuis ce matin contre l’interdiction de leur marche par l’administration universitaire. Entre deux mots il se met à courir en nous disant ceci : "Mettons-nous de l’autre côté, au risque de nous faire embarquer".
Les raisons de ces manifestations demeurent académiques : exiguïté des salles des Travaux dirigés (T.D), manque de matériels pour les TD, suppression du système modulaire, manque d’enseignants en UFR/SEA et SVT du fait du coup exorbitant du 3e cycle (500 000 F CFA). "Le président de l’Université (ndlr : Jean Kouldiaty) ne veut pas satisfaire nos doléances".

Il durcit le ton lors des rencontres avec les responsables des étudiants, nous a expliqué cet autre étudiant, visiblement actif depuis ce matin. Selon ce dernier, la répression aurait commencé vers 10h lorsque les étudiants allaient vers la présidence de l’Université. "Nous avons été interceptés par la gendarmerie à l’approche de la présidence. Nous avons négocié pendant environ 20 mn. Face au refus des gendarmes, la situation a dégénéré", nous a-t-il confié.
Bilan, de nombreux blessés et beaucoup d’arrestations. Jusqu’à 16h, l’université est restée une forteresse aux mains des forces de l’ordre et de sécurité.

Sidgomdé

Sidwaya

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