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CHRETIENS ET MUSULMANS DU BURKINA : "Maintenir le dialogue coûte que coûte !"

Publié le mardi 11 novembre 2003 à 08h00min

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La Commision épiscopale pour le dialogue avec l’Islam a tenu une réunion le 6 novembre dernier. Le résultat des travaux est livré dans ce communiqué de presse.

Comme à l’accoutumée, les membres de la Commission
épiscopale pour le dialogue avec l’Islam (CEDI) se sont réunis
au Centre Polyvalent de Formation de Ouagadougou, du 4 au 7
novembre 2003, pour leur rencontre de début d’année pastorale.
En l’absence du président de la Commission, Monseigneur
Paul Ouédraogo, la rencontre a été animée par le nouveau
secrétaire, Monsieur l’Abbé Etienne Ouédraogo du diocèse de
Ouahigouya.
Hormis les diocèses de Banfora et Dédougou, tous les autres
diocèses ont honoré de leur présence la rencontre. Elle a
commencé par un tour de table sur la vie de la Commission
dans les diocèses. Il en ressort des différences de vitalité selon
l’organisation plus ou moins avancée desdites commissions.
Après audition du vécu des participants, il a été constaté que
dans la plupart de nos provinces, nous sommes témoins de
relations fraternelles dans la vie ordinaire de nos communautés
humaines. Mais il n’en n’est pas moins vrai qu’on constate aussi
qu’un courant islamiste radical secoue le monde, à la suite des
événements violents dont nous parlent les médias et qui a des
répercussions dans notre pays. Cette tendance nourrit un
durcissement des relations avec les autres et suscite la peur.
Voilà pourquoi, il est impératif de maintenir ces efforts de
dialogue entrepris par tant de croyants de nos différentes
communautés religieuses burkinabè et qui montre que
chrétiens et musulmans peuvent vivre ensemble en bonne
harmonie. La Commission profite ici pour rappeler les quatre
devoirs du chrétien pour un bon dialogue et une bonne
rencontre avec nos frères musulmans :

• Le devoir d’analyse des situations de crise. Pour empêcher
tout amalgame simplificateur, il faut affiner les grilles d’analyse
des situations de conflits pour en saisir les vraies raisons :
politiques, économiques, sociales, ethniques, historiques, et
pas seulement religieuses, et répondre ainsi aux vraies
questions ! il faut s’informer...

• Le devoir de connaître la religion de l’autre, pour mieux le
respecter et mieux l’aimer, en le laissant dire lui-même quant à
sa religion et ainsi faire tomber les préjugés... d’où l’importance
des sessions de formation...

• Le devoir de privilégier le dialogue de vie et de collaboration,
qui est plus important que tout, à travers le vécu quotidien... pour
plus de justice et de paix dans nos villages et notre pays.

• Le devoir de s’enraciner dans la personne de Jésus , dans
notre propre foi au Christ pour mieux la connaître , en vivre et en
témoigner. Nul chrétien ne peut être contraint d’apostasier !
"C’est la vitalité des communautés chrétiennes et leur courage
dans les situations très difficiles qui sont la meilleure réplique à
une propagande islamiste".

Nous avons eu la joie d’écouter le témoignage du Comité
d’organisation de la rencontre interconfessionnelle des jeunes
qui a eu lieu au stade du 4 août à Ouagadougou du 21 au 24
juillet 2003. Le thème en était : "Relations inter-religieuses et
paix au Burkina Faso : quelle place pour la jeunesse croyante ?"
Parmi les recommandations exprimées par eux, retenons :
- Que chaque confession religieuse oeuvre à rendre plus
profond l’enseignement de sa doctrine religieuse, car la
promotion de la paix dans l’esprit du dialogue inter-religieux
exige une connaissance parfaite de sa religion et de celle de
l’autre.
- Que les autorités politiques prennent des mesures visant à
interdire l’utilisation de la religion à des fins politiques.
Puissent, particulièrement, ces deux recommandations ainsi
que toutes les autres, trouver un écho favorable chez tous ceux
qui président aux destinées de nos populations !

Pour clore notre rencontre, la Commission épiscopale pour le
dialogue avec l’islam au nom du Père Evêque, Monseigneur
Paul Ouédraogo, veut souhaiter ses voeux les plus sincères aux
musulmans qui ont commencé leur jeûne du Ramadan. Nous
prions pour eux et avec eux. Que Dieu bénisse tous les croyants
du Burkina Faso !
C’est sur ces notes de bénédictions que les travaux de la
commission ont pris fin.
Rendez-vous est donné pour le mois de mai 2004.

Le secrétariat

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