Selon les témoignages que nous avons recueillis sur place, les travaux de construction du barrage ont été lancés le 28 mai 2004 par Alphonse Bonou, alors ministre en charge des Ressources animales. Leur coût était estimé à 400 millions de F CFA. Ce lancement, de l’avis des éleveurs et agriculteurs, avait suscité de réels espoirs eu égard aux opportunités qu’offre un barrage : développement d’une agriculture de contre-saison et possibilité plus grande pour le bétail en transhumance de s’abreuver.

Mais ces espoirs se sont très vite estompés puisque quelques jours après leur début, les travaux ont connu des arrêts intempestifs et les digues qui sortaient de terre se sont effondrées à plusieurs reprises. Jusqu’au vendredi 11 avril 2008, il n’existait sur le chantier que trois blocs de béton devant constituer le déversoir ; les raccordements à certains endroits suscitent des interrogations quant à la longévité de la digue si elle était achevée. Une bétonneuse, probablement en panne à en juger par son état, une citerne rouillée, des tas de sable trônaient également, le tout sous la surveillance d’un gardien. La scène plonge les agriculteurs et les éleveurs de Mangodara dans une profonde désolation.

Nous avons approché le ministre Sékou Ba par rapport à cette situation. Selon lui, c’est une situation fort regrettable. Mais il a tenu à rassurer la population puisque, selon lui, le contrat de l’entrepreneur a été résilié et que le gouvernement s’active à trouver un autre entrepreneur pour reprendre les travaux.

Par Mamoudou TRAORE

Le pays