LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Vie chère au Burkina : Yako aussi connaît les mêmes flambées

Publié le mercredi 5 mars 2008 à 09h53min

PARTAGER :                          

A l’instar d’autres villes du pays, la ville de Yako vit aussi les affres de la flambée des prix des produits. De ceux de 1re nécessité aux matériaux de construction, la hausse des prix est générale. On ne sait exactement de quand date la 1re augmentation, mais le constat est unanime : la vie est devenue chère, rendant l’existence pénible pour la majorité des Yakolais.

Les dépenses de prestige, l’usage abusif du portable et du ventilateur, tout ceci est relégué au second plan. En tout cas, ils sont nombreux à le dire, plus question de jeter l’argent par la fenêtre dans les maquis et autres loisirs, la ceinture doit être serrée, en attendant un desserrement éventuel, même si les récentes mesures gouvernementales sur l’exonération des taxes de certains produits n’ont pas encore produit les effets escomptés.

Chez les commerçants, on affirme n’être plus en mesure de réaliser les chiffres d’affaires des mois passés. Un détour dans certaines boutiques permet de constater que la hausse est plus que flagrante pour certains produits (voir tableau des prix). Certains sont conscients qu’à ces prix, rien d’important ne bougera de leur magasin. D’autres, moins soucieux, expliquent qu’on ne peut acheter à prix élevé pour vendre à bas prix.

Du côté des consommateurs, la flambée est vécue différemment, selon que l’on soit travailleur salarié, ménagère ou chef de famille du 3e âge.

Si pour les ménagères, on déplore le fait qu’avec maintenant 500 F, on ne peut plus se procurer suffisamment de condiments pour de bons repas, chez les chefs de familles, c’est surtout l’absence du Passoré sur la liste des provinces bénéficiaires des vivres à prix social qui est décriée. "Je ne sais pas les critères de choix, mais le Passoré devrait bénéficier de cette mesure", a martelé un sexagénaire. Dans les milieux de fonctionnaires, on accuse le gouvernement de n’avoir rien fait pour relever les pouvoirs d’achat. Certains d’entre eux soutiennent mordicus que ce sont les nouvelles taxes dans le budget 2008 qui ont durci la vie dans un contexte de libéralisme tous azimuts du gouvernement. Même si aucune manifestation n’est pour le moment envisagée, les travailleurs sont convaincus qu’ils doivent rester mobilisés autour des plates-formes syndicales.

A la question de savoir quels sont les mobiles de cette hausse brutale, les commerçants nous renvoient chez les grossistes à Ouagadougou, ajoutant qu’eux ne sont que des détaillants qui augmentent de quelques francs, juste pour se nourrir. Pour les vendeurs de céréales, c’est l’éloignement des points de ravitaillement qui justifie les prix pratiqués (Léo dans la Sissili et Kouka dans la Kossi sont à plus de 300 km de Yako).

Toutes pesanteurs prises en compte, il est impérieux pour le gouvernement de trouver les voies et moyens pour parer au plus pressé dans cette flambée des prix. Pour l’heure, aucune baisse n’a été constatée sur les prix depuis l’annonce des mesures d’apaisement.

Abdoulaye DIANDA (Collaborateur)

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique