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Hadj 2007 : Les organisateurs font le bilan

Publié le lundi 4 février 2008 à 11h51min

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La commission technique nationale du Hadj 2007 a rencontré, les journalistes, à son siège à Ouagadougou, le 2 février 2008. Tout en présentant ses excuses aux pèlerins et autres musulmans burkinabè, la commission s’érige contre toute peinture en "noir" de l’organisation de cet Hadj.

Le Hadj 2007 à partir du Burkina Faso a été celle de toutes les difficultés. En tout cas, c’est l’opinion qui semble de plus en plus partagée, amenant certains citoyens à demander purement et simplement un retour de l’Etat à l’organisation du Hadj. Une vision balayée du revers de la main par la commission technique nationale qui a conduit les pèlerins burkinabè 2007 sur les lieux saints de l’Islam.

La commission s’est fait entendre à travers une conférence de presse qu’elle a animée à son siège dans la soirée du samedi 2 janvier 2008. Pour le président de la ladite commission El Hadj Abdoul Rasmané Sana, l’organisation du Hadj n’était pas des meilleures sous la coupe de l’Etat. Pour preuve, a-t-il déclaré, "nous devions louer des ordinateurs pour travailler alors que maintenant nous avons des ordinateurs pour la commission, l’organisation du Hadj connaissait des déficits (précision : plus de 50 millions de crédit en Arabie Saoudite), beaucoup de gens en profitaient parce que l’Etat a le dos large, ...".

Au financier de la commission technique nationale, Issa Dianda, de renchérir en affirmant que le retour du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) à l’organisation du Hadj n’est pas encore à l’ordre du jour. Par ailleurs, précise-t-il l’Etat continue d’accompagner la communauté musulmane dans la conduite du pèlerinage avec une cellule d’appui regroupant six ministères.

Tout en reconnaissant que le dernier Hadj a connu des difficultés surtout en matière de transport, Issa Dianda estime que celles-ci ne sont pas imputables à la commission d’organisation mise en place "seulement quelques trois semaines" avant le départ pour La Mecque. "Nous n’avions plus beaucoup de temps", a expliqué pour sa part le président Abdoul Rasmané Sana. Des démarches sont donc entreprises auprès des compagnies via des agences de voyage. La compagnie Air Sénégal international qui avait l’habitude ces dernières années de transporter les pèlerins burkinabè pose une condition, nous a relaté El Hadj Sana : "Ne pas avoir à aller chercher les pèlerins à Bobo-Dioulasso", capitale économique du pays des Hommes intègres. En clair, ladite compagnie, aux dires du président, demandait un regroupement des 1962 pèlerins à Ouagadougou pour le voyage. Et comme la commission ne voulait pas de cette condition, d’autres pistes sont envisagées avec STMB-Tour. Cette agence de voyage contacte à son tour une compagnie libyenne qui met à la disposition des pèlerins burkinabè deux avions. Selon Abdoul Rasmané Sana, il s’agissait d’appareils nouvellement acquis par la compagnie qui ont dû être immatriculés à Ouagadougou.

Entre l’immatriculation des avions et les demandes d’atterrissage sur le sol saoudien, précisément à Médine, quasiment deux semaines sont passées. "Sinon le comité était prêt", défend El Hadj Sana. Deux vols devraient partir chaque jour du Burkina et ce, à partir du 11 décembre 2007. A sa deuxième navette, un des avions enregistre en Libye une panne technique, "batterie pétée" a diagnostiqué le premier responsable de la commission. Un seul avion devrait alors assurer le voyage de pèlerins toujours en attente. Ainsi, les derniers futurs Ladji et Hadja (152 selon les chiffres de la commission) ont quitté Ouagadougou le 15 décembre pour Djeddah directement, au lieu de Médine comme l’indiquaient les plans de vol de départ.

Le changement de trajectoire demandé par la commission elle-même avait pour but de "rattraper" le temps déjà perdu. Arrivé à Djeddah, l’appareil a pu atterrir et 40 mn après, les pèlerins avaient déjà fini les formalités de sortie, a rapporté la commission technique. Son président reconnait avoir été informé par la suite des plaintes de la sécurité aéroportuaire de Djeddah du fait du changement de trajectoire de l’avion. Le même avion aurait été amendé pour avoir transporté "dans des conditions peu connues" des Béninois. Ce qui est sûr, l’avion libyen a eu des problèmes à Djeddah. C’est l’ambassadeur du Burkina Faso en Arabie Saoudite qui aurait eu recours à une compagnie Jordanienne pour le retour des Ladji et Hadja burkinabè.

A écouter El Hadj Sana, les retards accusés n’ont nullement affecté la participation des Burkinabè aux différents rituels du Hadj. Des conditions d’hébergement, la commission reconnaît l’éloignement du bâtiment ayant accueilli les Burkinabè du lieu de déroulement du Hadj. "Pour avoir des logements bien situés, il faut s’y prendre tôt", justifie le financier Issa Dianda. Par ailleurs, a-t-il expliqué les bâtiments à côté de "Aram" ne sont pas toujours à la portée des pèlerins burkinabè.

Koumia Alassane KARAMA


7 décès au Hadj 2007

1. Les pèlerins inscrits au compte de la commission technique nationale étaient au nombre de 1962 ;

2. Les départs pour La Mecque ont été effectifs à partir du 11 décembre jusqu’au 15 décembre à raison de 2 vols par jours et les retours ont commencé le 9 janvier et se sont terminés le 21 janvier 2008 avec un vol par jour ;

3. Tous les pèlerins ont pu faire l’étape de Médine avant le hadj sauf 152 pèlerins du dernier vol qui ont fait leur séjour après le Hadj ;

4. Le Hadj proprement dit a commencé le 17 décembre et les pèlerins devaient se rendre à Mina ce jour, continué à Arafat le lendemain, passer une nuit à Muzdalifah avant de venir à Mina pour un séjour de 2 ou 3 jours. Telles sont les étapes du Hadj. Tous les pèlerins du BF ont accompli tous les rites ;

5. Nous avons enregistré 7 décès dont un par accident de la circulation (6 à La Mecque dont un accidenté et l à Ouagadougou) et de nombreux malades constitués pour l’essentiel de personnes âgées. Plus de la moitié des pèlerins ont été consultés. La majorité des cas graves sont venus avec leur maladie. Compte tenu du manque d’ambulance tant au niveau de la commission qu’au niveau du logeur, l’évacuation de nos malades était difficile. Nous avons donc jugé nécessaire d’acheter une ambulance neuve ;

6. Il y a eu des cas de pèlerins égarés mais cela s’explique par le nombre élevé des pèlerins, au fait qu’ils ne connaissent pas les différentes villes, par l’éloignement du site d’hébergement par rapport à la sainte mosquée et du fait aussi du non respect de certaines consignes données par les organisateurs ;

7. Le bilan financier est en préparation. Nous n’avons pas enregistré de déficit budgétaire ;

8. Nous avons déploré l’attitude de certains de nos journalistes qui sur la base d’informations non vérifiées ont peint en noir toute l’organisation du Hadj comme si les pèlerins burkinabè étaient au bord du gouffre ;

9. Deux pèlerins sont restés à La Mecque : l’un pour raison de santé, il est hospitalisé ; l’autre est égaré et a des troubles mentaux. Le 1er vice-président de la commission est resté sur place pour gérer ces dernières questions ;

10. Nous avons tenu une Assemblée générale le dimanche 27 janvier 2008 dernier pour faire un point de l’organisation aux membres des différentes sous commissions.

11. Nos voudrons remercier le comité interministériel d’appui au Hadj qui nous a apporté un appui considérable ;

12. La commission technique nationale s’excuse auprès des pèlerins et du reste des musulmans de notre pays pour les insuffisances constatées au cours de l’organisation, car l’œuvre humaine a toujours besoin de perfection. Elle formule le vœu que Dieu agrée le Hadj de nos pèlerins et soutienne davantage l’organisation du Hadj au Burkina.

La Commission nationale du Hadj

Sidwaya

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