Mariam Haboba ne connaît pas réellement son âge, mais on lui donnerait la soixantaine.

D’origine soudanaise, elle veut rentrer dans son pays mais, n’a pas les moyens pour le voyage. Son histoire est pathétique. Elle a quitté sa famille à Douen, une localité située près de Karthoum la capitale du Soudan. Mariée « de force » à un Burkinabè du nom de Sayouba Compaoré, elle explique que celui qui allait devenir son mari était en partance pour le pèlerinage à La Mecque et s’est arrêté au Soudan. Là, M. Compaoré s’est lié d’amitié avec un ami de son papa. C’est sur la base de cette relation qu’elle fut donnée en mariage. Ensuite, avec son mari, ils passeront cinq (5) ans au Tchad, deux (2) ans au
Niger, avant de s’installer en Côte d’Ivoire où décèdera son mari.

Mais ce fut « un chemin de croix ». En racontant, elle ne peut retenir ses larmes : « il m’obligeait à faire la lessive pour les gens. C’est moi qui travaillait pour qu’on ait l’argent pour pouvoir nous nourrir et voyager. Il me battait et serrait fort mon cou comme pour m’étrangler. Si ma voix est devenue comme ça c’est à cause de ses maltraitances ». En effet, sa voix est presque inaudible, il faut s’approcher pour l’entendre. Après le décès de son mari à Abidjan, elle s’est débrouillée pour regagner la famille de celui-ci à Ouagadougou avec ses quatre (4) enfants dont l’aînée a 35 ans actuellement. « Le mari de ma fille aînée est décédé, lui laissant sept (7) enfants dans les bras. Comme tous les enfants, elle n’est pas allée à l’école et n’a pas de travail » précise la veuve Compaoré.

« Depuis 40 ans, je n’avais jamais eu de nouvelles de ma famille. C’est la mère d’une copine de ma fille qui est partie en pèlerinage à La Mecque. Au cours du pèlerinage, elle discutait avec une Soudanaise, c’était ma mère (…) », a-t-elle expliqué. En effet, cette Soudanaise a raconté à la Burkinabè qu’elle avait sa fille qui était mariée à un Burkinabè et qu’elle ne l’avait plus revue depuis leur départ du Soudan, il y a quarante ans.
La Burkinabè a alors informé celle-ci que la mère d’une copine de sa fille est Soudanaise (…)

« Il y a quelques temps, la Soudanaise a appelé et il s’est trouvé que c’est la mère de Mariam Haboba ».
Actuellement, elle demande le soutien de personnes de bonnes volonté ou d’ambassade pour retourner au Soudan.

Ils peuvent s’adresser aux Editions Sidwaya ou à Mme Guielbéogo au 50 32 19 55 ou 70 73 50 79 .

B.N.

Sidwaya