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Gouvernance et libertés locales : Soungalo Ouattara présente son dernier ouvrage à Bobo-Dioulasso

Publié le jeudi 22 novembre 2007 à 12h16min

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L’Université catholique pour l’Afrique de l’Ouest (UCAO) de Bobo-Dioulasso a abrité une conférence publique et pas des moindres, dans la matinée du samedi 17 novembre dernier. Sur initiative du Centre africain de recherche pour une pratique culturelle du développement (CAD), le ministre délégué chargé des Collectivités territoriales, Soungalo Appolinaire Ouattara, a présenté ce jour à travers un exposé, son dernier ouvrage intitulé “ Gouvernance et libertés locales : pour une renaissance de l’Afrique ” aux étudiants de ce “ temple du savoir ”.

Un constat s’impose : le ministre Soungalo Ouattara a l’inspiration facile. Il est comme habité par les dieux de l’écriture qui ne le lâchent pas une seconde. Dixième du genre, “ Gouvernance et libertés locales pour une renaissance de l’Afrique ” est le 3e ouvrage que cet administrateur civil publie au titre de l’année 2007,après “ L’élu et la commune ” et “ Ma commune ”. Un record tout de même ! L’homme compte d’ailleurs une vingtaine d’années d’aventure littéraire.

Paru en septembre dernier, la toute dernière œuvre de l’ancien préfet de Léo, est forte de 242 pages avec une subdivision en cinq parties. Il s’agit de : “ Les racines profondes du présent ”, “ Les pouvoirs africains
dans le filet de l’occupant ”, “ Les nouvelles souverainetés nationales et la sinuosité de la gestion des affaires sociales, “Les regards sur une pratique de gouvernance en Afrique : la 4e république ”, ainsi que “ Les leviers d’une renaissance ”. Edité aux Editions Khartala en France, cet ouvrage littéraire répond à une et une seule question : l’Afrique est-elle soluble dans la démocratie et le processus de décentralisation ?

Les réponses apportées par l’auteur à cette préoccupation s’inscrivant dans le cadre du grand mouvement engagé par les Africains pour la conquête des libertés individuelles, sont “ documentées et vivantes ”. La réalité étant qu’ “ en peu de temps, l’Afrique est passée de la création de l’Etat postcolonial à un système avancé de décentralisation et de nouvelles libertés locales. Un mouvement à marche forcée qui demande de grandes ressources humaines et s’adossant à un nouveau contrat de responsabilité ”. Ce qui a poussé Soungalo Ouattara à chercher à comprendre les réformes en matière de déconcentration en cours et leur finalité en mettant à profit sa riche expérience politique.

D’où l’accouchement de ses réflexions dans “ Gouvernance et libertés locales pour une renaissance de l’Afrique ” qu’on pourrait trouver dans les librairies de la place à 10 000 FCFA et à 5 000 FCFA dans les milieux estudiantins. Ainsi, le conférencier a pendant plus d’une demi-heure, présenté les fruits de sa réflexion aux côtés du parrain de la conférence et chancelier de l’UCAO, Mgr Anselme Titianma Sanou. Celui-ci, au sommet de son sujet, a articulé son intervention autour de trois interrogations : la problématique de la gouvernance et des libertés locales, la gouvernance et la décentration sont-elles un effet de mode ou de contrainte ? En quoi la décentralisation est-elle un ressort pour le développement de l’Afrique ?

A ces épineuses questions d’actualité, le ministre Soungalo Ouattara a apporté des éléments de réponses. A l’écouter, la gouvernance locale a toujours été d’une importance capitale dans nos sociétés et cela remonte depuis l’antiquité. Poursuivant son exposé, il dira que la décentralisation et la gouvernance ne constituent pas un effet de mode mais une nécessité car la culture de la citoyenneté se fondant sur le civisme (respect des lois et des règles en vigueur), la civilité (respect d’autrui et défense des valeurs de partage et de tolérance) et la solidarité, y passe. L’Afrique trouvera-t-elle son salut dans la décentralisation ?

La réponse du conférencier est claire : “ La décentralisation est une bonne chose en ce sens qu’elle s’entend par le transfert des compétences au niveau local. Mais la vraie question est de savoir comment asseoir une politique de décentralisation digne de ce nom. Pour ce faire, une prudence s’impose ”. Les étudiants de l’UCAO créée il y’ a plus de deux ans avec des filières telles le droit, la sociologie, n’ont pas été avares en questions. Les populations sont-elles prêtes pour la décentralisation au Burkina au regard de la pauvreté ? “ Faut-il ajourner la démocratie locale par faute de moyens ?

Non. Et quand est-ce que nous serons prêts ? Il faut s’y mettre maintenant ”, a répondu Soungalo Ouattara. Et de préciser en sus : “ L’Etat soutient à bout de bras le processus de décentralisation, notamment la communalisation intégrale à travers des subventions et un fonds d’appui aux collectivités territoriales. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter du rythme de la décentralisation. Il n’est pas rapide. De toutes les façons, tout rentrera dans l’ordre. Les mairies qui n’ont pas de locaux en auront d’ici à là ”. Malgré les difficultés, la décentralisation est un gage de bonne gouvernance et de démocratie pour ce chargé de cours de libertés publiques. Au terme de son exposé, le conférencier a dédicacé sur place quelques ouvrages au grand bonheur de certains.

Un acte de générosité a été aussi noté : le maire de l’arrondissement de Konsa, Karim Barro, a offert gratuitement cinq ouvrages qu’il a payé rubis sur ongle à l’UCAO comptant plus de 500 étudiants venus de 9 pays d’Afrique. Notons que peu avant la conférence, aussi bien l’archevêque de Bobo, le porte-parole de l’UCAO, Jacques Thiamobiga que le coordonnateur du CAD, Doti Bruno Sanou, ont relevé la pertinence de la thématique de “ Gouvernance et libertés locales pour une renaissance de l’Afrique ” préfacé par l’ancien Premier ministre malien et historien, Soumana Sacko.

Kader Patrick KARANTAO
Stkaderonline@yahoo.fr

Sidwaya

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