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“20 ans de renaissance démocratique au Burkina Faso” : Blaise Compaoré mobilise la diaspora au Bénin

Publié le lundi 12 novembre 2007 à 17h21min

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Gilles Oulla (ABRB)

Les festivités marquant les “20 ans de renaissance démocratique au Burkina Faso avec Blaise Compaoré” se sont internationnalisées avec leur célébration, samedi 3 novembre 2007 à Cotonou, par la communauté burkinabè au Bénin. Moments de retrouvailles, expression de solidarité, cadre d’échange et de discussion, les manifestations ont noué un tant soit peu le dialogue entre les Burkinabè de l’intérieur et ceux de l’extérieur autour de la construction de la patrie commune.

Conférence-débat sur le processus démocratique burkinabè et soirée-gala d’anniversaire à la salle polyvalente du palais des congrès, match de football entre Burkinabè de Cotonou et ceux de Parakou sur le terrain du CEG Gbégamey. En un week-end, samedi 3 novembre 2007, la capitale béninoise a été le point de convergence de la diaspora burkinabè au pays de Thomas Yayi Boni pour célébrer les “20 ans de renaissance démocratique au Burkina Faso avec Blaise Compaoré”. A l’initiative du consul honoraire, Mahamadou Lamine Ouédraogo, l’Association des Burkinabè résidant au Bénin (ABRB) a massivement adhéré à ces moments de retrouvailles, de réflexion, de solidarité.

Environ cinq cents (500) Burkinabè venus des quatre coins du Bénin, du Ghana, du Togo et du Burkina Faso ont communié dans la fraternité sous le double signe de la vitalité du processus démocratique burkinabè et l’excellence de l’amitié entre leur terre d’accueil et leur pays d’origine. “Si les Burkinabè de l’intérieur retiennent de ces deux décennies de pouvoir de Blaise Compaoré son engagement pour le bien-être socio -économique de ses concitoyens, ceux de l’extérieur ne sauraient ignorer son action en faveur de ses compatriotes à l’étranger”, a justifié la communauté burkinabè au Bénin.

Autour de son doyen, El Hadj Aboubakar Keïta (82 ans dont 50 au Bénin), elle a aussi marqué en différé, la halte du 15- Octobre pour dresser le bilan de la démocratie burkinabè. Les trois manifestations-phares initiées a cet effet, ont constitué une occasion d’échange, de discussion, d’éclairages et de compréhension entre les Burkinabè de l’intérieur et ceux de l’extérieur. La capitale béninoise s’est transformée en une journée entière en un carrefour aux couleurs et aux rythmes burkinabè avec les troupes Warba de Mogtedo, Weltaaré du Séno et Naba Yadéga. Pour le consul honoraire, Mahamadou Lamine Ouédrogo, la célébration des “20 ans de renaissance démocratique” à Cotonou vise avant tout à offrir à ses compatriotes, une tribune “d’informations justes” sur leur pays afin que ceux-ci appréhendent mieux la marche démocratique de la patrie commune vers le développement. “Au regard des efforts remarquables de Blaise Compaoré pour instaurer la démocratie avec ce qu’elle comporte comme libertés, nous devons réitérer à ce grand bâtisseur, notre engagement à soutenir et à poursuivre avec lui le combat pour la paix, la stabilité et le progrès continu au Burkina Faso et en Afrique.

Nous invitons tous les Burkinabè épris de paix à toujours œuvrer dans le sens du renforcement de l’action et de la politique du président du Faso pour une réelle mobilisation contre le sous -développement, seul ennemi redoutable de notre pays”, a-t-il plaidé.Si le président de la section de l’ABRB/Cotonou, Gilles Oulla lit dans l’œuvre de Blaise Compaoré une volonté pour une culture démocratique le bien être de ses compatriotes et une attention particulière à la diaspora, le président de l’Union des ressortissants de la CEDEAO (UR-CEDEAO), Lamine Cissé lui, voit au Burkina Faso et en son dirigeant des figures de proue pour l’instauration d’un commerce équitable, d’une stabilité politique et d’une intégration sous régionale.

Fiers d’être Burkinabè

“La communauté burkinabè nous a toujours prouvés qu’elle vient du pays des Hommes intègres : disciplinée, travailleuse, intégrée et intégratrice. Malgré ses handicaps géographiques et géologiques, le Burkina Faso s’est forgé une culture admirable, une économie exemplaire et une stabilité louable. Vingt ans durant, le président Blaise Compaoré est en train de construire les bases d’une démocratie plurielle et d’un pays émergent”, a soutenu Lamine Cissé. Le président de l’UR-CEDEAO n’a pas manquer de révéler à cette rencontre de la “démocratie de l’intégration et du développement” qu’une enquête sur l’application des textes communautaires relatives à la libre circulation et au droit d’établissement a classé le Burkina Faso en tête des quinze pays membres. Les autorités béninoises n’ont pas marchandé leur participation aux festivités marquant les “20 ans de renaissance démocratique au Burkina Faso” sur leur territoire. Elles s’y sont fait représenter à chaque étape, soit par le directeur des affaires consulaires et des communautés Assane Lémama, soit par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Vicencia Boco. S’inscrivant dans l’initiative de la communauté burkinabè au Bénin d’informer la diaspora et l’opinion internationale, le Comité national d’organisation des “20 ans de renaissance démocratique” a mandaté les députés Achille Tapsoba, Gisèle Guigma et le Pr Basile Guissou pour des communications sur le processus démocratique burkinabè.

A question sans tabou, réponse sans passion

La conférence-débat qui s’est ouverte dès 9 heures du matin (8h GMT) a constitué l’étape majeure des festivités des “20 ans de renaissance démocratique” au Bénin. Dans une salle polyvalente des palais des congrès archicomble, diaspora burkinabè, ressortissants de la CEDEAO et d’ailleurs, ont accordé une attention particulière à la communication du député Achille Tapsoba sur le thème : “Le processus démocratique au Burkina Faso, ces vingt dernières années avec le président Blaise Compaoré : du mouvement de rectification aux reforme démocratiques”. Entouré de la députée Mariam Gisèle Guigma et du Pr Basile Guissou, le conférencier a fait un tour d’horizon de l’histoire politique du Burkina Faso, jonchée de régimes constitutionnels et de régimes d’exception. Achille Tapsobla a expliqué les conditions dans lesquelles ces deux modes de gouvernance se sont succédé jusqu’au 15 octobre 1987. Il a relevé les acquis et les insuffisances de chaque régime avant de se focaliser sur les “20 ans de renaissance démocratique avec Blaise Compaoré”.

Tout en admettant que “la Révolution du 4-Août a permis au peuple burkinabè de connaître un sursaut d’orgueil et de rompre avec la politique de la main tendue pour compter sur lui-même en vue d’asseoir les bases de son propre développement”, le député Achille Tapsoba a décelé les limites de la Révolution démocratique et populaire (RDP) notamment les dissensions profondes au sein de l’organe exécutif, l’atteinte aux libertés individuelles et collectives, les relations belliqueuses avec les pays voisins. “Les discours du président Blaise Compaoré, le 19 octobre et le 31 décembre 1987 ont entraîné une décrispation sociale. Ce sont les prémices d’une ouverture démocratique qui a durablement inscrit le Burkina Faso dans la logique de l’état de droit” a-t-il rappelé. Pour le conférencier, en vingt ans de gouvernance sous Blaise Compaoré, le Burkina Faso a connu d’énormes progrès dans les domaines politique, économique, social et diplomatique. Il a énuméré entre autres, l’accroissement du taux de scolarisation à tous les niveaux, les réformes économiques et politiques, la consolidation de la paix dans le monde. Cette communication a suscité une série de questions pertinentes de la part de l’assistance.

L’auditoire a interrogé sur la nécessité de célébrer les “20 ans de renaissance démocratique”, la suite judiciaire du dossier Thomas Sankara, la politique gouvernementale envers les Burkinabè de l’étranger... “Le choix du 15 octobre pour célébrer les 20 ans de renaissance ne dérange-t-il pas l’esprit de la réconciliation ? N’y avait-il pas un autre moyen de résoudre la contradiction au sein du CNR que les armes ? La célébration des 20 ans de renaissance démocratique ne contredit-elle pas l’alternance ? Comment Basile Guissou a géré sa mutation du CNR au CDP ? Qu’en est-il de l’action engagée en justice par Mariam Sankara ? Quelle est la politique d’intégration des Burkinabè de l’étranger ? Comment sont les bourses scolaires sont-elles gerées ?”.

Ce sont autant de questions que les émissaires politiques, Achille Tapsoba, Gisèle Guigma, Basile Guissou ainsi que le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Alain Gustave Ilboudo se sont évertués à répondre. D’emblée, le Pr Basile Guissou a rappelé que “l’histoire n’est pas une tranche de saucisson”. Il a expliqué qu’au fil des ans, le Conseil national de la Révolution (CNR) a créé les conditions de sa propre implosion :“Une Révolution n’est pas menée par des hommes sages. Elle est l’œuvre de jeunes fougueux. Quand ils surpassent la contradiction verbale, s’ils ont un fusil, ils s’en servent”.

Le député Achille Tapsoba a invité les Burkinabè à reconnaître et à assumer leur histoire pour engager les batailles qui vaillent dans l’intérêt supérieur de la patrie : “Ceux qui sont tombés le 15 ocobre 1987 sont des patriotes sincères. Ceux qui ont pris le pouvoir ce jour- là le sont également. Quand le destin s’exprime, la volonté personnelle s’efface. Le 15 octobre a été certes un jour douloureux pour le peuple burkinabè mais une date salvatrice pour la démocratie” . M. Tapsoba a signifié que l’action en justice de Mariam Sankara est nécessaire dans la mesure où elle permettra de comprendre les événements du 15 octobre 1987. “Nous sommes d’accord pour toute action judiciaire. La justice fera sereinement son travail sans se prêter aux ordres”, a-t-il confié. Pour la députée Mariam Gisèle Guigma, la génération actuelle n’a pas intérêt à remuer dans les plaies de l’histoire : “Tous les Burkinabè ont aujourd’hui l’obligation de préserver la paix et la cohésion sociale, deux conditions nécessaires pour réussir le développement durable dont notre pays a tant besoin”.

Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr)
Envoyé spécial à Cotonou

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