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Gendarmerie : L’implantation des unités et de patrouilles reste indispensable

Publié le vendredi 21 septembre 2007 à 07h54min

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Lieutenant colonel Hermann M.O. Bambara, commandant de la 1ère région de gendarmerie

Ce n’est pas toujours qu’on peut rencontrer un haut cadre de la gendarmerie pour un entretien. Quand l’occasion se présente comme cela nous a été donnée lors de la tenue de l’atelier organisé à l’intention des cadres de la région sur la gestion des ressources nous n’avons pas hésité à poser des questions au lieutenant-colonel Hermann M.O. Bambara qui dirige cette région depuis cinq ans.

Cet atelier est intervenu les 12 et 13 septembre 2007 alors que la population de Kaya vivait dans l’inquiétude car le 28 août 2007, des coupeurs de route pour la première fois venaient de délester des commerçants de Kaya sur l’axe Kaya-Ouaga, ce qui ne s’était jamais produit. A la question de savoir pourquoi la tenue d’un tel atelier le lieutenant-colonel Bambara a dit : “cet atelier se situe dans le cadre du renforcement des capacités de gestion des moyens mis à notre disposition en ressources humaines et financières. Depuis plusieurs années, des moyens ont été consentis par le gouvernement et l’état-major de la gendarmerie, pour nous permettre de mieux faire face à la situation d’insécurité que nous vivons. Les effectifs au niveau de la région ont été accrus ; ce qui nous a permis un déploiement conséquent et effectif sur le terrain. Dans le cadre de la mise en œuvre de la police de proximité, des moyens ont été mis à notre disposition.

Il revient à la hiérarchie de bien gérer les effectifs qui sont croissants, la logistique, les moyens financiers mis à notre disposition.
L’accroissement des effectifs donne l’obligation de rationaliser, d’innover des centres en matière d’avancements, de notations, de nutations, pour rentabiliser les valeurs individuelles et surtout entretenir les sentiments de justice dans nos casernes de valoriser l’excellence et l’équité. Place aux efforts concédés par les autorités nationales et l’état-major de la gendarmerie, il était indiqué que les visions soient recardées pour que nous soyons plus efficaces sur le terrain”.

Pour le lieutenant-colonel Bambara, les attentes ont été comblées à plus d’un titre car l’occasion a été donnée de constater des échanges bien nourris et francs entre les cadres de la région. Cette rencontre a permis de mettre tout le monde au même niveau d’information, d’indiquer les attentes, de faire en sorte que les inquiétudes, les problèmes rencontrés soient recadrés pour une meilleure utilisation des moyens et des effectifs. Cet atelier aura permis, selon le lieutenant-colonel Bambara, de redresser certains choix dans la gestion des moyens, de préciser les priorités, les attentes pour une mise en commun collective afin d’être plus efficace et combler les attentes des populations.

Si développement rime avec sécurité, peut-on s’attendre avec l’accroissement des ressources à l’ouverture de nouvelles brigades de gendarmerie ? A cette question, le lieutenant-colonel Bambara a dit : “Le poste de gendarmerie de Barsalgo qui n’était qu’un poste va fonctionner désormais comme une brigade à part entière.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la police de proximité, des brigades et des logements seront construits. Bientôt des brigades verront le jour dans les zones frontalières afin de les mettre plus près possible des populations pour contenir l’insécurité et garantir la sécurité aux acteurs de développement à participer pleinement au développement économique de notre pays.

Ainsi, les brigades de Tin Akoff, Falagoutou seront fonctionnelles dans les mois à venir. La brigade de Bourzanga sera opérationnelle dans les prochains jours. Néanmoins des efforts restent à fournir car si on tient compte du ratio population gendarme, il devrait avoir une compagnie dans chaque chef-lieu de province et un groupement dans chaque chef-lieu de région. Nous avons quatre compagnies et deux groupements pour onze provinces ainsi qu’une trentaine de brigades.

Or, il aurait fallu une brigade dans chaque département, si tous ces paramètres étaient réalisés, cela nous permettrait de mieux nous asseoir sur le terrain et répondre aux besoins des autorités et des populations. Tout cela reste dans les limites des postes budgétaires et des dotations en terme de logements, de bureaux, de logistiques etc. , sinon les besoins restent énormes. La police de proximité étant basée sur le maillage et la mobilité, l’implantation des unités et les patrouilles restent indispensables”. Les mardi 28 août 2005 l’axe Kaya-Ouaga a été l’objet d’un braquage. Est-ce à dire que les patrouilles qu’on voyait ont été suspendues.

A cette question le lieutenant-colonel Bambara a dit : “Au cours des dernières années, on n’a pas vu l’axe Kaya-Ouaga être l’objet d’un défi aussi grave. La relative tranquillité observée sur ce tronçon a été rompue. Au niveau national, dans l’organisation de la lutte contre l’insécurité, le tronçon Kaya a été confié à la police nationale.
Je ne saurais dire si les patrouilles sont suspendues ou non. Bien que cet axe soit surveillé par la police nationale, nous nous attelons à compléter la surveillance de cet axe qui se situe dans la circonscription territoriale qui relève de nos compétences. Dans cette organisation l’axe Kaya-Dori relève de la compétence de la gendarmerie. Tous les jours, 24h/24, les patrouilles sont sur cet axe jusqu’à Yalgo.

Cette intensification fait suite à des pertes en vies humaines car c’était devenu une zone criminogène. Il ne faut pas se leurrer car les éléments égarés de notre société n’ont pas mis fin à leurs intentions. La zone de Pibaoré et de Boulsa sont des zones à forte domination criminogène et plusieurs bandes organisées y ont été démantelées. La sécurisation ne doit pas se limiter à un axe, un tronçon, mais aussi aux pistes car, face aux mesures prises, les délinquants se sont éparpillés dans les campagnes”.

Synthèse de Jacques NONGUERMA
AIB/Kaya

Sidwaya

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