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Crise à l’hôpital de Gaoua : Les malades manifestent leur mécontentement

Publié le jeudi 28 juin 2007 à 07h15min

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Depuis le 14 mai, début de la crise au sein de l’hôpital de Gaoua, c’est la croix et la bannière pour les malades. Il ne se passe pas une semaine sans qu’ils ne soient laissés seuls, face à leur sort. Les grèves, les sit-in, les marches, toutes ces manifestations sans fin des hommes en blouse deviennent intenables pour les patients.

Le lundi 18 juin dernier, ces derniers ont investi le bureau du directeur général de l’hôpital. Comprendre réellement ce qui se passe et lui dire que ça ne va pas de leur côté, tel était leur but.

Des malades en sit-in. C’est l’impression que nous avons eu en arrivant ce lundi 18 juin à l’hôpital de Gaoua. Ils étaient nombreux à s’être installés par groupes dans le hall du bâtiment abritant le bureau du directeur général. Certains s’étaient même introduits dans le bureau. Quelques-uns interrogés laissent entendre que c’est lui qui peut mettre fin à leur interminable calvaire. Le DG, avec quelques proches collaborateurs, recevait les malades par groupe et leur donnait des explications. Sansan Hien, hospitalisé pour avoir été victime d’une morsure de serpent, s’était, quant à lui, rendu chez le DG, portant toujours le dispositif de perfusion. C’était le même constat chez deux bébés tenus par leurs mamans. Les malades sont généralement assis. Les accompagnateurs étaient les plus agités. "Nous sommes là, cela fait 36 jours, sans que nous n’ayons les soins qu’il faut", avait relevé une accompagnatrice. "Ceux qui sont morts par le fait de cette crise, seul Dieu le sait", avait renchéri une autre, toute désabusée. Et, une autre d’ajouter que 3 enfants ont perdu la vie la veille. Toutes ces femmes avaient pour interlocutrice la secrétaire du directeur général qui tentait de leur donner des explications.

Pourtant, aucune des deux parties ne semblait disposée à faire davantage de concessions. Le DG dit avoir fait assez d’effort en proposant 4 millions de francs CFA de médicaments génériques pour l’ensemble du personnel par an. Cela en compensation des bons pharmaceutiques supprimés. Il estime pour sa part que la revendication de ces bons constitue la principale préoccupation des agents, traitant les autres points "d’habillage" à celle-ci. Pour lui, les malades sont instrumentalisés.

Pour ce qui concerne les conséquences liées à la crise, ils s’accusent réciproquement : "Nous sommes dans un pays qui a des lois ; moi j’applique ces lois, maintenant qu’ils refusent cela et qu’ils laissent mourir des gens, moi je constate comme vous", avait souligné le Directeur général, Alexandre Sanfo.

"Le DG est responsable des conséquences qui en découlent ; c’est du reste pourquoi les malades sont allés vers lui", avait rétorqué Amidou Kouanda, secrétaire général de la sous-section du SYNTSHA de l’hôpital. Et le responsable syndical de laisser entendre qu’il n’appartenait pas au DG de supprimer de son propre chef des bons pharmaceutiques instaurés en conseil d’administration. Qu’à cela ne tienne, il soutient qu’il leur a été fait une proposition de 2 millions 800 mille francs CFA de médicaments génériques, et qu’ils ont jugé cela insuffisant.

"Comment peut-il considérer les autres points d’habillage pendant que des malades continuent d’aller à Boromo pour l’échographie ?" s’était interrogé Betassère Dabiré, un membre du syndicat.

Face à l’intransigeance des deux parties, les malades, eux, continuent de scruter l’horizon, dans l’espoir que viendra bientôt le salut qui mettra fin à leur calvaire qui n’a que trop duré.

Hompko Sylvestre KAMBOU (Collaborateur)

Le Pays

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