Et cela, au grand bonheur des producteurs de ces différentes localités, qui seraient en plein dans les travaux champêtres. Et comme tu le sais, cher cousin, en pareille circonstance les supputations vont bon train quant à cette rareté des pluies à Bobo. Pendant que les fidèles catholiques et musulmans ainsi que la chefferie coutumière bobo mandarè continuent d’implorer le ciel pour qu’il nous ouvre ses vannes, l’homme de la rue, a lui, trouvé un coupable à cette situation.

Du coup, tous les regards sont tournés vers cette entreprise en charge des travaux d’assainissement dans la ville de Sya et dont les chantiers au secteur 21 (Colsama) avaient été sérieusement perturbés le mois dernier par une grande tornade qui avait même provoqué des dégâts sur certains ouvrages. Alors pour éviter que pareille situation ne se reproduise, l’entreprise en question aurait, dit-on, soudoyé les « faiseurs de pluie » à Sya.

Le temps de terminer les travaux. Voilà ce que dit l’homme de la rue, qui, comme tu le sais, n’a jamais été en mesure d’apporter la moindre preuve sur les rumeurs qu’il distille à longueur de journée et de porte en porte. Pourtant nous avons connu dans un passé très récent la même situation, et à la même période, au point qu’une prière spéciale ait été organisée sur la place Wara Wara à Dioulassoba. Mais que veux-tu, cher cousin, les rumeurs des plus plausibles au plus fantaisistes font désormais partie du quotidien des Bobolais.

Il faut continuer à croire que cette saison sera meilleure que les précédentes afin que les récoltes soient abondantes. Pendant que nous y sommes, je t’informe que c’est demain vendredi qu’aura lieu dans la plaine rizicole de Niéna Dionkélé à N’Dorola le lancement officiel de la campagne agricole 2007-2008 avec comme thème « Intensification de la production rizicole au Burkina Faso : alternative pour une réduction des importations de riz et pour un accroissement des revenus des producteurs ». La cérémonie sera présidée par le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, et pourrait connaître la participation du président du Faso.

Le suspense durait, mais on savait que tchoco tchoco, Tertius Zongo allait finir par nous délivrer. Maintenant que l’équipe gouvernementale est connue, une nouvelle page s’ouvre désormais pour les pronostiqueurs ; ceux-là mêmes qui avaient constitué leur gouvernement avant même que le nouveau premier ministre, venu du pays de l’Oncle Sam, ne dévoile les noms de ses ministres. Maintenant, il s’agit de savoir ce que vont devenir ceux qui ont été débarqués de leur poste, même s’ils ont encore la possibilité de siéger à l’hémicycle en attendant des jours meilleurs. Je pense notamment à Ernest Paramanga Yonli, à Youssouf Ouédraogo, à Benoît Ouattara et bien d’autres encore. Des ministres partants, c’est le nom de Boureima Badini qui est sur toutes les lèvres à Bobo-Dioulasso. Ainsi la rumeur nous apprend qu’il pourrait succéder à Célestin Tiraogo Tiendrébéogo au poste de directeur général de la Sofitex. Vrai ou faux ? L’avenir nous le dira.

Des législatives, parlons-en encore avec la section provinciale du CDP Houet qui, à l’issue du scrutin, a engrangé 3 sièges sur les six à pourvoir dans la province. Thomas Sanou, Alfred Sanou et Michel Ouédraogo ont été les heureux gagnants de cette législature dans le Houet. Quatrième sur la liste, Soungalo Apollinaire Ouattara n’a malheureusement pas pu franchir la ligne d’arrivée. Pourtant il était présenté comme l’homme-orchestre de la campagne pour les législatives, où il est, avec Alfred Sanou, de ceux qui se seront considérablement investis (financièrement et physiquement) pour la victoire de leur parti.

Pour mobiliser les militants, Soungalo Ouattara avait sillonné villes et campagnes, organisé des manifestations sportives ainsi que culturelles, et parrainé des activités aussi bien à Bobo que dans les milieux ruraux. Mais Hélas ! Il ne figurera pas sur la liste des élus à la grande déception de nombreux militants. Sa reconduction au poste de ministre délégué chargé des collectivités locales a été ressentie comme un véritablement soulagement au sein des cdpistes du Houet ; et certains de souhaiter le revoir toujours avec le même engagement et la même ferveur lors des prochaines joutes électorales.

On retiendra de cette pluie qui s’est abattue sur la ville de Sya lundi dernier en milieu de matinée ces violents coups de tonnerre qui ont momentanément plongé de nombreux habitants dans la torpeur, causé des dégâts (matériels surtout) et provoqué dans le même temps des perturbations de certaines installations de communications. Du coup, les Bobolais ont été privés de la Chaîne du plaisir partagé pendant quarante-huit heures environ.

Cela n’a pas manqué de provoquer des grincements de dents dans la mesure où cette panne est intervenue alors que l’actualité était dominée par la constitution du nouveau gouvernement. On comprend alors l’amertume des téléspectateurs de Sya, qui ne savaient plus à quel saint se vouer pour découvrir le nouveau visage de l’équipe gouvernementale après tant de jours de suspense. Mais depuis hier mercredi, les choses semblent de nouveau rentrées dans l’ordre.

Mais pour combien de temps ? Car à ce que je sache, de tels désagréments sont légion à Bobo, surtout en saison pluvieuse. Malheureusement, jusque-là, aucune disposition pratique n’est encore prise pour conjurer ce sort qui n’a que trop duré, et qui fait souvent dire à certains que Bobo est délaissée. Ont-ils vraiment tort si l’on se réfère aussi à cette misère récemment vécue lors de la couverture médiatique d’un évènement par nos confrères de télé Bobo ? Au cours d’une cérémonie, leur batterie n’a-t-elle pas subitement lâché ? Il a fallu tout le talent diplomatique d’Yssouf Soulama pour convaincre un privé de lui céder sa caméra, le temps de parachever le reportage. Et cela, en présence de nombreuses autorités politiques qui, on l’espère, auront pris bonne note et rendront compte à qui de droit.

Un cadre de la Sofitex a été écroué depuis la semaine dernière à la maison d’arrêt et de correction de Bobo (MACB). Il se serait rendu coupable d’escroquerie portant sur la somme d’environ cinquante millions de nos francs. Sa stratégie consistait à encaisser de l’argent de demandeurs de graine de coton avec la promesse ferme de leur livrer la marchandise. N’ayant jamais pu respecter ses engagements, il fera l’objet de nombreuses plaintes, qui finiront par lui ouvrir les portes de la MACB.

Après une période d’accalmie, les coupeurs de route font de nouveau parler d’eux malgré la patrouille nocturne instituée par la direction régionale de la police sur l’axe Bobo-Boromo. Il y a quelques semaines que des militaires (sapeurs- pompiers) sont tombés dans une embuscade aux environs de Koumbia. Mais les bandits n’auront pas à commettre leur basse besogne, car ils s’aperçurent qu’ils avaient affaire à des corps habillés et s’évaporèrent dans la nature.

Dans la nuit du mardi 13 juin 2007 aux environs de 20 heures, ils se sont de nouveau signalés en s’attaquant à des véhicules privés dont les occupants ont été dépouillés de leurs biens (argent, portables, etc.). Nébié Tinkowa, chauffeur au ministère du Commerce, Ouédraogo Ibrahim, employé de commerce à Bobo, et Ouédraogo Salif, contrôleur financier à Ouaga, n’ont pas échappé à ces hors-la-loi qui avaient installé leur quartier général dans le village de Sogossagaso à une vingtaine de kilomètres de la ville de Sya.

Ton cousin Sogotèlè

L’Observateur Paalga