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Maison de la coopération décentralisée : aider les collectivités locales à structurer leur programme de coopération

Publié le lundi 19 février 2007 à 08h40min

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Mamadou Sembène

Le Burkina Faso est entré dans l’ère de la décentralisation intégrale de son territoire. La Maison de la coopération décentralisée (MCD) née suite
aux assises de la coopération décentralisée franco-burkinabè en décembre 2002 accompagne ce nouveau processus au Burkina. Mamadou Sembène, président de la MCD, donne dans cet entretien, les principales missions, les activités de sa structure et se prononce sur les termes coopération-jumelage.

Sidwaya (S). : Présentez-nous la Maison de la coopération décentralisée (MCD) ?

Mamadou Sembène (M.S.) : La MCD est une association de droit burkinabè au service du développement territorial. Elle accompagne tous les acteurs de la coopération décentralisée burkinabè et étrangers. Ensemble nous travaillons sur comment repositionner chaque acteur pour le renforcement de cette forme de coopération. Car avec la décentralisation, il faut s’organiser pour relever les défis du développement local. La coopération décentralisée s’observe à plusieurs niveaux entre collectivités territoriales, entre hôpitaux, entre universités...

S. : Quelles sont vos missions ?

M.S. : La Maison de la coopération décentralisée joue le rôle d’interface entre les partenaires à la coopération décentralisée. Elle travaille à ce qu’il n’y ait pas de rouage afin que les acteurs se comprennent mieux sur le terrain du développement local. Nos missions consistent à l’organisation de la communication et l’information au profit des partenaires de coopération décentralisée ; la formation et sensibilisation en matière de coopération décentralisée, l’accompagnement méthodologique des partenaires par la mise à disposition d’outils et le suivi supervision de leurs actions et l’organisation de la réflexion de la concertation et des échanges inter-acteurs.

S. : De façon concrète, quelles sont les activités déjà réalisées par la MCD ?

M.S. : Nous œuvrons à faire en sorte que les communes urbaines et rurales évoluent progressivement vers des entités viables qui puissent véritablement accompagner le développement du territoire. Ainsi à titre illustratif, la commune rurale de Bama, dans la province du Houet, vient de bénéficier d’un programme de financement pour l’équipement de la mairie et pour la formation des élus locaux. On forme les élus locaux sur l’élaboration et la planification des plans de développement. Dans nos activités, la MCD bénéficie de l’action dynamique de la société civile, des organisations professionnelles.

La MCD travaille beaucoup dans la formation et l’information des partenaires et élus locaux. Il y a des acteurs de coopération décentralisée qui veulent agir mais parfois ne maîtrisent pas toutes les actions du développement engagées dans les différents domaines. La MCD sensibilise ces acteurs et les amène à travailler en synergie avec les partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux. Notre rôle est d’aider les collectivités locales à structurer leur programme de coopération. Concrètement en novembre dernier, la MCD a organisé les premières journées de la coopération décentralisée de la région du Centre.

Tous les maires, les partenaires, les comités de jumelage ont réfléchi sur les préoccupations des communes en matière du développement local. Aujourd’hui tous les acteurs ont compris qu’ils doivent travailler afin que la coopération décentralisée aille dans le sens du développement des collectivités territoriales. Il ne s’agit plus de venir poser des actions ponctuelles ou du n’importe quoi. Il faut que les actions du jumelage s’inscrivent dans le cadre du programme de développement communal.

D’où l’obligation de travailler avec le maire et son conseil , car eux, ont la charge de la maîtrise d’ouvrage du développement de leur territoire. Pour ses activités 2007, la MCD compte organiser les journées de coopération décentralisée dans toutes les régions. Le grand chantier est d’élaborer d’un guide de la coopération décentralisée. Aussi nous comptons réaliser une atlas de la coopération qui fera un panorama de l’existant. L’objectif aujourd’hui de la MCD est de travailler afin qu’aucune commune du Burkina ne reste au bord de la route du développement. Ainsi, nous travaillons pour que ceux qui n’ont pas de partenaire puissent en avoir.

S. : De jumelage on parle de nos jours beaucoup plus de coopération décentralisée. Pourquoi ?

M.S. : La coopération décentralisée est issue du jumelage. pratique très ancienne, la première initiative dans notre pays date de 1996 avec le jumelage de la ville de Ouagadougou et celle de Loudun en France. De nos jours, le jumelage parti de pratique d’action classique de type humanitaire entre villages ou entre associations a évolué en des programmes de développement local plus structurés, en coopération décentralisée.

Cette forme de partenariat mobilise tous les acteurs. Elle ne se limite pas seulement au maire et à son conseil municipal. Elle met aussi en mouvement un ensemble d’acteurs d’un territoire avec ceux d’un autre territoire. Dans le glissement de jumelage en coopération décentralisée, le partenariat entre Tanghin Dassouri ; Komki-Ipala et Belfort (France) en est un exemple. Le conseil général du territoire de Belfort accompagne les deux communes rurales burkinabè dans le financement et la mise en œuvre de leur plan de développement. Ainsi au titre de l’année 2007, chacune des communes a reçu plus de 16 millions de FCFA destinés à l’équipement de leur mairie et à la formation des élus locaux.

S. : Qui peut solliciter les services de la MCD ?

M.S. : La Maison de la coopération décentralisée est ouverte à tous les acteurs (burkinabè et étrangers) concernés par la coopération décentralisée. Ces acteurs sont les collectivités territoriales, les groupements ou associations de collectivités locales, les institutions publiques et privées et les organisations de la société civile. Au niveau du Burkina, nous avons quarante (40) membres qui vont certainement évoluer avec la communalisation intégrale du pays. Nous avons quinze (15) collectivités locales et organisations du Nord membres de la MCD. Avec l’appui de l’Association des municipalités du Burkina (AMBF), de ses partenaires et du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, la MCD se construit à être un espace de convergence, de partage, de réflexion en matière de coopération décentralisée.

Boureima SANGA

Sidwaya

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