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<I>Une lettre pour Lays </I> : Les bouchers font la grève du couteau

Publié le vendredi 24 novembre 2006 à 07h46min

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Cher Wambi,

Avait-on crié trop tôt victoire ? On est en droit de le penser tant des nouvelles en provenance de Kossodo nous apprennent que les bouchers menacent de déserter une fois encore l’abattoir frigorifique moderne de la capitale pour rejoindre les aires d’abattage périphériques et clandestins.

Mais, quelles en sont les raisons ? Eh bien, cher cousin, les bouchers entendent par cette action protester contre la hausse des frais d’abattage décrétée par les gourous de l’abattoir.

Il me revient, en effet, que depuis quelques jours, les frais d’abattage du petit ruminant sont passés de 325 FCFA à 600 FCFA, et ceux du gros ruminant de 2200 FCFA à 5000 FCFA. Insupportables aux yeux des bouchers qui craignent de faire faillite ou de devoir répercuter les surcoûts sur les prix aux consommateurs pour se tirer d’affaire.

En tous les cas, si cette menace venait à être mise à exécution, les consommateurs ne sauraient plus à quel saint, que dis-je, à quel boucher se vouer. Car, au-delà de la hausse vertigineuse des prix qui pourrait survenir, la crainte est grande que les mesures d’hygiène les plus élémentaires ne soient point respectées. En attendant, je me promets d’aller à la rencontre des différents acteurs afin d’éclairer davantage ta lanterne.


Grogne pour grogne, cher cousin, les taximen aussi n’entendent point s’en laisser conter, et c’est peu dire. Les jours à venir, en tout cas, pourraient nous réserver des surprises, et pour cause :

J’ai aperçu une lettre circulaire conjointe de la Fédération nationale des taximen et des travailleurs du secteur des transports (FNTT/STB), du Syndicat national des taximen du Burkina (SYNTAB) et du Syndicat des taximen solidaires (SYTAXO) convoquant tous les membres des différents bureaux et tous les responsables des lignes Dassassogo - route de Bobo - route de Saponé - Kossodo - Tanghin - Tampouy - Pissy - Ouaga-inter - Cité Tanmoaga - Confiance yaar - Zone Une A - Zone Une B, le samedi 25 novembre 2006 à partir de 8h à la Bourse du travail de Ouagadougou.

Tu veux savoir à quel effet ? Comme tu le devines déjà, il s’agira de se prononcer sur l’opération de la police municipale concernant les taxis en date du 16 novembre dernier ; les opérations de la police les jours à venir et divers autres sujets, non moins importants. Que nous réserve-t-ils ? Attendons de voir, cher cousin.


Vous devez en être déjà informés au village, le ministère de l’Economie et du Développement a entrepris de faire un recensement général des populations du Burkina Faso du 9 au 23 décembre 2006. Ce qui aura pour avantage de te permettre aussi, cher cousin, de te faire une idée exacte des forces vives de la nation. Seulement comment couvrir les quelque 278 000 km2 de superficie que mesure le Faso ?

Eh bien, les initiateurs de ce recensement général de nos populations ont pensé aux enseignants du primaire, exception faite de ceux des classes d’examen et du CP1. Ce qui semble motiver un tel choix, c’est que les enseignants sont facilement mobilisables puisque déjà sur le terrain, qu’ils connaissent bien. Mais ce qui fait grincer les dents, et même celles de certains directeurs d’école, c’est le gombo qui va leur filer entre les mains.

Il me revient, en effet, cher cousin, que durant la semaine de stage préalable au recensement, chaque agent recenseur percevrait la bagatelle de 75 000 FCFA. Que dire alors des autres semaines à mettre pour parcourir à travers champs et vallées ? A la veille des fêtes de fin d’année, ce n’est ni plus ni moins qu’une aubaine, d’où la colère des autres.

Je comprends par ailleurs le courroux de certaines associations des parents d’élèves (APE) qui proposaient qu’on recrute plutôt les chômeurs diplômés au lieu de débaucher les enseignants, mais à quel prix ?

Quand on sait que les chômeurs diplômés vivent en majorité à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou, il ne serait pas du tout aisé de les mobiliser pendant deux semaines dans nos brousses lointaines, qu’ils devraient d’abord découvrir. Donc, cher cousin, le gombo est tentant, mais sachons rester lucides.


Honneur aux lauréats. Le 13e concours d’agrégation de médecine humaine - pharmacie - odontostomatologie - médecine vétérinaire et productions animales, organisé par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), vient de se tenir du 6 au 15 novembre à Bamako.

Cette année encore, cher cousin, le Burkina Faso était fortement et qualitativement représenté. En tout cas, les résultats de nos ambassadeurs à ce concours sont éloquents. Puisque sur 14 candidats présentés, le "Pays des hommes intègres" s’en tire avec 13 admis dont je te propose ci-après la liste :

- Nacro Boubacar, Pédiatrie, université de Ouagadougou ;
- Ouédraogo Martial, Pneumo-phtisiologie, université de Ouagadougou ;
- Nébié Lucie Valérie Adélaïde, épouse Ouédraogo, Cardiologie, université de Ouagadougou ;
- Niamba Pascal Antoine, Dermatologie-Vénérologie, université de Ouagadougou ;
- Sorgho Claudine Léonie, épouse Lougué, Radiodiagnostic et Imagerie médicale, université de Ouagadougou ;
- Ouédraogo Tinoaga Laurent, Santé publique option Epidémiologie, université de Ouagadougou ;
- Bonané Blandine épouse Thiéba, Gynécologie-Obstétrique, université de Ouagadougou ;
- Méda Nonfounikoun, Ophtalmologie, université de Ouagadougou ;
- Ouattara Maïmouna, Cervico-faciale, université de Ouagadougou ;
- Ouédraogo Théodore, Anatomie organogenèse, université de Ouagadougou ;
- Somé Touridomon Issa, Chimie analytique et Bromatologie, université de Ouagadougou ;
- Semdé Rasmané, Pharmacie galénique et industrielle, Biopharmacie, université de Ouagadougou ;
- Lompo Olga Mélanie, épouse Goumbri, Anatomie pathologique, université de Ouagadougou.

Que dire, cher cousin, sinon féliciter ces éminents lauréats qui nous ont fait honneur à tous.


Pendant que nous parlons de lauréats, retenons que Mlle Wynnie Raïssa Zizien, élue Miss SIAO 2006, a reçu hier jeudi ses nombreux prix au cours d’une sympathique cérémonie au temple même de l’artisanat africain.

Une occasion ou jamais, cher cousin, de rappeler à l’ordre tous ces généreux donateurs de prix à diverses occasions qui se plaisent à faire attendre leurs lauréats pendant des années ou, pire, à jamais.

Ce n’est pas Philippe Yoda, notre grand chercheur reconnu aussi bien aux plans national qu’international, qui nous dira le contraire. Quand on veut se taper de la pub, il faut accepter de délier les cordons de la bourse. A moins que quelque part il n’y ait des prédateurs prompts à ronger ce que les autres savent trouver.


Cher cousin, ambiance festive ce week-end à Toma où a lieu l’installation des membres du comité directeur du bureau de l’Association pour le développement de la province du Nayala (A.D.P.NA.). La cérémonie y relative prévue pour 10h le 26 novembre dans la capitale du Nayala, sera marquée par une passation de témoin entre les bureaux sortant et entrant, et placée sous le haut-patronage du haut-commissaire de la province.

Pour le président Emile Paré et les siens, cette cérémonie constitue pour l’ensemble des fils et des filles du Nayala le signe d’un nouveau départ dans leur combat constant contre la pauvreté, et l’expression de leur engagement à lutter pour un développement durable de cette partie du Burkina. On imagine qu’en bons lutteurs les Samos ne reculeront pas devant les chantiers du développement.

Un Samo pouvant en cacher un autre, cher cousin, sache que l’autre Emile Paré, pour ne pas dire le "Chat noir" du Nayala, tient ce week-end aussi le premier congrès ordinaire de son parti à Ouagadougou. Le Mouvement du peuple pour le socialisme/Parti fédéral (MPS/PF) a, en effet, choisi de se réunir les 25 et 26 novembre au stade du 4-Août.

Pas de doute qu’à l’occasion, il sera question des consultations électorales passées et à venir. Le "Chat noir" s’apprêterait-il à sortir de nouveau ses griffes ? On le saura à l’issue des travaux qui sera sanctionnée par une conférence de presse.


Mais en attendant, cher cousin, voyons ensemble ce que nous révèle cette semaine le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

- Avant toute chose, le rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sur l’indice du développement humain (IDH) est tombé. Et comme tu l’as constaté sans doute, notre pays a amélioré son rang : aujourd’hui, il est classé 174e sur 177 pays. Suivent le Mali (175e), la Sierra Leone (176e) et le Niger (177e). Espérons que nous gravirons progressivement les marches de ce podium pour nous retrouver un jour (pourquoi pas ?) à la place de la Norvège qui occupe le 1er rang.


- On a frôlé la catastrophe dans la nuit du 22 au 23 novembre 2006 du côté du Palais de justice de Ouagadougou. En effet, le bureau du greffier en chef a pris feu ; un incendie heureusement maîtrisé à temps. Heureusement, parce que les dossiers importants y sont déposés, au nombre desquels celui de Norbert Zongo, sans oublier les consignations, les scellés en argent, les divers imprimés dont les casiers judiciaires les certificats de nationalité.

C’est vraiment une vaine. L’origine de l’incendie, à ce qu’on dit, serait un court-circuit parti d’un frigo. Comment ? On le saura peut-être après le constat effectué par la police, de même que l’étendue des dégâts. Pour l’heure, les commentaires vont bon train.


- Cela fait plus d’un an aujourd’hui qu’un cargo libyen, une Illouchine 76, est en stationnement à l’aéroport international de Bobo. L’appareil, qui avait été affrété pour l’évacuation des balles de coton à destination du pays de Mouammar Kadhafi, aurait raté son atterrissage. Une malheureuse situation qui avait entraîné des dégâts importants au niveau du train arrière, mais surtout à un flanc, qui a été littéralement perforé.

Quelques mois après l’accident, des experts libyens arrivés à Bobo auraient procédé aux constations d’usage avant de repartir non sans vider le réservoir de ses milliers de litres de kérosène. Et depuis, plus rien. Est-ce un oubli ou un abandon ?

En tout cas, pour bon nombre de Bobolais, c’est la deuxième hypothèse qui semble la plus plausible, car, disent-ils, un seul cargo ne saurait laisser un trou dans l’immense flotte aérienne du colonel Kadhafi qui est un ami de Blaise Compaoré et donc du Burkina. Alors si l’appareil ne peut plus servir la Libye, pourquoi le colonel Kadhafi ne le céde pas à son ami pendant qu’il est encore temps ?

Car, aux dires des techniciens, plus ça dure, plus les dégâts se multiplieront au point que les frais de réparation deviendront un lourd fardeau pour le Burkina.


- Cette année, les scolaires du Burkina n’ont pas eu droit à l’événement culturel le plus attendu des vacances : Top vacances culture, qui était à sa douzième édition, n’a finalement pu se tenir faute d’argent selon BAC (Burkina art et culture), initiateur du mouvement. Et depuis, les rumeurs vont bon train sur une éventuelle dislocation de cette structure qui est actuellement secouée par une crise profonde.

Et à ce qu’on dit, les membres du BAC se renverraient la balle dans cette crise qui a conduit cette année à l’arrêt des activités. Détournements de fonds, ouverture de compte bancaire parallèle, confection de tickets parallèles sont, entre autres, les griefs retenus à l’encontre des uns et des autres.

Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase serait le détournement d’un million de francs CFA destiné à l’association. Cette somme, offerte par la ministre de la Culture en avril dernier et qui devrait servir à soutenir le BAC dans ses activités de promotion de la culture burkinabè, se serait "volatilisée" dans la nature sans laisser de trace.

Le moins que l’on puisse dire est que la crise est bien réelle à BAC. L’affaire qui continue de faire grand bruit à Sya est en train aussi de prendre une autre tournure, car, aux dernières nouvelles, des membres de BAC auraient décidé de porter le problème devant les juridictions. Et nous apprenons de sources dignes de foi que la gendarmerie a procédé le 16 novembre dernier aux premières auditions. Affaire donc à suivre.


- Après avoir fait ses valises au Parti de la renaissance nationale (PAREN), le député Stéphane Sanou a à peine flirté avec le groupe parlementaire ADF/RDA, qu’il a ressuscité sa propre formation politique, le Parti pour la convergence et le progrès (PCP).

Et comme pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, il frapperait ces jours-ci aux portes de la Convention des forces républicaines (CFR), cet autre groupe parlementaire de la mouvance présidentielle. A quand la fin du périple ?


- La Commission finances et budget de l’Assemblée nationale, que préside le député Christophe Dabiré est en retraite ces jours-ci à Tenkodogo. Elle devrait plancher sur le rapport général de l’arbitrage du budget de l’Etat, gestion 2007. Depuis Ouagadougou, certains ministres n’hésiteraient à appeler la capitale du Boulgou pour plaider la cause de leur département. Mais, seront-ils jamais entendus ?


- Si les anciens ministres ont maintenant leur amicale, les anciens parlementaires avaient déjà, eux, leur association, dénommée "Association burkinabè des anciens parlementaires" (ABAP). C’est pour tenir leur Conseil d’administration le jeudi 30 novembre prochain, que leur présidente, Mme Marie Madeleine Ouédraogo, convie les membres dudit au siège de l’Association sis sur l’avenue Kwamé N’Krumah, 3e villa après l’immeuble de l’Union européenne.


- Des parents d’élèves mécontents de la répartition des fournitures scolaires allouées par le gouvernement n’ont pas hésité à adresser une demande d’explication au préfet de Guiba. Dans ladite correspondance, le bureau des parents d’élèves et le bureau départemental de Guiba veulent comprendre pourquoi leurs rejetons n’ont eu qu’un cahier ou deux par élèves alors qu’ailleurs chaque élève en a été doté de 9 à 10.

Ils ont cité par exemple Nobéré, Bindé, Manga, Gogo, Gomboussougou, Béré. On le voit, le problème de la gouvernance ne concerne pas seulement que ceux qui nous dirigent. Au bas de l’échelle également, on devrait se sentir concerné par la gestion de la chose publique.


- Rendez-vous ce samedi à La-Toden, dans le Pasoré où convergera une foule de ressortissants et d’amis, et pour cause : sous le patronage de Mme Odile Bonkoungou, ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, et sous le parrainage d’El hadj Oumarou Kanazoé, sera célébrée, le samedi 25 novembre à partir de 9h, la cérémonie commémorative du cinquantenaire de l’école de la Mission catholique de la localité.

L’invitation est plutôt du maire de la commune rurale de La-Toden, le Curé de la paroisse St-Pierre, et des anciens élèves de l’école. On y retrouvera de nombreux cadres de notre pays sortis du moule de cette école cinquantenaire.


Ce samedi 25 novembre, aura lieu à Ziniaré l’installation du bureau du Conseil régional du Plateau central. Pour ceux qui l’ignoreraient encore, son président n’est autre que Timbila Jean-Baptiste Sawadogo, inspecteur de l’enseignement de base à la retraite.


- L’Amicale des anciens séminaristes de Pabré (AASP) convie ses adhérents à la journée des anciens séminaristes, prévue pour le dimanche 26 novembre 2006 au petit séminaire de Pabré. A l’issue de la masse solennelle d’action de grâce, prévue pour 9h00, le professeur Laurent Bado y donnera une conférence sur le "Rôle de l’ancien séminariste dans la société".


- La Fédération burkinabè de karaté vient d’être dissoute par le ministère des Sports et des Loisirs. Depuis cinq ans, cette structure sportive connaît une crise au niveau de son bureau exécutif. Malgré les rappels à l’ordre du ministre Jean-Pierre Palm et les différentes rencontres pour y trouver une issue heureuse, rien n’y fit.

Une date butoir avait été fixée pour que les acteurs fassent des propositions pertinentes en vue de relancer la machine. Celles-ci ont été jugées insuffisantes par le ministère qui, par la voix du directeur général des Sports et des Loisirs, Alexandre Yougbaré, a annoncé, hier en fin d’après-midi, la dissolution de la Fédération burkinabè de karaté.

Un comité transitoire sera mis en place pour gérer les affaires courantes en attendant la mise en place d’une nouvelle fédération. Aucun membre de la structure dissoute ne figurera ni dans le comité transitoire ni dans le nouveau bureau.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir.

Ton cousin,
Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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