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Route nationale 14 : Quand voyager devient la croix et la bannière

Publié le mercredi 25 octobre 2006 à 07h44min

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La forte pluviométrie de cette année a rendu le réseau routier de la Boucle du Mouhoun très désastreux. Effectuer un voyage en ce moment constitue un véritable chemin de croix. L’axe Dédougou - le pont du Mouhoun peut être qualifié de route de l’enfer.

Le 12 octobre dernier, plus de 6 véhicules poids lourd et moyen (camions de transport de marchandises et cars de transport en commun) se sont embourbés entre Tikan et Tchériba à 40 km de Dédougou.

Certains passagers ont même passés la nuit sur les lieux, signe des énormes difficultés auxquelles sont confrontés les usagers de cette route pendant l’hivernage.

Ceux qui n’avaient jamais emprunté cet axe ont demandé avec des brins d’humour si les populations de la région ne payaient pas les impôts, et certains d’entre eux de répliquer qu’elles ne voteront plus tant que la route ne sera pas bitumée. Les plus radicaux n’ont pas hésité à proposer qu’une pétition soit signée et déposée sur la table du chef de l’Etat.

Cette situation a fait dire à un citoyen que les Mouhounois étaient des oubliés du pays. « On nous empêche de nous développer en nous privant des bonnes routes », dit-il, avant de conclure : « Donnez-nous la route et laissez-nous nous développer. » Et un autre d’accuser les élus, les fils de la région haut placés et les autorités administratives qui dorment tranquilles parce qu’aucune fourmi ne les piquent.

Le constat que l’on fait est que les travaux d’entretien périodiques piétinent depuis 2 ans sur les axes Dédougou- pont du Mouhoun, Tougan-Yako, Sapala-Toma-Saran, Boromo-Dédougou. A cela, il faut ajouter la dégradation précoce de la route Kondougou-Solenzo rechargée par l’entreprise Colas, et qui est un véritable frein au développement de la région. A cette kyrielle de difficultés vient s’ajouter le grand retard dans l’exécution des travaux de construction et de bitumage de la route Bobo-Dédougou.

La situation que vit les usagers de la route nationale 14 donne l’impression que les autorités s’intéressent peu à cette terre de Nazi Boni.

Il est vrai que l’Etat consent des efforts considérables pour rendre carrossables les routes en terre, mais le réseau routier de la Boucle du Mouhoun nécessite des travaux lourds que l’entretien courant ne peut remplacer. La question que bon nombre d’usagers de la RN 14 se posent est celle de savoir pourquoi ne pas résilier le contrat de l’entreprise attributaire du marché de rechargement du tronçon pont du Mouhoun-Dédougou.

Depuis quelque temps les travaux piétinent sous le regard impuissant des usagers qui accusent le silence coupable des responsables des marchés publics. La dégradation des routes qui rend inaccessible le grenier du Faso est liée à plusieurs facteurs parmi lesquels l’incivisme des conducteurs de poids lourds qui ne respectent pas les barrières de pluies. Quand on sait que l’approvisionnement en céréales des régions déficitaires se fait dans cette partie du pays avec de gros camions, des inquiétudes demeurent.

Toutefois, l’espoir est permis. Si la promesse ferme du chef de l’Etat de construire et de bitumer la route Koudougou- Dédougou-Tougan au cours des premières années de son septennat venait à se réaliser, l’enclavement de la région ne serait plus qu’un mauvais souvenir.

Aussi, le démarrage prochain des travaux d’aménagement des pistes rurales, dont les marchés sont déjà attribués, pourrait atténuer le calvaire des usagers et des populations de la région qui vivent des situations conjoncturelles liées à l’enclavement. Dédougou, situé à 127 km de Koudougou, est le seul chef- lieu de région qui n’est pas relié à Ouagadougou la capitale par le bitume.

Par Serge COULIBALY

Le Pays

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