Sidwaya (S.) : Que contient le plan que vous venez d’adopter ?

Gnissa Ganou (G.G.) : Durant trois (3) jours, nous avons été accompagnés par la direction de la promotion de l’éducation des filles pour l’élaboration d’un plan régional de développement de l’éducation des filles. L’éducation des filles est une problématique qui tient à cour les autorités du MEBA.Pour cela, nous avons durant ces trois jours, fait l’analyse de cette problématique, c’est-à-dire nous avons d’abord pris des difficultés que nous rencontrons au niveau de la scolarisation des filles au niveau de notre région et nous avons cherché des solutions idoines pour booster cette scolarisation des filles dans la région. Parmi ces difficultés, il ya des pesanteurs socio-économiques.

Elles sont aussi culturelles et historiques. D’autres facteurs rencontrés dans notre région, est la forte islamisation dans certaines zones qui freine l’envoi des filles à l’école pour éviter que celles-ci ne soient en contact avec les garçons. Il ya aussi les mariages précoces et quelques difficultés de violences faites aux filles dans les écoles. Ceci engendre des difficultés réelles pour la grande scolarisation des filles dans la région.

S. : Est-ce que les parents traînent toujours les pas avant de mettre leurs filles à l’école dans votre région ?

G.G. : La pauvreté qui sévit dans la région fait que les parents choisissent toujours le garçon parce que la fille est génératrice de revenus au niveau de la famille car elle fait le petit commerce, elle entretient la famille et aide la maman dans les travaux ménagers. Tout ceci fait qu’elle n’a pas beaucoup de chance d’aller à l’école. Mais nous continuons la sensibilisation pour pouvoir montrer les avantages de la scolarisation des filles aux populations.

S. : Quelles sont les orientations que donne le plan régional de développement de l’éducation des filles de la région de la Boucle du Mouhoun ?

G.G : Dans ce plan, nous avons fait un diagnostic de la problématique et un canevas de travail qui sera soumis à chaque acteur de l’éducation et aux partenaires que sont les AME, APE. Le plan doit nous permettre de leur donner quelques rudiments pour qu’ils mènent des activités sur le plan de l’éducation des filles.

Naturellement, des moyens seront dégagés pour accompagner ces différentes activités. Nous comptons par exemple mettre l’accent sur les primes aux filles lors des prix de l’excellence. Nous allons aussi doter quelques filles de lampes-tempêtes pour qu’elles puissent poursuivre les cours à domicile après la fermeture des classes. Nous allons multiplier ces genres d’actions pour venir à bout de ces difficultés liées à l’éducation des filles.

Ousséni OUEDRAOGO
AIB/Dédougou