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Mariage interconfessionnel : L’amour par-dessus tout

Publié le samedi 21 octobre 2006 à 10h02min

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Tiégo Tiemtoré

Le mariage religieux répond à certaines normes. Toutefois, les couples s’unissent aujourd’hui sans vraiment tenir compte des exigences de leurs religions. Alors dans les foyers inter-confessionnels on s’arrange pour trouver l’équilibre.

« L’islam admet le mariage entre un musulman et une femme d’une autre religion et non pas le contraire » selon l’Imam de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (CERFI-AEEMB), Tiégo Tiemtoré.

Toutefois, l’amour n’a pas de frontière, dit-on et il n’est pas rare de voir surtout en Afrique subsaharienne, le mariage d’une musulmane avec un homme d’une autre confession.

« Mais si tel est le cas, la femme musulmane peut vivre sa religion dans un tel contexte. Elle devra tout faire pour respecter les règles religieuses de l’islam », explique l’Imam Tiégo Tiemtoré. Pour lui, il s’agit de la foi religieuse et nul n’a le droit de juger cette femme sur terre. « Cela est du ressort de Allah Tout-Puissant ».

Quant aux femmes des autres religions, généralement chrétiennes, elles peuvent aussi garder leur religion et vivre en parfaite harmonie avec leur mari musulman, poursuit Tiégo. C’est le cas de Mme Thérèse Ouédraogo, mère de quatre enfants.

Elle vit depuis une quinzaine d’années avec son mari Rasmané et à chaque Ramadan, elle fait tout pour accompagner son époux. »Je me réveille tôt, je prépare pour mon mari et le soir aussi, je m’arrange pour que tout soit près à l’heure pour rompre le jeûne, souligne-t-elle. Aussi, la cohabitation avec un musulman a fini par inciter Thérèse à adopter la religion de son homme. « J’ai appris des sourates et je sais prier », poursuit-elle.

Cependant, Mme Thérèse traverse des périodes d’incertitudes. Tantôt elle se sent issue d’une famille chrétienne, tantôt elle veut bien mériter le nom de Salamata son nom de conversion. Ainsi, elle est plongée entre le sentiment d’être chrétienne et le désir de devenir musulmane avant de lâcher :»Cette fois, j’ai fait un choix. Après le Ramadan, je reprendrai la lecture des sourates car il faut bien que j’appartienne à une seule religion maintenant ».

Si pour Thérèse, le choix ne s’est pas encore opéré, cela n’est pas le cas pour sa grande sœur Adja Fatimata, mariée elle aussi à un musulman. Elle observe scrupuleusement le Ramadan et porte le voile.

Son choix, elle l’a opéré depuis son mariage en 1962. « Mon époux et moi, nous sommes de la même religion et cela permet un équilibre dans la famille ».

Sa foi lui a même permis d’effectuer le pèlerinage en 1995, soit une année après son mari. Adja entend éduquer ses enfants selon les préceptes de la religion musulmane.

Hamadou TOURE

Sidwaya

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