Ces 18 filles dont l’âge varie entre 7 et 16 ans et toutes originaires du département de Tchériba dans le Mouhoun, selon leur propres témoignages, se rendaient à Dosso dans le département de Karangasso-Vigué pour aider des parents dans la récolte du coton. Selon le directeur provincial de l’Action sociale, Bertrand Bonzi, c’est aux environs de 14 heures que ses services ont été saisis par des membres du comité de vigilance et de surveillance de la présence de ces filles dans un car de la compagnie Solidarité, assurant la liaison Dédougou-Boromo.

Convoyées à la gendarmerie et par la suite à l’Action sociale, les filles diront que c’est sur le consentement de leurs parents au village qu’elles tentaient cette aventure. Némangué Kangué à 16 ans s’était déjà rendue dans ces champs de coton et y voulait repartir pour se faire de l’argent. Elle dit avoir déjà travaillé chez son oncle à Karangasso-Vigué.

A son retour, elle avait été récompensée par son oncle de la somme de 19 000 FCFA sous forme de salaire pour les 2 mois au cours desquels elle a aidé à la récolte du coton. Une pratique qui semble faire tache d’huile dans la localité de Tchériba.

Des explications données par le directeur provincial de l’Action sociale, on retiendra que ce sont 4 guides qui sont allés dans les villages de Toussé, Zékuy, Nérékorosso et de Wolo recruter ces filles. « Nous avons été remorquées à vélo par groupe et c’est à Oury que ces hommes nous ont fait emprunter le véhicule », explique Némangué. Les responsables du convoi, Adama Bamouni, Koalin Banao et Gnanou Boureima ont été enfermés à la gendarmerie de Boromo.

Le quatrième guide, Ali Nébié qui suivait à moto le convoi, aurait devancé les autres à l’entrée de Bobo-Dioulasso où il apprendra que ses compagnons de route ont été interpellés à Boromo. En retournant pour connaître les mobiles de leur interpellation, il s’est vu également arrêté par la gendarmerie. Pendant que leurs guides étaient au frais, les 18 filles en plus d’une femme qui avait la même destination, ont été hébergées par le directeur provincial de l’Action sociale et les premiers responsables de la province, puis rapatriées à Tchériba, le lendemain matin.

Tout en remerciant les membres du comité de vigilance et de surveillance ainsi que la sécurité, le premier responsable de l’Action sociale et de la Solidarité nationale des Balé, Bertrand Bonzi, déplore le manque de moyens de ses services pour faire face à de telles situations à Boromo, ville-carrefour où transitent plusieurs passagers.

Rasmané ZONGO
AIB/Boromo

Sidwaya