Après la cérémonie d’ouverture riche en couleurs et surtout en émotions, une conférence sur la question genre a été donné par le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Pascaline Tamini. On retient essentiellement de la célébration de ce demi-siècle d’existence, la décision du recrutement, au PMK, de filles pour l’année scolaire 2007-2008.

C’était plus une occasion de retrouvailles, pour beaucoup de ces anciens élèves appelés communément « Pemkalistes », qu’une cérémonie hautement protocolaire. Surtout avec cette présence fort remarquée de ceux qui ont été, à la vieille époque, commandants du Prytanée militaire du Kadiogo (PMK). Toujours est-il que c’était la bonne humeur, et son corollaire, c’était les embrassades qui fusaient de partout.

D’ailleurs, dans la rubrique détente, le premier à donner l’exemple était le chef d’état-major général des Armées, le Général Ali Traoré, qui, avant de s’asseoir sur le siège à lui réservé au présidium, a brandi son nouveau bâton de commandement vers ses éléments militaires. Avec le sourire il a menacé : « ça c’est pour taper sur les Mossi ». Une sortie qui a déclenché une hilarité générale accompagnée d’applaudissements.

Pour mieux faire, le côté ouverture officielle a été vite expédié en l’espace d’un discours. C’était celui du ministre de la Défense, Yéro Boly. Un discours bref, mais concis, dans lequel il a reconnu le mérite du jubilé d’or de l’établissement qui, depuis son ouverture en 1951, au-delà de l’enseignement dispensé aux élèves, « s’est efforcé d’inculquer à ses promotions successives les valeurs morales, physiques et intellectuelles, à même de faire d’elles un vivier de cadres civils et militaires, toujours prêts à servir la Patrie ».

Le dernier round de ses propos abordera le projet qui continue d’alimenter les conversations et fait beaucoup de gorges chaudes dans certains milieux. La question genre dans l’Armée. En effet, pour la prochaine rentrée scolaire, il y aura des filles au prytanée militaire à Kamboinsin. La ministre a même qualifié cette aventure de fantastique et d’historique. Maintenant, a-t-il précisé, il reste à adapter les infrastructures à ces nouvelles venues.

Le thème de la célébration du 55e anniversaire étant justement « Culture de l’excellence et promotion du genre », sur place, une conférence sur la contribution de la femme au processus de développement national a été donnée par la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Mme Pascaline Tamini.

A l’écouter, les efforts de la femme burkinabè ne sont pas assez reconnus, surtout par les hommes. Avec des exemples de tranches de vie de tous les jours, elle a fait remarquer que le développement de toute la communauté passe pourtant par le développement, surtout économique, de l’autre moitié du ciel qui, a-t-elle martelé, est plus responsable. « La femme ne peut pas voir ses enfants mourir de faim.

Alors que vous (les hommes), vous allez au petit coin, boire la bière et manger des brochettes sans penser à eux ». Ambiance de désapprobation dans la salle. Pendant son exposé, la bonne humeur était donc au rendez-vous, surtout que Mme n’a pas usé de la langue de bois face à ces cadres supérieurs de l’Armée, qui constituaient la majorité de son auditoire. Pour elle, il y a une conviction : il y a de la place pour les femmes dans l’Armée.

Issa K. Barry

L’Observateur