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Electrification de Boussé : les populations s’inquiètent

Publié le lundi 9 octobre 2006 à 08h33min

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L’éclairage public est une nécessité impérieuse pour les populations en ville, et surtout en campagne. A Boussé, dans la province du Kourwéogo, l’annonce de l’arrivée de l’électricité en 2003 avait été bien accueillie par les habitants.

A ce sujet, plusieurs rencontres ont permis la mise en place d’une coopérative appelée COPEL-Winim Wayam. Dès sa mise en place, le ton était donné pour une souscription qui, d’ailleurs, a drainé du monde. Mais, hélas, depuis plusieurs mois, sinon plusieurs années (3 ans), les populations sont plongées dans une incertitude totale à Boussé.

Au fait, ce qui étonne plus d’une personne, c’est le silence des membres de l’association locale COPEL face à l’arrêt des travaux depuis le mois de juin. On est en droit de se poser plusieurs questions, à savoir : que se passe-t-il ? L’entrepreneur a-t-il rompu le contrat ? est-il en désaccord avec l’association locale ? Cette inquiétude est encore profonde au regard des supports en bois fixés dans certains endroits et déjà rongés par les termites. Tout ceci amène les habitants à se demander si le projet verra le jour.

Les populations ont besoin d’informations, surtout quand elles concernent un projet de ce genre. Les autorités communales doivent, pour cela, chercher à apaiser les esprits surchauffés face à la réalisation tardive de ce projet. Cette solution est impérieuse car, persister dans le silence pourrait affecter d’autres projets futurs. Dans tous les cas, s’il y a des difficultés liées à la poursuite des travaux, que l’on porte à la connaissance des bénéficiaires des informations précises.

Face à cette pauvreté grandissante des populations en campagne, il est difficile de faire débourser de l’argent pour la réalisation d’une activité, et, en retour, que l’on ne sache pas sa destination finale. Aussi, pour plus de clarté dans la gestion des biens publics, le bon sens voudrait que la qualité de l’oeuvre qui est en voie d’être réalisée soit constamment portée à la connaissance des bénéficiaires. Autrement dit, il faut plus de transparence dans les rapports entre responsables et bénéficiaires du projet.

La province du Kourwéogo est très jeune, surtout sur le plan économique. Pour cela, une attention particulière doit être portée à ce niveau pour éviter à ces populations pauvres une mauvaise utilisation de leurs maigres ressources financières par des individus avides d’argent. En rappel, l’incendie qui a ravagé le service PEV de l’hôpital en mars 2006 a pesé lourdement sur les finances de la province du Kourwéogo. Ce désastre se chiffrerait à plus de 46 000 000 F CFA, et des biens précieux auraient été emportés par les flammes.

Au Kourwéogo, les populations ont déjà souffert de la famine, de l’épidémie de méningite, de la pauvreté, de l’analphabétisme, de l’excision. Il est temps donc de les aider à vivre mieux en réalisant effectivement les projets qui vont diminuer leur misère dans les années à venir.

Par Abdou ILBOUDO (Collaborateur)

Le Pays

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