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Rentrée scolaire 2006-2007 : Entre innovations et effectifs pléthoriques

Publié le mardi 3 octobre 2006 à 07h47min

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La rentrée scolaire 2006-2007 s’annonce dans un contexte général marqué par la vie chère. Des difficultés, il en existe mais aussi des tentatives de solution à certains problèmes.

Pour l’année scolaire 2005-2006, la plus grande des treize directions régionales, à savoir celle du Centre avec 223 établissements dont 23 établissements publics a du mal à faire face au flux venant du primaire. La direction régionale du Centre reçoit au titre de cette année académique près de 6 355 admis pour la sixième et 3755 pour la seconde. « Il faut forcément les affecter dans les établissements publics ou conventionnés du Centre », a déclaré le directeur régional des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique du Centre, Patindé Thiombiano.

Or, toute la direction régionale ne dispose que de 70 classes de 6e et 40 classes de seconde, ce qui suppose environ 90 élèves par classe, sans compter les redoublants et les recrutements pour complément d’effectifs.

La gestion des effectifs est un problème récurrent. Contrairement aux privés qui appellent à une inscription à grand coup de pub, les proviseurs du public ont de la peine à accéder à leur bureau, tant le secrétariat ressemble à une salle d’attente d’un hôpital.
Des élèves non admis à l’entrée en sixième souhaitent s’inscrire dans un établissement public. Etant donné que les parents n’ont pas les moyens, il faut leur donner une chance, au risque de les éjecter du système scolaire.

« Nous nous retrouvons parfois devant des cas de conscience », affirme d’ailleurs certains chefs d’établissements même si, « remplir les classes a des conséquences certaines »... Quand des places sont libérées dans certaines classes, du fait de parents affectés dans d’autres villes ou qui inscrivent leur progéniture dans le privé, elles cèdent à d’autres demandeurs.

Il y a aussi le système d’arrangement désormais officialisé, chaque membre du personnel dispose d’une place. Une donne qui amène le besoin de place à près de 200, pour un établissement comme le Zinda. A cela, s’ajoutent les listes des indigents. Les difficultés financières aidant, les établissements organisent des recrutements en complément d’effectif. Conséquence, on se retrouve avec des classes de plus de 100 élèves !

La convention, une mesure palliative

Pour pallier cette situation, le ministère a ouvert la convention d’adhésion aux établissements privés. Ils recevront chaque année des élèves affectés par l’Etat dans les classes de sixième et seconde. Ainsi, pour la région du Centre, 12 nouvelles adhésions ont été enregistrées. Ces établissements prennent entre 40 et 50 élèves par classe.

C’est le parent qui choisit son école. L’Etat paie 50 000 F par élève de la sixième à la troisième, 55 000 F en seconde pour l’enseignement général et 70 000 F pour les séries techniques. Les parents déboursent la différence. Selon M. Thiombiano, si l’école fait preuve de qualité, de performance, les parents en général sont prêts à investir. Malgré cet appui, des débordements persistent.
Les tarifs dans les établissements privés sont parfois élevés. Mais, c’est la « loi du libéralisme ».

Le privé offre et le parent d’élève choisit en fonction de ses moyens. La convention est une forme de partenariat par lequel l’Etat essaie de réguler le milieu. Depuis quelques années, l’Etat a mis un autre dispositif en place, à savoir que le ministère affecte des enseignants dans ces établissements conventionnés afin de diminuer leur charge en matière de masse salariale.

Ainsi, chaque année, à leur demande et à la limite du possible, des enseignants fonctionnaires sont mis à leur disposition ; cela permet de maintenir les tarifs sans qu’il n’y ait de débordement.
Au titre de l’année 2006-2007, une subvention de 250 millions a été octroyée aux établissements privés. Ce qui a permis à l’Union nationale des établissements d’enseignement privés laïcs (UNEEP-L) de revoir les frais de scolarité à la baisse. L’UNEEP-L a invité ses membres à « faire preuve de modération et à contenir la hausse entre 5000 et 10 000 F CFA ».

De l’organisation des examens blancs

Au cours de l’année scolaire 2005-2006, à plusieurs reprises, les activités pédagogiques ont connu des perturbations dans certains établissements publics.
L’organisation des examens blancs en était la cause. Cette situation a été le fait d’une incompréhension. Selon M. Thiombiano, les examens blancs ne sont pas une institution du ministère.

C’est une décision des professeurs eux-mêmes bénévolement qui ont vu en ce mode d’évaluation, une façon d’aider les élèves à préparer leurs examens.
Petit à petit, les parents d’élèves ont jugé utile de les soutenir par des formes diverses de prise en charge puis par une rémunération.

Au fur et à mesure, ajoute M. Thiombiano, « on a eu l’impression que cette rémunération est devenue « un acquis ». De l’aspect bénévole, gratuit et volontaire de l’action, il y a une dérive qui a amené le problème à devenir un acquis, un devoir, insiste-t-il.
Pour l’année 2006-2007, le ministère a élaboré un texte instituant la prise en charge des examens blancs dans les établissements d’enseignement secondaires. Ce texte datant du 14 septembre 2006 stipule que l’organisation des examens blancs n’est pas une obligation pour les établissements secondaires publics.

Son organisation est donc volontaire et relèvera du budget du comité de gestion au titre des activités pédagogiques. Les frais sont donc à la charge exclusive des établissements. Le texte précise que les associations des parents d’élèves peuvent être mises à contribution mais en aucun cas, le budget de l’Etat n’intervient dans leur prise en charge.

Du relèvement du taux de la vacation

Cette décision s’explique, selon le directeur régional, par des raisons de légalité et d’équité. D’abord les examens blancs ne sont pas une forme d’évaluation institutionnelle et ensuite l’Etat serait injuste vis-à -vis des établissements d’enseignement technique qui n’ont pas d’examens blancs dans leur système.

Le 5 juin 2006, le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) et le ministère des Finances et du Budget ont publié un texte relatif à la vacation.

Désormais, les taux horaires minimaux de vacation dans les établissements d’enseignement secondaire sont fixés à 1 800 F CFA par heure pour les professeurs de collège et assimilés et 2000 F CFA pour les professeurs des lycées et collèges et assimilés.

La prise en charge des professeurs principaux, l’inscription de droit des enfants des personnels du MESSRS et les réformes annoncées par le ministre devraient améliorer le climat de travail dans le milieu scolaire au cours de cette année scolaire.

Assétou BADOH


Mettre fin à la pléthore d’enseignants à Ouagadougou

La directrice provinciale de l’Enseignement de base du Kadiogo nouvellement promue s’attaque aux maux de l’éducation de base
de sa province à travers un certain nombre de mesures.

Rien ne sera plus pareil au niveau de la Direction provinciale de l’enseignement de base du Kadiogo (DPEBA/Kadiogo). La nouvelle directrice provinciale, Estelle Zongo née Lankoandé entend faire bouger les choses et cela se ressent déjà sur le terrain. Elle a décidé de désengorger la ville de Ouagadougou débordée d’enseignants alors qu’au niveau des départements des classes sont sans instituteurs.

Pour pallier ce déficit, des enseignants ont été mutés dans les départements, de la province. « Dès ma prise de fonction, j’ai constaté une pléthore d’enseignants dans la ville de Ouagadougou au détriment des départements. J’ai donc pris le soin de redeployer les enseignants suppléants mais aussi ceux affectés dans ma province de manière à résoudre le problème de classes vacantes » a-t-elle expliqué. De plus, les trois mille (3000) nouveaux instituteurs adjoints certifiés ont été motivés dans l’exercice de leur nouvelle fonction, a rappelé Mme Zongo.

Ils ont reçu chacun, dit-elle, un trousseau d’installation, un kit de matériel didactique et une avance sur salaire de 3 mois qui leur permettront d’aborder leur premier poste avec plus de sérénité. Cette mesure vise par ailleurs à éradiquer le phénomène des enseignants découragés qui refusent de rejoindre leur poste à cause de questions matérielles.

Certains enseignants, préfèrent la ville constate-t-elle mais Mme Zongo estime qu’il appartient à chaque enseignant de travailler à améliorer ses conditions de travail en s’adaptant à son milieu. « Les conditions de travail des enseignants sont acceptables » ajoute-t-elle. Après avoir fait l’état des ressources humaines, Mme Zongo s’est aussi penchée sur la situation des infrastructures de sa province.

Les effectifs sont pléthoriques dans la plupart des 345 écoles publiques des 20 circonscriptions d’éducation de base du Kadiogo et ce, malgré les 320 écoles privées. En dépit des efforts consentis par le Ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA) pour doter la province en tables-bancs, « on rencontre des classes de 100, voire 130 élèves alors qu’il y a un manque de tables-bancs » remarque-t-elle.

Mais pour Mme Zongo, ce déficit peut être comblé par l’apport conjugué des autorités municipales et des parents d’élèves. « Cela bien avec le contexte de la décentralisation », pense-t-elle avant de lancer un appel aux parents d’élèves afin que chacun s’assume et joue sa partition dans le processus de scolarisation des élèves. « Certains parents ne s’occupent pas vraiment des enfants et d’autres ont démissionné », déplore Mme Zongo dont la direction a décidé d’apporter un soutien aux parents d’élèves. « Cette année, tous les enfants régulièrement inscrits au primaire dans la province du Kadiogo recevront chacun un kit scolaire et ce en fonction du niveau d’étude. La distribution des kits va se faire de manière à éviter les grincements de dents » a-t-elle conclu.

Boureiman ZONGO (Stagiaire)


Fournitures scolaires : Les prix n’ont pas changé

En ce début de la rentrée scolaire 2006-2007, Sidwaya a fait un tour
dans certaines librairies de la place pour prendre le pouls des prix
des fournitures scolaires.

De façon générale, gérants de librairies et parents d’élèves sont unanimes qu’il n’y a pas grand changement au niveau des prix des fournitures. Selon la sœur Marie Passah, responsable de la librairie « Jeunesse d’Afrique », l’augmentation des prix des livres date de quatre ans, c’est-à-dire au début de la crise ivoirienne. A cette période, le changement de port de transit d’Abidjan vers Accra ou Lomé a occasionné une légère hausse des prix. Depuis lors, ceux-ci sont restés stationnaires à chaque rentrée.

Toutefois, elle relève que les libraires ont quelques petits problèmes avec les livres subventionnés par l’Institut pédagogique du Burkina (IPB). En effet, de l’avis de sœur Passah, ces livres censés être distribués par l’IPB se retrouvent souvent dans certaines « librairies par terre » avec des prix souvent doublés, voire triplés. Quant aux cahiers, la sœur relève qu’il y a au niveau de son établissement une baisse sensible liée à une expérience de production sur place. En effet, avec le concours d’une imprimerie locale, un stock de cahiers produits localement est disponible à des prix nettement bas.

De 32 à 200 pages, ces cahiers ont des prix variant entre 100 à 400 F CFA. Comme quoi, précise la sœur, c’est le coût du transport qui rend exorbitants les prix des fournitures. Selon elle, si un effort de production locale pouvait être fait, cela faciliterait beaucoup les choses pour les parents d’élèves.
Du côté de la librairie SPA, en cette matinée du lundi 25 septembre 2006, à quelques jours de la rentrée des classes, l’ambiance est des grands jours. Les clients font la queue.

Accoudés au comptoir, devant sa caisse, le gérant ne cache pas sa satisfaction au vu de la fréquentation des lieux par la clientèle ces derniers jours. Lui aussi ne contredira guère les propos de la sœur Passah. De son avis, les prix des livres n’ont pas du tout augmenté cette année. Ceux qui l’affirment n’ont pas encore acheté un livre. Bien au contraire, son magasin aurait procédé à des remises sur les prix cette année.

Monsieur Noufou Belem est, quant à lui, parent d’élève. De passage à la librairie DIACFA pour des achats de fournitures, ce mardi 26 septembre 2006, il relève qu’il n’a pas senti d’augmentation sensible sur les prix des fournitures cette année.

Toutefois, il note que l’Etat devrait revoir sa politique en matière d’éducation afin de subventionner certains ouvrages. Pour lui, l’atteinte des objectifs de l’éducation pour tous peut être possible, si tout le monde arrivait à accéder aux fournitures qui ne sont pas à la portée de tous.

Ladji BAMA (Stagiaire)

Sidwaya

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