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Quel Burkina pour 2025 ?

Publié le mardi 26 septembre 2006 à 08h39min

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La Cellule de Prospective et de Planification Stratégique du ministère de l’économie et du développement, a publié en août 2006 un document relatif à la vision prospective du Burkina Faso à l’horizon 2025. Ce document expose les attentes des Burkinabé par rapport à l’état de leur pays dans un proche futur.

Il ressort qu’au plan social, les Burkinabé aspirent à de meilleures conditions de vie à travers un plus grand accès aux services sociaux de base (santé, eau potable, éducation, alimentation) Br>Tous espèrent voir une économie prospère, où les secteurs tels l’agriculture et l’élevage, le commerce et l’industrie se développent.

Sur le plan politique, le Burkinabé aspire à un Etat qui assure l’éducation et la santé, la défense des droits et des intérêts des citoyens et qui garantisse la transparence dans la gestion des affaires publiques.
Dans les domaines de la culture, des sports et des loisirs, le Burkinabé désire que son pays accède à un niveau internationalement reconnu.

Que le sport soit développé et que les centres de culture et de loisirs soient installés en villes comme en campagnes.

En somme, les Burkinabé aspirent comme tout peuple, au bonheur, à la paix et aux autres valeurs humaines. Il s’agit en quelque sorte d’un projet commun de société « Burkina 2025 ».

Or chaque peuple tisse son destin, comme l’araignée, sa toile. Et sachant qu’il n’y a pas de cours normal de l’histoire et que celle-ci coule dans le lit que lui creusent les hommes, il convient de se demander si les Burkinabé travaillent à bâtir le pays idéal dont ils rêvent tous : pays de bonheur, de paix, de prospérité et d’humanité.

Force est de constater que, contrairement à ce qu’on dit et pense, notre pays se démarque de plus en plus par le triomphe de l’individualisme ; de telle sorte que chacun n’a d’yeux que pour soi-même.

D’où l’omniprésence d’une fracture sociale dont la trajectoire paraît de plus en plus irréversible. La manifestation concrète de cette fracture, aujourd’hui et dans le futur, c’est bien l’accroissement de la pauvreté de la majorité et l’exclusion du plus grand nombre contre un enrichissement exponentiel d’une minorité. Dans ces conditions- et chaque Burkinabé le sait pour l’avoir appris de ses voisins de la sous région et des frères d’autres contrées de l’Afrique-, la paix ne tient qu’à un fil. Et, ce fil est suffisamment tendre et ne demande qu’à se casser.

Cela aussi les Burkinabé le savent. Ils savent que face aux inégalités sociales, l’exclusion, l’impunité, seul un environnement politique et institutionnel sain permet de régir la vie sociale. Ils en sont si conscients que dans le document de référence cité plus haut, il résulte que pour mieux exister demain, le Burkina Faso devra : « - promouvoir la démocratie comme valeur de référence et favoriser le développement d’une citoyenneté active...
- asseoir sa gouvernance sur une infrastructure éthique à même d’enrayer la spirale de la corruption ;

renforcer la cohésion sociale par une plus grande justice sociale, un sens aigu du bien commun, une reconversion aux vertus de probité et d’impartialité. »
Cette vision semble aux antipodes de la démarche des gouvernants de l’heure. Que 46,4% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté ne saurait les empêcher de dormir tant qu’ils pourront manger et rôter gras !

Si fait, pour que le Burkina Faso, version 2025 ne soit pas une pâle photocopie légalisée de celle d’aujourd’hui, il appartient à ceux qui veulent « enrayer la spirale de corruption », développer « une plus grande justice sociale », favoriser « une citoyenneté active », d’être les protagonistes de leur propre histoire.
Sinon...

Bendré

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