Parmi les facteurs anthropiques qui contribuent à la dégradation des ressources naturelles figurent en bonne place les feux de brousse, favorisés par le contexte socio-économique certes, mais aussi approvisionnés en combustible par la prédominance des savanes et des steppes. Le Burkina Faso, accompagné de la Finlande, a expérimenté un projet depuis 1998, en vue de réduire le phénomène.

Selon le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, la méthode choisie est "de lutter sur la base d’un consensus qui intègre le besoin d’utiliser le feu comme un outil d’aménagement et la nécessité de combattre les feux de brousse". Cette lutte s’est effectuée en trois phases : à travers le Projet pilote de lutte contre les feux de brousse de septembre 1988 à décembre 2000 ; le Projet gestion des feux en milieu rural de janvier 2001 à 2005 ; et enfin, la phase de restitution de ce dernier projet, commencé en avril 2005 et qui s’achève ce mois-ci.

La mise en œuvre de cette nouvelle approche à permis d’engranger d’importants résultats. Entres autres, nous pouvons retenir l’élaboration de stratégies de communication, de formation et de gestion concernant les feux en milieu rural, l’élaboration de rapports et d’outils didactiques adaptés. En outre, la somme globale de 2 974 000 000 FCFA (4 534 000 euuros) déboursée par la Finlande a permis de toucher 400 villages, de former plus de 1000 techniciens et plus de 13 000 paysans en diverses techniques et 127 paysans formateurs relais dans ledit domaine. Près de 400 émissions radiophoniques sont également à l’actif du projet.

Le présent atelier vise donc à présenter ces résultats et acquis à la centaine de participants, à les informer sur l’existence et le contenu de ce nouvel outil de développement rural afin qu’ils se l’approprient. La conseillère financière, Anu Saxen, qui a représenté le bailleur de fonds s’est dite "heureuse et satisfaite de constater que le résultat final est positif surtout pour les bénéficiaires ruraux". La Finlandaise estime que cela est important, car "les villageois sont les mieux placés pour gérer les feux de brousse".

Pour le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie, Ouiraogo Bertrand Zida, "ce projet a permis d’expérimenter une nouvelle approche des feux de brousse". Le directeur des forêts, Ibrahim Lankoandé, a, quant à lui, affirmé que le phénomène est en nette régression. Selon, des statistiques du Programme national de gestion des terroirs (PNGT), "les superficies des zones traversées par les feux sont passées de 30% en 1980 à 21% entre 2001 et 2004".

Malheureusement, aucune aide n’est éternelle et la contribution finlandaise ne pouvait durer indéfiniment. Désormais, la partie burkinabè va devoir faire cavalier seul ou avec d’autres partenaires peut-être. Seulement, espérons qu’avec les extincteurs finlandais qui se referment, ces acquis des "8 années de collaboration fructueuses" seront utilisés à bon escient.

Alassane Ouédraogo (Stagiaire)

Observateur Paalga