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Alcool et jeunesse : Une excuse trop facile

Publié le lundi 4 septembre 2006 à 06h41min

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Le fait est suffisamment grave pour qu’on n’en parle pas. De quoi s’agit-il ? Les spectateurs de la Télévision nationale du Burkina (TNB) ont certainement vu un reportage à Réo, diffusé au cours d’une émission la semaine dernière, où des jeunes qui se bourrent d’alcool à longueur de journée, expliquent leur comportement par le désœuvrement.

Des jeunes bien portant qui s’arrêtent devant une caméra de télévision pour clamer haut et fort que se saouler la gueule est une façon pour eux de noyer leurs soucis de manque d’emploi.

Quelles inepties ! Réo n’est quand même pas un vaste désert où aucune activité de la terre ne réussit sans des techniques ultra-modernes. N’y a-t-il pas de braves travailleurs qui s’en sortent là-bas, même si la terre est parfois ingrate et que le ciel n’ouvre pas toujours ses vannes ? Réo n’est-elle pas une localité de maraîcher-culture ? Pas d’excuse donc pour ces jeunes. Ils ne sont tout de même pas les seuls à subir les affres du chômage !

Une grande partie de la jeunesse burkinabè en souffre. Des diplomés-chômeurs existent à la pelle. Imaginez si tous ceux-ci laissaient aller dans les jouissances de l’alcool ! L’avenir du pays serait en pointillé si la jeunesse baissait les bras. Autant on reconnaît le bon maçon au pied du mur, autant on reconnaît un valeureux jeune homme par sa capacité à surmonter les difficultés de la vie. Aide-toi et le ciel t’aidera, dit-on. Même si aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon, ce n’est pas en tout cas le "Qui m’a pousse" cette boisson locale à forte teneur d’alcool qui résoudra leur problème. Au contraire, ils se suicident à petit feu quand on sait l’effet nuisible de ces liqueurs frelatées sur l’organisme.

Ces jeunes de Réo ont donc plutôt intérêt à entreprendre. En attendant, c’est quelqu’un qui trime, en l’occurrence les parents, pour les nourrir. C’est peut-être la raison pour laquelle ils ont adopté une attitude défaitiste pour se réfugier dans le "Tchoukourou" (1). Puisqu’ils ont à manger, ils ne se triturent pas les méninges pour trouver quelque chose à faire. Néanmoins, ce genre de propos doit interpeller les autorités à faire plus d’efforts, dans le cadre de la réduction du chômage. Au niveau des communes, des programmes sérieux doivent être mis en œuvre pour permettre à la jeunesse désœuvrée d’espérer un tant soit peu.

Rabi Mitibkèta
Observateur Paalga

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