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Port obligatoire du casque : des débuts émaillés d’incidents

Publié le samedi 2 septembre 2006 à 08h43min

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Depuis hier vendredi, la mesure instituant le port obligatoire de casques est entrée en vigueur. Si les premières heures se sont déroulées dans la « bonne humeur » entre forces de l’ordre et usagers motorisés, vers la fin de la matinée, des échauffourées ont éclaté à certains endroits, faisant des blessés et des dégâts matériels.

Le décret 2005-196 portant définition et répression de contraventions en matière de circulation routière par le port du casque est entré en vigueur ce 1er septembre 2006. En effet, la population avait été prévenue d’une éventuelle répression par des communiqués radiophoniques. C’est pourquoi les citoyens de Ouagadougou ont constaté la présence de la police pour contrôler le port du casque. Cette opération consiste à arrêter et confisquer tout engin dont le propriétaire n’est pas en règle vis-à-vis du port du casque.

Des usagers ne cachent pas leur amertume face à cette situation. Selon Kadi Tamboura, l’engin de son fils a été confisqué pour absence de reçu et non de casque. Mais les policiers disent le contraire. Pour Blaise Ouédraogo, le port du casque est un obstacle à la circulation en ce sens qu’on n’entend pas les klaxons. Les asthmatiques aussi éprouvent des difficultés de respiration en portant le casque. Zakaria Ouattara, quant à lui, pense que le port du casque devait être imposé aux mineurs de 10 à 18 ans. C’est la tranche l’âge qui roule avec plus de vitesse.

Par ailleurs, les motos sont remis aux usagers qui payent immédiatement des casques. Cette saisie des motos a occasionné le commerce de casques ambulants. Boureima Sawadogo, est fier de l’achat de ses casques, ce matin, qui coûtent 10 000 F au lieu de 8 000 F comme précédemment annoncé. Certains commerçants, comme Hamado Roamba, trouvent que la commune devrait distribuer les casques avant le contrôle. Il propose qu’au moment de l’opération, tout conducteur de moto sans casque soit arrêté avec une amende de 50 000 F.

Sous le coup de 11 heures, alors que le premier jour de l’opération port de casques obligatoire semblait aller comme sur des roulettes et patatra... des échauffourées entre forces de l’ordre, essentiellement police nationale et police municipale et des anti-port-casques sont signalées dans certains secteurs de la capitale. D’abord vers Tampouy, puis Tanghin et le point culminant vers la Patte d’Oie. Dans ce dernier secteur, c’est un spectacle désolant de bus détruit, pneus brûlés, course-poursuite entre les flics et les personnes qui se disent hostiles aux casques.

A la direction de la police municipale sise à la Patte d’Oie, outre les motocyclettes retirées, un bus de la SOTRACO, est stationné, vitres brisées, intérieur plein de cailloux. Pour le conducteur Rasmané Bonkoungou, « c’est à Ouaga-inter que des groupuscules m’ont assailli à l’arrêt. Ils ont cassé toutes les vitres du bus ». C’est même un coup de chance qu’il n’y ait pas de blessés car « par l’ouverture des trois portières, j’ai permis aux usagers de pouvoir quitter le bus ».

Pour sa part, l’adjudant de compagnie de la police municipale, Eloi Bationo est formel « c’est un groupuscule qui manifeste dans la rue. Ce sont des gens qui viennent de Paagla Yiiri, de la Patte d’Oie, et de la gare Ouaga-inter avec une forte infiltration de bandits ».

Aux environs de 12 heures, la situation paraissait maîtrisée par les forces de l’ordre qui auraient enregistré un blessé léger. De source sûre, il y aurait eu des interpellations de personnes, probablement des meneurs, gardées à la police nationale.

Dramane KONE
Nayalgdo Paul SAWADOGO
Monique ILBOUDO (Stagiaires)

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