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Syndicat national des enseignants africains du Burkina : Un congrès sous haute surveillance

Publié le vendredi 1er septembre 2006 à 07h41min

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Le Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEAB) tient son congrès ordinaire du 31 août au 2 septembre 2006. La cérémonie d’ouverture a eu lieu hier au lycée Philippe Zinda Kaboré sous la houlette du secrétaire général national, Jean Kafando.

Les participants, environ 400, vont se pencher sur le thème : "Quelles stratégies pour un syndicalisme moderne" ? Tout ne risque pas d’être rose et pour pallier d’éventuels débordements, les organisateurs ont fait appel à la police.

Les négociations gouvernement/syndicats reprennent bientôt et il est important pour les organsations syndicales d’adapter les plate-formes aux réalités de la détérioration vertigineuse des conditions de vie des travailleurs et, partant, des populations.

Ainsi, loin de se cantonner au strict renouvellement des structures dirigeantes, le Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEAB) a invité ses congressistes depuis hier et ce, pendant 3 jours, à réfléchir sur le thème : "Quelles stratégies pour un syndicalisme moderne" ?

Dans notre édition n°6714 du 31 août 2006, à propos de ce 34e congrès ordinaire du SNEAB, Lazare Tapsoba (militant de la structure sus-citée) appelait le bureau national à la responsabilité. Il accusait les dirigeants d’avoir posé beaucoup d’actes repréhensibles et invitait les militants à la vigilance et au sens de la responsabilité.

On s’attendait alors à un congrès où l’on se regarderait droit dans les yeux. C’est peut-être pour éviter la violence que les organisateurs ont fait appel à la police qui a cerné le bâtiment et qui fait dire que le congrès était sous haute surveillance. La cérémonie d’ouverture, de ce 34e congrès ordinaire du SNEAB en 57 ans d’existence, s’est tenue sous la houlette de son secrétaire général national sortant, Jean Kafando.

Trois faits majeurs ont marqué cette cérémonie : l’allocution du secrétaire général de la région du Centre, Sidmanegda Nana, la lecture des messages des syndicats frères (SNESS, SYNTER, SNEC) et le discours d’ouverture du secrétaire général national sortant.

Le secrétaire général de la région du Centre a marqué sa reconnaissance à l’endroit des congressistes, pour "leur disponibilité et leur engagement à consentir des efforts nécessaires pour le bien-être des travailleurs de nos villes et campagnes" ; à tous ceux qui ont jusque-là bravé les difficultés du moment malgré leurs "maigres salaires", il leur rappelle que "dans le contexte actuel, seuls vivront ceux qui lutteront".

Les syndicats frères ont, quant à eux, adressé leur soutien et leur amitié au SNEAB, tout en "souhaitant voir se renforcer leurs relations dans la continuité et dans la qualité". Le secrétaire général national du SNEAB, Jean Kafando, dans son allocution, a fait un tour d’horizon de l’actualité internationale, notamment la situation actuelle en Côte d’Ivoire, avant de s’attaquer aux maux que rencontrent les travailleurs au pays des hommes intègres.

Pour lui, "en dépit des nombreuses annonces de remise de dettes, les travailleurs et les populations connaissent des conditions de vie et de travail de plus en plus insoutenables". C’est pourquoi, il invite les militants "à se tenir prêts car la lutte sera âpre". Dores et déjà, le SNEAB et prêt à prendre en otage la rentrée scolaire 2006-2007.

Car "en ce qui concerne singulièrement l’incidence financière des avancements qui s’éleverait à 18 milliards de FCFA selon le gouvernement... le bon déroulement de la rentrée scolaire 2006-2007 dépendra du traitement diligent que ce dernier accordera à ce dossier".

Environ 400 délégués venus des 13 régions du Burkina, prennent part à ce congrès. Une fois de plus, le SNEAB devra faire preuve de sa maturité dans sa lutte pour les intérêts moraux et matériels de ses membres.

Au regard de la pertinence du thème, les participants devront savoir, comme l’a souligné Evariste Guibré du SNESS, que "le syndicalisme moderne... doit être le lieu de l’évolution et de l’adaptation... marqué par le progrès dans l’acquisition des libertés dans la démocratie et refuser de transposer mécaniquement des réalités d’antan dans les pratiques syndicales d’aujourd’hui".

Pierre Tapsoba
Alassane Ouédraogo (Stagiaire)

L’Observateur Paalga

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