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Concertations gouvernement/syndicats : Satisfaction mitigée

Publié le mercredi 24 mars 2004 à 08h03min

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Les concertations sur la plate-forme revendicative des syndicats burkinabè se sont achevées dans la soirée du jeudi 18 mars. Partie gouvernementale et syndicats ont abouti à des points de consensus, notamment autour de la question du relèvement des pensions dans le privé et des questions pendantes des arrêts de justice. Les questions non résolues seront à l’ordre du jour des concertations de décembre 2005.

Pour rappel, l’objectif des concertations bipartite gouvernement/syndicats est de parvenir à un consensus, le plus ferme possible, autour de la plate-forme revendicative pour la défense des intérêts des travailleurs. Les deux parties étant conscientes de la nécessité d’une ouverture d’esprit dans ces négociations, pour la quête des solutions. En ce sens, la partie gouvernementale, par la bouche du ministre Alain Ludovic Tou, s’est voulu claire, dès l’ouverture des négociations du jeudi dernier :"le gouvernement a toujours été ouvert à toutes les concessions possibles.

Dès qu’il y a des possibilités d’améliorer la situation des travailleurs, nous sommes prêts à le faire, parce que nous souhaitons que la paix sociale existe au Burkina Faso, qu’il y ait de la stabilité dans les entreprises et que les fruits de l’avancement de notre pays soient équitablement répartis".

De ce fait, ces rencontres de concertation constituent un cadre de mutations de positions, faisant de syndicats et gouvernement, des partenaires dans la paix et non des antagonistes, des adversaires irréductibles. Négociations donc et non confrontation ! Mais les syndicats veulent du concret, comme par exemple une augmentation de salaire, pour améliorer le pouvoir d’achat.

Ce à quoi la partie gouvernementale répond que des efforts ont déjà été faits pour améliorer le revenu des travailleurs, de sorte qu’il sera nécessaire de prendre le temps de "digérer cet effort qui a été fait, avant de procéder à des avancées". Sur cette lancée, certainement due au réalisme budgétaire, il paraissait difficile d’arracher au gouvernement une réponse positive et sans appel à l’ensemble des sept (7) points à l’ordre du jour des consultations.

Le résultat, à l’issue des travaux, se révèle mi-figue, mi-raisin, aux yeux de la partie syndicale. Tolé Sagnon, le représentant des syndicats, l’exprime en ces mots : "Sur la première question qui a trait au relèvement des salaires et pensions, nous estimons humblement qu’une partie de cette question a été résolue : la question des pensions. Chacun sait que pour ce qui relève de la Caisse de sécurité sociale, c’est-à-dire le secteur privé, la pension était très faible.

A ce niveau, nous avons pu obtenir le déplafonnement en 2002, puis cette année, aux présentes négociations, nous venons d’obtenir le relèvement du taux de la nuitée qui passe de 1,33% à 2% pour le calcul des pensions. Dans la pratique, cela fait un relèvement important des pensions qui peut aller jusqu’au niveau de la pension des travailleurs du secteur public". Deuxième élément de satisfaction des syndicats : la décision prise par le gouvernement de régler un certain nombre de questions pendantes au niveau des arrêts des décisions de justice.

Exemple : le cas des travailleurs de SOREMIB Poura, réhabilités depuis 1992 et qui n’ont pas été indemnisés. "Le gouvernement s’est engagé à régler cette question dans les jours à venir". Engagement également du gouvernement concernant la situation des travailleurs de Faso Fani, de ceux de l’abattoir frigorifique (4 ans d’arriérés de salaire), du dossier Brakina (licenciements, abusifs), du dossier SN-SOSUCO, etc.

Enfin, concernant le problème des avancements, une nouvelle échéance a été proposée par la partie gouvernementale sur cette question : fin avril 2004. Le principal point d’insatisfaction des syndicats est le non-relèvement des salaires. Sur cette question, les négociations n’ont pas abouti. Tolé Sagnon regrette que le gouvernement n’ait pas fait de contre - proposition satisfaisante aux revendications syndicales. Il faudra donc attendre décembre 2005 pour y revenir.

Sibiri SANOU (sanousibiri @ netcourrier. com)
Sidwaya

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