Lamboro Coulibaly, chargé de programme au sein de l’association, explique ici les contours de cette activité.

"Le Pays" : Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette activité de distribution de vivres ?

Lamboro Coulibaly : Effectivement, depuis le 18 août 2006, nous avons entamé une opération de vente de céréales à prix social auprès des populations de notre zone d’intervention. Cette opération que nous avons déjà eu à mener en 2005, entre dans le cadre de l’appui que DSF apporte aux populations de sa zone d’intervention pour les aider à traverser la période hivernale communément appelée période de soudure, car généralement à cette période, les greniers sont vides.

Vous n’êtes pas sans savoir que l’année dernière, en cette même période, les populations du Yatenga ont traversé une grave crise alimentaire, certains-mêmes parlaient de famine. Le prix du sac de mil qui variait entre 25 000 F CFA et 30 000 F CFA était devenu une surenchère face à laquelle les paysans étaient impuissants et étaient de ce fait incapables de nourrir convenablement leur famille.

Et nous avons donc jugé nécessaire, avec nos partenaires, de les épauler, en mettant à leur disposition une certaine quantité de vivres dont ils ont pu s’approprier gratuitement. Cette année, nous avons dans un premier temps, mis sur le marché 200 sacs de 100 kg de mil et de maïs. Présentement, nous entamons la deuxième phase de l’opération, avec notamment 150 sacs disponibles.

Pourquoi donc après avoir gratuitement distribué des céréales l’an passé, vous vous décidez cette fois-ci à les vendre ?

Je précise qu’il s’agit d’une vente à prix social, soit 1000 F CFA la tine de maïs et 1250 F CFA la tine de mil. Et les recettes serviront à acheter encore d’autres sacs, afin de pouvoir continuer l’opération jusqu’à la période des récoltes. Donc, il ne s’agit pas du tout d’une activité commerciale. Nous demandons seulement une petite contribution des populations afin de pouvoir renouveler l’opération. Pourquoi avons-nous distribué gratuitement les céréales l’an passé et cette année nous demandons la contribution des populations ?

Vous-même avez été témoin de la crise de l’année dernière et vous savez bien que cette année, la situation s’est nettement améliorée. DSF ne fait que soutenir les populations. Je voudrais du reste profiter de votre micro pour réitérer notre reconnaissance à nos partenaires, notamment l’ONG ICCO et la Fondation Wol, auprès desquels nous avons pu obtenir environ 8 000 000 de F CFA pour la mise en oeuvre de cette opération. En gros, nous avons prévu de distribuer près de 500 sacs.

Cependant l’éducation étant le principal champ d’activités de DSF, comment préparez-vous cette rentrée scolaire qui se profile déjà ?

Nous menons présentement des activités de sensibilisation, notamment à travers des émissions radiophoniques. A travers ces émissions, nous invitons les parents à s’investir davantage dans la scolarisation de leurs enfants, surtout des filles. Cette sensibilisation va se poursuivre jusqu’à la rentrée. L’objectif de DSF, c’est de promouvoir l’éducation pour tous dans sa zone d’intervention. Pour cela, nous sollicitons un engagement absolu des parents en faveur de la scolarisation de leurs enfants en âge d’aller à l’école.

Propos recueillis par Lassina SANOU

Le Pays