En ce 21 siècle, siècle de la grande modernité, la tradition ne rime pas assez souvent avec modernité car certaines pratiques coutumières ne cadrent pas avec les nouvelles exigences de démocratie et de droits humains. Nombre d’acteurs s’activent alors à rechercher la nécessaire adéquation entre les coutumes héritées des traditions et certaines exigences actuelles tel le respect des droits des enfants.

C’est ce qui s’entend par le projet d’information et de formation initié par l’association Belem Wend Tiga (BELWET) en partenariat avec l’UNICEF. Un séminaire est organisé du 23 au 25 août 2006 au profit de cent enfants de la région du Centre et porte su le thème « Coutumes traditionnelles et droits de l’enfant ».

Ce séminaire se veut une continuité de l’action culturelle déjà entreprise par le président de BELWET, le Larlé Naaba Tigré à travers les « Contes du Larlé », « réversoires de littérature, de philosophie et de morale » et la création de l’Association « tradition et modernité » en 1996 avec en sus un magazine culturel portant le même nom.

Forger des citoyens à valeur ajoutée

Pour les premiers responsables de l’association BELWET donc, l’enjeu d’une telle rencontre est d’apporter leur contribution à la sauvegarde du patrimoine cultuel national, garant de l’éducation à la protection des enfants, à la cohésion et la paix sociale : « dans l’optique de forger pour notre pays, des citoyens dignes et aptes à promouvoir les valeurs de paix, de tolérance, de courage, d’hospitalité et d’ardeur au travail, il nous est paru indispensable de valoriser le capital humain, en prenant en charge la sensibilisation des enfants afin de forger en eux une identité fondée sur des repères et des valeurs leur permettant d’être à l’abri des mimétismes aveuglants qui menacent la survie de notre société », a dit le Larlé Naaba Tigré. Pour le ministre des Droits humains, Mme Monique Ilboudo, il s’agira tout simplement de contribuer à perpétuer les valeurs civiques traditionnelles du Burkina Faso dans le respect des droits de l’enfant.

Pendant trois jours donc, les participants au séminaire d’information auront droit à des causeries-débats sur l’organisation de l’Empire moaga, les valeurs morales et principes civiques inhérents à la sagesse traditionnelle, les mécanismes traditionnels de protection des enfants, et les droits de l’enfant proprement dits. Ils effectuent également des visites chez les ministres du Moogho et auront droit à un festival des danses traditionnelles.

Après la région du Centre, toutes les autres régions du Burkina Faso auront droit à ce type de séminaire avec des thèmes axés sur leurs spécificités historiques et culturelles. Il s’agit à terme de faire de la tradition et de la modernité, un axe capitale de notre stratégie de développement.

Pour le président de l’association BELWET, l’initiative n’est qu’une continuité des suggestions, de sa Majesté le Moogho Naaba Bâogo, premier garant du respect de nos coutumes et traditions ancestrales ainsi que des idées forces contenues dans le programme quinquennal du président Blaise Compaoré, « Le progrès continu pour une société d’espérance ». Il s’est dit convaincu que la quête d’une société d’espérance exige que l’on confie aux enfants « ce que nous avons de plus précieux aujourd’hui car ils pourront les transmettre avec une importante valeur ajoutée ».

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)
Paul SAWADOGO(Stagiaire)

Sidwaya