Ce concours a connu la participation de 18 écoles bilingues et d’un collège multilingue à l’issue des phases éliminatoires, qui ont mis en compétition les quarante et une (41) écoles bilingues que compte notre pays. Les élèves ont rivalisé de talent dans plusieurs disciplines que sont : la danse traditionnelle, le ballet, le défilé de mode, le récital, le conte, l’art culinaire, l’art plastique, en s’appuyant sur les valeurs culturelles de leur terroir.

L’éducation bilingue, conduite par le ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation depuis 1994 avec le soutien technique et financier de l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO), se caractérise par : le bilinguisme ; le lien entre l’éducation et la production ; l’implication des parents ; l’équité entre genres et la valorisation de la culture.

C’est justement en insistant sur ce dernier aspect, que ce concours a été organisé. C’est ainsi que nous avons assisté à la prestation de la meilleure troupe en ballet, la troupe de l’école bilingue de Zakin dans l’Oubritenga, qui, sur une musique moderne, a su adapter une chorégraphie originale. Ainsi qu’a celle de la meilleure troupe en musique, l’école bilingue Tougouri catholique, qui, avec des instruments traditionnels et la mélodie des quatre (4) choristes, nous ont gratifiés d’une prestation plus qu’honorable. Enfin, à la prestation en warba, de la meilleure troupe en danse traditionnelle, l’école Kayibo Basnéré, qui nous a émerveillé tant par l’enchaînement des pas, que par le professionnalisme dont elle a fait preuve.

Selon le président du jury art et spectacle, M. Congo Lassané, le niveau des prestations a été satisfaisant dans l’ensemble, ils ont noté un engouement manifeste de la part des enfants et une bonne occupation scénique. Toutefois, le jury a relevé quelques insuffisances notamment la mauvaise diction, un problème au niveau des enchaînements, le peu d’effort dans la décoration pour ne citer que celles-là. Les trois (3) premiers de chaque discipline, qui ont été primés, ont reçu entre 30 000 et 100 000 Fcfa, ainsi qu’une attestation, un trophée et du matériel de musique.

Le représentant de l’OSEO, Paul Taryam Ilboudo, dans son allocution, n’a pas manqué de rappeler que son organisation entendait consolider le socle pratique de la culture dans tout le continuum de l’éducation bilingue, qui est composé d’espace éveil éducatif (3 E), d’école bilingue et de collège multilingue, en organisant cette manifestation de concert avec le MEBA.

Il a exprimé sa gratitude à l’adresse du ministère de tutelle, aux encadreurs pédagogiques, aux enseignants, aux parents d’élève et aux élèves, dont les sacrifices ont permis la réussite de cet évènement. Il a saisi l’occasion pour soumettre 2 doléances au ministre de l’enseignement de base et de l’alphabétisation Odile Bonkoungou, représenté par son secrétaire général. La première est que les activités culturelles et de production fassent partie des matières évaluées dans notre système éducatif, tant au niveau des devoirs scolaires que des examens nationaux, en vue de donner plus de crédibilité et d’engouement à ces disciplines.

La deuxième doléance est de voir institutionnaliser, à l’instar de l’OSEP pour le sport, une saine émulation dans tout le système éducatif dans les domaines de la culture et de la production, avec un couronnement des plus méritants lors d’un concours d’excellence au niveau national.

Dans son intervention, le secrétaire général du MEBA, Innocent Noraogo Zaba, a salué le taux de succès élevé dans les écoles bilingues au CEP session 2006, qui est de 77,19 % contre 69,91 % à l’échelle nationale. L’école bilingue est, selon lui, une philosophie basée sur la foi aux valeurs culturelles, ce qui justifie l’organisation de cette activité. Il a réaffirmé l’engagement de son département dans la promotion de cette innovation pédagogique.

Abdou Karim Sawadogo
Adama W. Ouédraogo (stagiaire)

L’Observateur Paalga