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Fait divers : Le deuxième bureau « triomphe » du premier

Publié le vendredi 30 juin 2006 à 08h14min

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Drôle mais désolant est ce fait dont nous vous relatons les péripéties. Ce fait s’est déroulé dans un secteur atypique de Ouagadougou (Tanghin secteur n° 23) où les nuits tous les chats sont gris.

Adjaratou est la femme de Bazié. Ce dernier a construit un célibatérium dans lequel il loge en même temps que les locataires. Bazié fait ainsi d’une pierre deux coups en étant bailleur et propriétaire.

La vie suivait son cours normalement entre Bazié et sa femme Adjaratou. Malgré le fait que Bazié rentrait tard de temps à autre, Adjaratou n’avait d’yeux que pour celui qu’elle chérissait. Elle n’osait pas aussi demander des comptes à son époux qui, dans ses pérégrinations nocturnes, envoyait les filles en l’air pour rentrer à la maison à une heure et deux heures du matin.

Quand Adjaratou osait demander, vu la fréquence des entrées nocturnes de son époux, le pourquoi de ces escapades tardives, Bazié lui racontait des balivernes. Adjaratou avalait la couleur sans être convaincue.

Or, BAZIE entretenait un deuxième bureau « tout frais et assuré » à l’extérieur de la concession familiale. Cette idylle amoureuse avait même donné naissance à un garçon. Comme le poisson pourrit par la tête et que si l’œuf pourrit l’odeur se répand aux alentours, Bazié fut pris en tenaille par la famille de son deuxième bureau. La famille ne pouvait pas laisser sa fille vieillir à la maison alors que Bazié lui venait de temps à autre se rajeunir au sens propre comme au figuré auprès de cette dernière.

La mère du deuxième bureau ne passa pas alors par quatre chemins pour intimer à Bazié l’ordre de « prendre sa femme ». Bazié n’opposa aucun refus car en fin calculateur il avait son plan. Puisque, Bazié était bailleur-locataire dans sa propre concession, il mûrit « l’ingénieuse idée » de trouver un toit pour son deuxième bureau dans sa propre concession.

Adjaratou ne sait rien de tout ce manège. Bazié qui avait chez lui, une chambre salon de libre fit passer son deuxième bureau pour une locataire. La jeune femme et son enfant logeaient chez Bazié, son amant. A la fin de chaque mois, Bazié s’arrangeait pour donner le prix de la location à son deuxième bureau pour qu’elle la remette à sa femme Adjaratou, la première femme.

Et selon les consignes, le deuxième bureau devait s’arranger pour donner cet argent en l’absence de Bazié. Pour la gymnastique nocturne, cela n’était pas compliqué pour le « boozan ». Bazié savait que sa femme Adjaratou dormait généralement tôt. A 20 H, 21 H, elle est au lit. Donc, « le tireur d’élite » attendait sagement que Adjaratou rentre pour élire domicile chez le deuxième bureau. L’homme « en chaleur » pour ne pas attirer les soupçons, faisait rentrer « son char » chez sa dulcinée. Il prend « Son char », ressort de sa cour démarre à l’extérieur et rentre chez lui comme s’il venait de la ville.

Et comme le dit si bien l’adage « tous les jours pour le voleur, un jour pour le propriétaire », un beau jour, les dieux de l’amour lâchèrent Bazié et de fort belle manière. Ce jour- là, notre « ami » arrive chez son deuxième bureau à 21 h. Alors qu’il rentrait dans la chambre, les pédales de la motocyclette furent accrochées par le rideau de la porte. Il se trouve qu’au même instant, Adjaratou sortait de sa chambre pour se soulager. Elle eut le temps de voir la selle arrière de la moto de son mari qu’elle reconnut automatiquement. A l’intérieur, Bazié se précipita pour fermer la porte à clé.

Adjaratou sentant le coup fourré prit une chaise et monta la garde devant sa porte. De là, Bazié ne pouvait échapper à sa vue sauf s’il passait par la fenêtre ou se rendait invisible grâce à une potion magique dont seuls les Africains ont le secret.

23h. Pas de Bazié. 24 h, rien. Une heure, deux heures du matin, toujours rien. Adjaratou était toujours là, sans broncher, luttant contre le sommeil et contre la douleur qui lui tortillaient le cœur.

Si Bazié avait pu ne jamais sortir de sa « cachette sexuelle », il l’aurait fait. Mais hélas, l’homme devait aller au boulot. 7h. Il pointe le nez dehors. Adjaratou bondit et frotta ses paupières pour s’assurer qu’elle ne dort pas. « Est ce Bazié mon mari ou je me trompe ? », interrogea la femme. Gardant son calme olympien, sa réponse fut laconique et cynique . « C’est bien moi et celle que tu vois est ma deuxième épouse. A partir d’aujourd’hui, apprends à la respecter car elle est aussi la mère de mon enfant ».

Adjaratou tomba dans les vapes. Quand elle revint de son évanouissement, elle plia bagages et regagna ses parents biologiques. Le second bureau qui n’attendait que ça, prit le contrôle du navire Bazié.

Dieudonné TOUGMA

L’Opinion

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