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Abolition de la torture : Le Burkina se fait attendre

Publié le jeudi 22 juin 2006 à 06h58min

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Ratifier l’OPCAT et abolir la peine de mort de sa constitution. C’est le message que l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, section du Burkna (ACAT-Burkina) a eu à l’adresse de l’Etat burkinabè.

C’était au cours d’une conférence de presse organisée le 21 juin 2006 au Centre de presse Norbert-Zongo en prélude à la Journée internationale pour l’abolition de la torture, qui sera célébrée le 26 juin.

La prière est au cœur de notre action : réaffirmer avec foi et force que tous les êtres humains sont capables de solidarité et d’alliance.

Nous croyons que les êtres vivent du pardon de Dieu et de sa grâce. L’ACAT invite ses membres à implorer ce pardon pour la responsabilité qu’ils ont aussi dans les violences qui portent atteinte à la dignité humaine. L’ACAT agit et prie pour la conversion des tortionnaires.

C’est par cette foi que l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) veut sensibiliser de façon spécifique les chrétiens de leurs églises et plus largement les populations au scandale de la torture et les inciter à agir pour son abolition.

Créée en 1974 en France, l’ACAT agit dans le monde, où un nombre important de pays pratiquent la torture comme mode de gouvernement. Depuis sa création au Burkina en 1993, l’ACAT-Burkina exerce une fonction préventive, de vigilance et d’éducation aux droits de l’homme dans notre pays par l’organisation de séminaires, de sorties dans les établissements pénitentiaires et de campagnes de sensibilisation au lynchage des voleurs, à la chasse aux sorcières, etc.

C’est en prélude à la Journée internationale pour l’abolition de la torture, le 26 juin 2006, que les responsables de la structure ont animé ce point de presse.

Dans sa déclaration liminaire, la présidente de l’ACAT-Burkina, Lucienne Ariane Zoma, a regretté que face à l’obsession sécuritaire ambiante, à la crainte généralisée du terrorisme à l’échelle mondiale, l’interdit de la torture soit en péril : arrestations arbitraires, exécutions extrajudiciaires, tortures, suicides sont, entre autres, les violations des droits de l’homme observées ici ou là.

C’est dans ce sens que l’ACAT-Burkina a invité notre pays à ratifier le protocole facultatif à la convention contre la torture (l’OPCAT) à l’image des pays africains comme le Mali, la Mauritanie et le Libéria, et à abolir la peine de mort de sa constitution.

Cette ratification permettra d’établir, selon elle, un système régulier de visites de tous les lieux de détention par la mise en œuvre de mécanismes nationaux indépendants.

Pour la présidente, toute la société a une responsabilité collective de l’inconduite des uns et les autres, et doit, de ce fait, mener une lutte communautaire pour un monde respectueux de la dignité humaine.

Le Burkina, qui se fait attendre au sein de l’OPCAT, doit donc presser le pas pour marquer des points dans la lutte contre ce phénomène dégradant et déshumanisant.

Abdou Karim Sawadogo

Observateur Paalga

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