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Mortalité maternelle et néonatale : réduire les risques de décès

Publié le samedi 17 juin 2006 à 10h21min

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La Journée africaine de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale a été commémorée jeudi 15 juin 2006 à Boromo dans les Balés. Réunis autour de la marraine, Mme Chantal Compaoré, tous les acteurs, concernés par la question, ont décidé d’impliquer davantage les populations dans la mise en œuvre des soins obstétricaux et néonataux essentiels.

Combien sont-elles, les femmes qui meurent en voulant donner la vie ? Les données statistiques nationales relèvent des ratios « intolérables » devrait-on dire. Et pourtant, la mortalité maternelle au Burkina Faso est de 484 décès pour 100 000 naissances vivantes, selon l’enquête démographique de santé 1998-1999. Dans la région du sahel, le ratio de décès est de 1600, dans les Cascades, 1000, dans la Boucle du Mouhoun, 41 décès pour 1000 naissances.

Plus spécifiquement dans le district sanitaire de Boromo, on a noté en 2004, 10 décès pour 9389 naissances en 2005, 6 décès maternelles pour 9247 naissances attendu. Les risques de décès associés à la grossesse sont également notoires. Il s’agit entre autre des infections, des hémorragies, des dystocies, des avortements. Cette donnée qui varie d’année en année est cependant notoire et inquiète aussi bien les acteurs en charge de la santé que les autorités politiques.

Les premières dames d’Afrique, lors du forum « vision 2010 » tenu à Bamako en 2001, ont recommandé l’instauration de cette « Journée Africaine de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale ». L’objectif étant de faire reculer son taux.

Les causes sont bien connues

Les causes d’un décès maternel sont bien connues des autorités sanitaires. Elles sont regroupées dans l’expression dite « les trois retards » : le retard dans la décision de recourrir à des soins appropriés, le retard relatif aux moyens de communication et de transfert pour accéder à une formation sanitaire ; enfin le retard en rapport avec la rapidité et la qualité de la prise en charge de la femme dans la formation sanitaire. Cette année donc, il a été décidé d’impliquer la communauté pour une mise en œuvre efficace des soins obstétricaux et néonataux essentiels.

Pour le ministre de la santé, M. Bédouma Alain Yoda, l’importance sociologique du milieu en Afrique, recommande de miser sur la communauté.

C’est d’ailleurs en son sein dira-t-il, qu’intervient le premier retard à savoir, la reconnaissance de la complication et la prise de décision de recourrir aux soins : « Il s’agit pour nous de faire en sorte que chaque membre de la communauté soit informé, sensibilisé et même formé pour contribuer à reduire ce retard ». Mme Chantal Compaoré s’est dite également convaincue que la communauté a un rôle essentiel à jouer dans la réduction de la mortalité maternelle et néonatale : « Je lance un appel à tous les citoyens du Burkina Faso pour que chacun, à son niveau de responsabilité, accorde plus d’attention aux femmes enceinte.

Faisons en sorte que l’espoir de perpétuation de l’espèce humaine n’aboutisse pas aux pleurs et à la désolation ». Des pistes de stratégies ont été évoquées devant être facilement assimilables par les membres de la communauté. La première consiste à faire connaître les signes de danger d’une grossesse et de l’accouchement : saignement vaginal, écoulement de liquide vaginal, vertiges etc.

La seconde est d’apprendre aux couples comment préparer la gestion de la grossesse et de l’accouchement : le choix du centre de santé pour le jour de l’accouchement, la disponibilité d’un agent de santé qualifié le jour de l’accouchement, la disponibilité d’un moyen de déplacement pour arriver à temps au centre de santé. La troisième piste est l’organisation de la communauté à pouvoir mettre en œuvre des mécanismes de partage de coûts des soins de santé maternelle et infantile notamment les mutuelles de santé.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya

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