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Grève des 23 et 24 mai : Les grévistes sous la menace de sanctions

Publié le mardi 23 mai 2006 à 05h32min

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Le gouvernement a donné une conférence de presse le lundi 22 mai dernier à Ouagadougou sur le système de tarification des hydrocarbures au Burkina et le préavis de grève des 23 et 24 mai prochains des syndicats. Ce sont les ministres Jérôme Bougouma du Travail et Benoît Ouattara du Commerce, qui ont expliqué ces différents points aux journalistes.

Une grève non fondée sur des raisons professionnelles, c’est ainsi que le gouvernement qualifie le mouvement social que mènent en principe les centrales syndicales et les syndicats autonomes, à partir de ce matin. Pour le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougouma, les exigences de leurs partenaires sociaux ne constituent en aucun cas, une base légale.

C’est pourquoi, dans la déclaration liminaire du point de presse, le gouvernement les "invite à envisager toutes les conséquences de droit de leur préavis de grève afin que les travailleurs ne perdent pas les garanties de protection que leur offre la loi". Ceux qui observeront le mot d’ordre de grève seront-ils alors sanctionnés ? A ce propos, Jérôme Bougouma s’est contenté de dire qu’il en sera ainsi pour les fonctionnaires si le président du Conseil des ministres (le président du Faso) prend un arrêté déclarant le mouvement irrégulier.

Mais pour les travailleurs du privé et évoquant les dispositions du code du travail, il a été clair en indiquant que les conflits éventuels vont atterrir forcément devant le juge. Le gouvernement ne ferme cependant pas sa porte au dialogue et étudie même les possibilités de concession au niveau des taxes. Des informations ont d’ailleurs été données à la presse par rapport à ce que les syndicats qualifient "d’importants prélèvements de l’Etat".

Pour le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’’Artisanat, Benoît Ouattara, dans le domaine des hydrocarbures, le Burkina a adopté un système qui garantit la qualité des produits pétroliers et qui nous met à l’abri des ruptures de stock. Il a révélé que les taxes de l’Etat, qui représentent 36,5% sur le litre du super, 4,80% sur celui du pétrole et 27,34% sur le gas-oil, se chiffrent à 42 milliards de F CFA.

Et cette manne, selon Benoît Ouattara, sert à subventionner l’électricité produite par la SONABEL et le prix du gaz. Pour le gouvernement, c’est donc un arbitrage qui est fait pour soutenir des secteurs sociaux, surtout que le marché pétrolier est conduit actuellement par des facteurs extra économiques (guerres, catastrophes, troubles politiques, etc.).

Pourquoi n’avoir pas attendu la fin des négociations pour augmenter le prix de l’essence ? Pour le ministre Jérôme Bougouma, le réajustement des prix des hydrocarbures a coïncidé avec la tenue des négociations les 4 et 5 mai derniers. Loin de la provocation ou de l’insulte, ce sont des actes de gestion courante qui ont été posés pour ne pas se soustraire à la réalité des facteurs qui déterminent les coûts. Le dialogue va-t-il reprendre entre les deux parties ?

Si l’on considère le 2e point de revendication pour cette grève, à savoir l’annulation de la mesure du 4 mai 2006, condition de reprise des négociations, on peut en douter. Selon les explications des ministres, les prix sont réajustés soit à la baisse, soit à la hausse, au début de chaque mois et avant le 5.

Par D. Parfait SILGA

Le Pays

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