LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Loroum (Sollé/Dinangourou-Nioro) : L’intégration sous-régionale par l’action pédagogique

Publié le vendredi 19 mai 2006 à 07h20min

PARTAGER :                          

Samedi 13 mai 2006, une délégation d’enseignants des communes de Nioro et Dinangourou au Mali a séjourné à Sollé, chef-lieu dudit département, 45 km au nord de Titao. Objectif : fraterniser avec leurs pairs du Groupe d’animation pédagogique (GAP) de l’Est à travers des échanges pédagogiques.

Asseoir des bases d’une intégration véritable par des échanges pédagogiques, tel est l’hymne qui anime en ces moments les enseignants maliens de Dinangourou et Nioro au Mali et leurs collègues du GAP de Sollé. Tout a commencé en novembre dernier : l’équipe du GAP de l’Est (Sollé) dans le cadre de leur programme d’activités, décidait d’effectuer un voyage d’étude à Nioro.

Des contacts furent rapidement établis et dès le 09 février, la première visite eut lieu.

Un premier pas empreint d’hospitalité et de convivialité, une véritable occasion d’échanges et de découverte d’un système éducatif voisin. Ici, on ne parle absolument pas de CP, CE, CM. C’est un système basé sur deux cycles de base : un premier cycle de six ans sanctionné par le Diplôme d’étude de fin du premier cycle de l’enseignement fondamental (DEFPCEF) et un second cycle de trois ans couronné par le Diplôme d’étude fondamentale (DEF). La suite des études se poursuit dans des écoles de formation où l’élève a le choix entre les différentes filières de formation. Un véritable verrou du système éducatif auquel le Burkina est confronté se trouve ainsi sauté, la totalité des élèves admis au DEFPCEF pouvant accéder directement au second cycle sans barrière très sélective du genre Concours d’entrée en sixième.

Dans le système éducatif malien, une autre innovation majeure : le gouvernement des enfants. Chaque école asseoit en son sein un collège d’enfants chargés d’animer la vie de l’école. Ce gouvernement est composé d’un Premier ministre assisté de ses différents chefs de départements ministériels. C’est une véritable trouvaille qui permet de responsabiliser davantage les élèves dans la gestion de leur établissement. Depuis que nous avons mis en place ce gouvernement dans notre école toutes les activités se mènent normalement. On sent une réelle implication des enfants. Par exemple, le bosquet qu’a en charge le ministre de l’Environnement s’est reverdit. Les malades sont régulièrement invités à aller au dispensaire pendant les récréations par le ministre de la Santé. “ En cas d’obligation de payer des médicaments, ils sont accompagnés auprès de leurs parents afin d’amener ces derniers à honorer l’ordonnance médicale », renchérit M. Issa Tall, directeur de l’école de Sollé.

Une expérience qui mérite d’être partagée

En réponse à cette visite burkinabé, c’est une délégation conduite par M. Amadoum Barry, directeur de l’école de Dinangourou et forte de 35 enseignants qui a franchi la frontière malo-burkinabé pour le rendez-vous de Sollé ce samedi 13 mai 2006.

Scénario d’accueil empreint d’hospitalité. Allocutions d’usage. L’on est vite rentré dans le vif du sujet. Une séance de travail d’environ quatre heures d’horloge qui a permis aux Maliens et aux Burkinabé de suivre des communications sur « l’évolution des méthodes d’enseignement de l’indépendance à nos jours » dans les deux pays. Les différentes méthodes ont été passées au peigne fin dans les deux pays. Des convergences surtout mais aussi quelques nuances au niveau des procédés et méthodologies dans la conduite des leçons. Toutefois quel que soit le pays et en fonction de l’orientation politique et des progrès de la psychologie, l’on est passé des méthodes dites dogmatiques ou traditionnelles aux méthodes modernes ou actives qui placent l’enfant au centre de l’action pédagogique. Des échanges ont ensuite permis aux participants d’approfondir leurs connaissances des deux systèmes éducatifs afin d’en tirer le maximum de profits.

Au-delà de l’action pédagogique, c’est une véritable base d’intégration qui est en train de se mettre en place entre la future commune de Sollé et celles de Dinangourou et Nioro au Mali. C’est pourquoi à travers leurs allocutions, les différents responsables se sont joints aux préfets du département de Sollé pour appeler de tous leurs vœux à l’approfondissement de ces relations au grand bénéfice des communautés malo-burkinabé.

Abdoul Salam OUARMA
AIB/Titao


Impressions des chefs de délégations

Amadoun Barry, chef de délégation, directeur de l’école de Dinangourou : De cet atelier, il ressort des satisfactions à tous les niveaux. Nous souhaitons que de pareilles rencontres puissent continuer. Entre les participants, je pense que chacun a eu un acquis de la part des camarades. Nous sommes très contents de ce séjour au Burkina faso. Nous voudrions que le retour ait lieu au Mali pour parler encore d’autres modules.

Issa Tall, coordonnateur du GAP de Sollé, directeur de l’école de Sollé : Aujourd’hui nous sommes réellement contents d’autant plus que toutes nos autorités administratives, nos encadreurs pédagogiques sont de cœur avec nous et sont prêts à nous soutenir dans cette activité. Notre objectif est atteint. Il appartiendra à nos encadreurs et autorités d’élargir cette collaboration aux autres circonscriptions de la province.

L’expérience que nous avons eue à travers l’échange au niveau du système éducatif malien ne fait que renforcer ce que nous faisons déjà au Burkina Faso. Nous avons appris quelque chose d’eux ; ils ont appris quelque chose de nous et tout cela c’est au profit de nos enfants.

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km