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Donald Kabéruka : La santé économique de l’Afrique n’est pas bonne

Publié le mercredi 17 mai 2006 à 07h53min

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Donald Kaberuka

Le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka a animé, lundi 15 mai 2006 une conférence de presse sur les décisions et les nouvelles orientations qui vont sortir des assemblées annuelles de son institution prévues les 17 et 18 mai prochains.

« La Banque africaine de développement (BAD) se porte bien, les résultats financiers sont appréciables. Toutefois elle doit améliorer ses capacités et ajuster ses actions pour répondre aux requêtes des Etats membres. C’est le compte rendu que nous allons faire aux gouvernants à l’occasion des assemblées annuelles de la BAD », a déclaré d’entrée de jeu le président de la BAD, Donald Kaberuka aux journalistes. Car a-t-il regretté, malgré les 5,3% de croissance économique ( huit pour les pays producteurs de pétrole et quatre pour les autres), la situation économique du continent n’est pas très bonne.

La gouvernance, la lutte contre la corruption ont certes enrégistré des progrès significatifs. Mais force est de constater que les Etats africains sont confrontés à la sécheresse, la mauvaise gestion des ressources issues de la manne pétrolière, la crise et/ou la dépendance énergétique, la persistance des barrières physiques... Voilà pourquoi, M. Kaberuka pense qu’il est impérieux d’accorder la priorité aux secteurs qui portent un coup ou obstruent le bon climat des affaires.

Dans ce sens, la priorité devrait être portée sur le développement des infrastructures (route, télécom par exemple), la levée des barrières physiques et la concrétisation du processus d’intégration régionale pour permettre la mobilité des personnes et des biens, a-t-il insisté.

Accélérer la bonne gouvernance économique

Il s’est déclaré favorable à une suppression des visas de transport sur le continent. L’Afrique pourrait développer l’énergie d’origine thermale comme alternative à l’usage de l’or noir.
Le président de la BAD propose qu’un symposium entame la réflexion sur la question des infrastructures et l’intégration régionale. Dans l’ensemble, il note un paradoxe dans les avancées engrangées par les Etats africains :»Je me rejouis de voir que la croissance économique dépasse la croissance démographique sur le continent ». Mais cette croissance n’a pas été greffée par une création d’emplois pour les Africains.

Reste donc à définir et à identifier les secteurs prioritaires où la BAD pourrait injecter des fonds supplémentaires pour booster effectivement le développement de l’Afrique. Car les progrès enregistrés pour le moment ne permettent pas à l’Afrique d’être au rendez-vous des Objectifs du millénaire pour le développement. M. Kaberuka et ses proches collaborateurs pensent qu’il faut accélérer la gouvernance économique en approfondissant les réformes. Cela devra s’accompagner par la mise en route d’une économie durable bâtie sur la transparence et le renforcement des capacités de gestion financières et de la fonction publique en Afrique. Ils ont en outre affirmé que son l’institution bancaire va ouvrir courant 2006, 25 nouveaux bureaux sur le continent en vue de faciliter la mise en œuvre du porte-feuille de la BAD estimé à plus de 1,3 milliard de dollars US.

Ces bureaux, ont-ils précisé, auront compétence pour prendre des décisions d’autant qu’ils estiment que la lenteur dans la ratification des documents consacrant le financement des projets BAD est l’une des raisons du retard dans le démarrage des projets que finance la banque. « Le demarrage effectif des activités des projets financés par la BAD sur le terrain constitue notre préoccupation », a-t-il déclaré à la presse.

S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)

Sidwaya

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