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Alphabétisation : Les langues des terroirs pour dynamiser la communalisation intégrale

Publié le lundi 15 mai 2006 à 07h21min

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La Journée nationale de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle a été célébrée le 12 mai 2006 à Djibo, province du Soum, sous le thème : « L’alphabétisation : quels enjeux et quelles perspectives dans la dynamique de la communalisation intégrale au Burkina Faso ? » La cérémonie a été présidée par le ministre Odile Bonkoungou.

Les élus ne peuvent jouer pleinement leur partition dans l’approfondissement de la décentralisation s’ils sont analphabètes ». Ce qui passe « nécessairement par une offre éducative alternative non formelle en direction des exclus massifs de l’école et particulièrement des membres des conseils municipaux ».

Après s’être exprimé ainsi à l’occasion de la Journée nationale de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle, le 12 mai 2006 à Djibo, le maire de ladite localité, Oumarou Dicko a soutenu que le thème de la journée est d’actualité.

De son point de vue, le thème, « Alphabétisation:quels enjeux et quelles perspectives dans la dynamique de la communalisation intégrale au Burkina Faso ? », renvoie à l’opérationnalisation de la communalisation à travers la responsabilisation des communautés pour un développement réel et durable de chaque collectivité.

Pour le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation(MEBA), Mme Odile Bonkoungou, l’événement célébré dans la province du Soum ne découle pas d’un choix arbitraire, mais constitue une instance planifiée de partage pour marquer la volonté commune de parvenir à l’alphabétisation pour tous en faveur de la communalisation intégrale. Selon elle, « la communalisation intégrale impose davantage cet impératif, dans la mesure où plus de 70% de la population active n’a pas encore accès à la communication écrite, ce qui limite leur participation à la gestion des communes ». Mme Bonkoungou a félicité la Commission nationale de la décentralisation (CND) et ses partenaires qui font de la formation des élus locaux, un leitmotiv de mise en oeuvre des orientations nationales de viabilisation des communes. A titre d’exemple, a expliqué le MEBA, la CND a développé entre 2002 et 2005, un programme de formation de conseillers municipaux de 25 communes urbaines, soit un taux de couverture de 51,02%. Grâce à cette formation en huit langues nationales, a-t-elle poursuivi, 604 élus locaux dont 381 femmes ont été alphabétisés. Le ministre Bonkoungou a signifié que le choix du thème de cette journée traduit l’engagement de l’Etat à inscrire les programmes d’alphabétisation dans ses priorités d’accroissement des performances des 49 communes urbaines et des 302 communes rurales qui viennent d’élire leurs conseillers municipaux le 23 avril dernier.

Des sociétés alphabétisées aptes à façonner leur devenir

Les enjeux de l’alphabétisation dans la dynamique de la communalisation intégrale reposent, selon le MEBA, sur la promotion d’espaces de communalisation intellectuelle en favorisant le développement de sociétés alphabétisées aptes à façonner leur propre devenir. Le renforcement des capacités des communes de manière à bâtir sur tout le territoire, des collectivités autogérées disposant d’une couverture organisationnelle à même de faciliter la mobilisation sociale autour des programmes d’intérêt communautaires constitue également l’un des enjeux de l’alphabétisation. Dans ce sens, le MEBA envisage la réalisation , d’ici à 2015, d’un programme d’animation communautaire pour la professionnalisation accrue des acteurs de la communalisation.

Ce programme compte renforcer la stratégie du faire-faire et diversifier les formules d’alphabétisation en réalisant une politique de communication entre les différents acteurs impliqués dans la communalisation. Aussi, un plan de développement de la post-alphabétisation assorti de mécanismes d’implantation de bibliothèques communales et l’accroissement des capacités des communes à gérer leurs programmes d’alphabétisation sera adopté dans ce cadre. « Les peuples qui sont à l’abri de la pauvrété sont ceux qui ont fait de l’alphabétisation des jeunes et des adultes leur cheval de bataille ». S’exprimant ainsi, la représentante de la présidente du conseil d’administration du Fonds pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle (FONAENF), Maria Kéré a indiqué que l’institution se sent concernée, car l’alphabétisation est un puissant moyen de renforcement des capacités, surtout des communautés à la base.

C’est dire, a-t-elle laissé entendre que « le FONAENF qui couvre les 45 provinces du Burkina va élargir, pour les campagnes à venir, son champ d’action en tenant compte de la décentralisation, mais aussi en portant un regard particulier sur les élus locaux. » Elle a invité les apprenants et apprenantes à doubler d’efforts, car l’une des difficultés majeures dans le Sahel est le taux de déperdition qui est d’environ 40%, ce qui risque de compromettre la réalisation de l’objectif national de 40% de taux d’alphabétisation en 2010.

En compagnie de nombeux partenaires dont les ambassadeurs du Danemark, du Canada, des Pays-Bas..., le MEBA et le ministre délégué, chargé de l’Alphabétisation et de l’Education non formelle, Diomdioda Amadou Dicko ont visité un centre d’alphabétisation où sont formées des femmes en fulfuldé à Djibo. Après une remise symbolique de documents aux autorités locales, Mme Odile Bonkoungou a attiré l’attention de l’assistance en ces termes : « J’ose espérer qu’à l’unisson, nous travaillerons à concrétiser notre volonté partagée de hisser l’alphabétisation au rang des facteurs clés de dynamisation de la communalisation intégrale au Burkina Faso ».

Ali TRAORE (traore_ali2005@yaho.fr)

Sidwaya

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