Que peut ressentir le père d’une star de football comme Didier Drogba ?

Un sentiment de fierté puisque mon fils est supporté par tous les Ivoiriens et même les Africains. Partout il est reconnu. En Côte d’Ivoire, je ne passe pas inaperçu. Ses affiches un peu partout font que ceux qui ont l’œil me reconnaissent facilement. Vous savez, Didier aurait pu jouer pour la France parce qu’il a aussi la nationalité française. Il a opté pour son pays, ce qui est pour moi un plaisir. Pour la Côte d’Ivoire qui le lui rend bien, c’est un honneur.

Votre fils d’après, éprouve quelques difficultés à l’heure actuelle à Chelsea. On parle même d’un probable départ. Qu’en est-il exactement ?

C’est tout à fait normal qu’il change d’air s’il a des difficultés. Si ce n’est pas à Chelsea, ça sera ailleurs. Didier a encore quelques années de progression devant lui et il peut faire ses preuves ailleurs. Il sera bientôt en fin de contrat avec Chelsea et comme tout footballeur, il est libre de partir où il veut. Je pense qu’à mon retour, lui et moi on en reparlera. On fera le point sur son avenir footballistique.

Que faites-vous pour le soutenir ?

Je suis son premier supporter. Partout où il joue, je suis toujours là. Comme j’ai un peu joué au football, je sais ce que ça lui fait d’être à ses côtés.

Comment était Didier à son enfance ? Avait-il déjà quelques traits d’un grand joueur ?

C’est vrai qu’il n’a pas grandi avec moi mais tout petit, il était déjà dans le bain. J’ai pratiqué un peu le football et son oncle Michel Drogba qui l’a élevé a joué dans l’équipe nationale ivoirienne. Didier est de ce fait resté dans le sillage du football.

Peut-on dire que vous êtes riche vu ce que peut engranger comme finances un joueur de la trempe de Didier Drogba ?

Riche ? Je ne le suis pas. Didier est un Français et il a la mentalité française. A partir du moment où il est majeur, il doit préparer son avenir. Mon devoir de père est de travailler à pousser ses cinq frères et sœurs. Cela ne veut pas dire que je ne bénéficie pas souvent de ses largesses mais dire que je suis riche, non.

Parmi vos enfants, il y en a qui tentent de suivre les traces de l’aîné Didier ?

Ils tapent dans le ballon mais ils sont encore jeunes et mènent tranquillement leur vie. S’ils arrivaient un jour à faire l’affaire d’un club, ils pourraient partir. Pour le moment, ils sont élèves et je suis exigeant là-dessus.

Qu’est-ce que vous avez ressenti après le penalty raté de Didier en finale de la CAN ?

C’est vrai que ça m’a fait mal mais je me suis dit que c’est le football et tout joueur peut rater un penalty. Ce qui m’a le plus fait mal, ce sont les conditions dans lesquelles le match s’est déroulé.

Considérez-vous que votre fils est présentement le meilleur joueur africain ?

Que voulez-vous que je vous dise ? Didier est mon village et je ne peux pas l’indexer avec la main gauche. Les gens ont tendance à comparer Didier à Eto’o ; chacun joue dans un registre différent. Eto’o a à côté un joueur impressionnant comme Ronaldinho qui attire la défense. Ce qui n’est pas le cas de Didier qui est obligé souvent de descendre chercher la balle. Il joue au fait le football anglais qui est très difficile à évoluer.

Propos recueillis par Yves OUEDRAOGO

Sidwaya Sport