L’objectif était de toucher du doigt les réalités du terrain en ce qui concerne l’enseignement bilingue, et de partager l’expérience du Burkina.

Une mission de l’UNESCO était en visite, ce mercredi 15 mars 2006, au centre Manegdbzanga dans la Circonscription d’Education de base de Loumbila. La délégation, conduite par Mme Christine Panchaud du Bureau international d’Education (BIE) qui est un institut de l’UNESCO spécialisé dans le curriculum et les méthodes d’enseignements, était composée de 9 pays à savoir le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Rwanda, le Burundi, le Congo Brazzaville, le Mozambique, l’Angola et l’Île Maurice. C’est à l’Espace d’Eveil et d’Education que la visite guidée par des responsables du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation assistés du responsable de l’OSEO, a commencé. Ce centre prépare les enfants du préscolaire à entrer dans les écoles bilingues après une initiation dans la langue maternelle des enfants.

L’école bilingue de silmiougou fut la seconde étape où la population très impliquée dans les activités de l’école a réservé un accueil des plus chaleureux à la délégation. Activités culturelles, jardinage et prestations scolaires, les élèves sont de tous les combats, dirigés par les enseignants et assistés de leurs parents. En classe, les enfants des différents niveaux ont montré ce dont ils étaient capables. Calcul, grammaire, lecture... le talent des enfants était appréciable dans toutes les classes. Selon le directeur de l’école M. Angélo Ouédraogo, certes des difficultés existent dans l’exécution de la tache quotidienne. Mais les succès enregistrés, l’harmonie dans laquelle l’école et le village se trouvent, la parfaite intégration de l’école dans le milieu sont des expériences qui méritent d’être vécues par l’ensemble du pays. Le chef de délégation a témoigné toute sa reconnaissance à l’équipe d’encadrement de l’école, à toute la population puis a remis un lot de fournitures scolaires pour les élèves avant que le cortège ne s’ébranle vers le collège multi-langues de Nomgana.

C’est avec joie que les élèves de cet établissement pas comme les autres, ont dansé, chanté en Fulfuldé, moré et jula pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs. Ensuite, le directeur a présenté son institution, sa spécificité, avant de préciser qu’elle est la suite logique des écoles bilingues qui leur envoient chaque année des élèves. Il a reçu lui aussi des fournitures scolaires de la part de la délégation. Prenant la parole pour la dernière fois après les multiples étapes, le chef de mission, Mme Panchaud a exprimé toute la satisfaction du groupe qui a touché du doigt dans cette tournée, la vraie réalité de l’enseignement bilingue au Burkina Faso. Je suis heureuse, dit-elle, de voir le continium, la possibilité de couvrir l’ensemble de l’éducation avec une approche bilingue dans l’éducation de base, et les liens entre les différents niveaux. Tous les participants, poursuit-elle, qui sont des responsables du Curriculum dans les ministères de l’Education de leurs pays, disent qu’ils ont beaucoup appris de cette visite parce que les mots sont devenus réalités.

Après la mise en pratique, ils se sont rendus compte que les difficultés étaient surmontables, qu’il y avait des solutions pratiques et que le Burkina Faso avait vraiment mis sur pied un programme et une démarche extrêmement intéressante et riche en apprentissage pour les autres, a-t-elle conclu.

La mission s’est dirigée ensuite sur Ouagadougou après avoir remercié chaleureusement les responsables du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, celui de l’OSEO la structure qui accompagne l’expérimentation dans les écoles bilingues, Mme le préfet de Loumbila et Mme l’inspectrice de la Circonscription d’éducation de base de Loumbila pour leur contribution à la réussite de la mission. Nul doute qu’un jour, l’enseignement bilingue dépassera son étape d’expérimentation pour être pratique dans toutes les écoles du Burkina.

Karim Nongba SAWADOGO (AIB/Ziniaré)

Sidwaya