LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Au palais de justice : Une caissière et Bank of Africa à la barre

Publié le vendredi 24 mars 2006 à 07h58min

PARTAGER :                          

Une affectation a été à l’origine de la rupture des relations de travail en 2004
entre la Bank of Africa (BOA) et Mme Irène Yaméogo/M’Bika, ci-devant
caissière.

Le 28 février 2006, l’ex-caissière et un représentant de la banque,
assisté chacun de son conseil, étaient devant le Tribunal du travail de Ouaga
pour s’expliquer sur le licenciement consécutif à l’affectation considérée
comme une sanction par l’ex-employée mais répondant plutôt à une
nécessité de service selon la banque.

Avant l’audience du 28 février, le dossier avait d’abord été enrôlé le 31 janvier
puis renvoyé en vue de faire comparaître un représentant de la banque. A la
date indiquée, le chef du personnel de la BOA s’est présenté à la barre avec,
à ses côtés son conseil, le cabinet Barterlé Mathieu Somé. Idem pour
l’ex-employée assistée de ses avocats, les cabinets Farama et Sory /
Salambéré.

Des débats, l’on retient, pour l’essentiel, que dame
Yaméogo/M’Bika, précédemment au service étranger à la direction générale
de la banque à Ouaga, a été affectée en mars 2004 à la nouvelle agence de
Koupéla où elle devait effectivement prendre service en juillet de la même
année.

Bien que la nécessité de service soit invoquée pour justifier
l’affectation, l’intéressée l’assimile à une sanction à son encontre. D’où son
interrogation sur son affectation dans une agence où il n’existe pas
l’équivalent du poste qu’elle occupait à la direction générale. Autre
interrogation de l’intéressée : pourquoi une affectation sans préciser la
fonction à occuper ?

Compte tenu de ces interrogations, l’employée dit avoir
voulu chercher à comprendre auprès de la direction. Ne trouvant pas d’oreille
attentive, elle dit avoir fini par demander un sursis à l’exécution de la
décision, histoire de résoudre les problèmes de famille causés par cette
affectation en pleine année scolaire.

Mais pour la banque, il s’agit d’une
insubordination, d’un abandon de poste, d’où le licenciement de la caissière.
L’intéressée n’entendant pas les choses de la même oreille a saisi la justice
dans cette situation qu’elle qualifie d’injustice.
Le chef de personnel de la banque a rejeté en bloc la version de
l’ex-employée.

Pour lui, ce n’est pas exact de dire que le poste qu’occupait
dame Yaméogo à la direction générale n’a pas d’équivalent à l’agence de
Koupéla. Aussi, et selon toujours le chef de personnel, il est une pratique à la
banque qui consiste à affecter les travailleurs dans les agences sans
désigner à l’avance le poste qu’ils vont y occuper. C’est une fois sur place
qu’ils se mettent à la disposition des chefs d’agence qui leur indiquent leur
poste, ajoute le chef du personnel.

Dans sa plaidoirie, Me Prosper Farama, un des avocats de l’ex-caissière,
soutient que sa cliente n’a pas refusé de rejoindre son nouveau poste. Dans
un premier temps, elle a cherché à comprendre son affectation faite pour des
raisons inavouables autres que celle de la nécessité de service.

Dans un
second temps, et face à la sourde oreille de la direction, sa cliente s’est
résolue à demander du temps pour se préparer et rejoindre son poste, a
ajouté l’avocat. Mais au lieu de donner des réponses à ses questions et
inquiétudes, l’employeur a préféré licencier dame Yaméogo au motif qu’elle
polémique, s’est insurgé Me Farama dans sa plaidoirie.

Sa consoeur du
Cabinet Sory/Salambéré, qui défend également l’ex-employée, a renchéri en
disant que le licenciement pour insubordination et abandon de poste est
abusif et nécessite un dédommagement. Lequel dédommagement
commence, par exemple, par la délivrance d’un certificat de travail attestant
qu’elle a consacré 4 ans de sa vie à la banque.
Pour le conseil de la BOA, le licenciement est légitime dès lors que l’agent a
refusé d’obéir. S’il dit comprendre la situation familiale née de la décision
d’affectation, l’avocat de ce cabinet ne saurait l’excuser car l’agent devait
d’abord rejoindre son poste quitte à négocier après au lieu de demander des
explications à l’employeur.

D’ailleurs, l’employeur n’a pas occulté la situation familiale en donnant le
mois de juillet comme celui de l’entrée en vigueur de la décision prise en
mars a-t-il ajouté. L’ex-caissière a refusé d’obtempérer, rendant effectif
l’abandon de poste à en croire l’avocat de la banque. Le licenciement qui en
a résulté ne devrait pas la surprendre, a terminé l’avocat, qui a demandé au
tribunal de déclarer la rupture du contrat de travail légitime et de débouter la
dame de ses prétentions. Chacune des parties sera située sur son sort en
principe le 28 mars prochain, date du délibéré.

Par Séni DABO


Régie d’assistance en escale : Les licenciés en attente de réembarquement ou de dédommagement

Le 26 juillet 2005, le Tribunal du travail de Ouaga vidait son délibéré dans
l’affaire Aly Diéné et 24 autres personnes, ex-travailleurs de la défunte Air
Afrique, contre la Régie administrative chargée de l’assistance en escale. A
l’époque, la juridiction avait ordonné, d’une part, la réintégration des
délégués du personnel (Madani Diallo, Jean de Dieu Somé et Salifou
Tiemtoré) et, d’autre part, celle des autres travailleurs. A défaut de ces
réintégrations, la Régie doit payer aux licenciés une somme totale de 33
millions 629 918 F CFA.

Le jugement a été rendu après que le tribunal a
déclaré le licenciement de ces travailleurs abusif. Mais ces derniers doivent
attendre jusqu’à présent car la Régie a relevé appel du jugement devant la
Cour d’appel de Ouaga. Le dossier était au rôle de cette juridiction le 21 mars
dernier. Toutefois, il n’y a pas eu de débats car le dossier a été renvoyé au 2
mai prochain.

S.D.

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique