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Sanmatenga : Il promet 10. 000 francs au tribunal s’il arrange bien son affaire !

Publié le lundi 13 mars 2006 à 07h18min

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Soumaïla Bikienga, Boureima Sawadogo, Paténéba Bangré comparaissaient le 1er mars devant le Tribunal de grande instance pour coups et blessures volontaires le 23 octobre 2005. Après plus de cinq heures de débats, le procureur a requis six mois de prison avec sursis. Appelé à se prononcer, Soumaïla a dit, que si le tribunal pouvait bien goupiller son affaire il allait leur donner quelque chose.

Le président du tribunal de lui demander qu’est-ce qu’il allait donner et Soumaïla de proposer 10. 000 FCFA pour les cinq juges.

Et nous voilà repartis pour un long débat, car le président voulait savoir qui lui avait suggéré cette idée, et à qui il avait remis de l’argent pour arranger son affaire. Sentant la menace, Soumaïla n’a rien dit.

Le fond de l’affaire.

Soumaïla a son petit frère du nom de Larba. Ce dernier a pour amant la femme de Boureima. Ainsi, à plusieurs reprises, Larba avait détourné l’épouse qui était revenue au foyer suite aux interventions des vieux. Dans la nuit fatidique du 20 octobre 2005, alors qu’ils étaient allés au marché ensemble, Boureima constate à son retour que son épouse était introuvable. Pour savoir où elle était, il se rendit chez les beaux-parents, ces derniers envoyèrent le nommé Kouka, appeler Soumaïla.

A son arrivée, il lui fut gentiment demandé d’aller dire à son petit frère Larba de ramener Zoénabou car le mari voulait rentrer. Soumaïla dira que Zoénabou n’était pas chez eux. Il s’en alla puis revint avec Larba. Revenu avec son frère, ce dernier s’en prit à Paténéba qui avait accompagné Boureima. Ils se serrent les cols, se retirent hors de la cour et les coups commencèrent à pleuvoir.

A la lumière des débats, Boureima et Paténéba qui étaient deux ne se sont pas laissés faire et ont résisté.

C’est ainsi que Larba et Soumaïla furent hachés. Furieux, Soumaïla se saisit d’un pic pour casser le bras de Kouka, l’envoyé et voulut s’en prendre aux autres membres de la famille. La mêlée fut générale.

Il faut signaler que la concession de Soumaïla et celle du beau-père étaient distantes de plus de cinquante mètres.

Au final, les cris ameutèrent les gens, le délégué du village fut saisi. Il lui fut remis un coupe-coupe et un pic. C’est ainsi que l’affaire se retrouvera devant le tribunal.

Chose bizarre, Zoénabou porte un enfant d’à peine un an qui serait celui de Larba. Selon ses dires, elle n’a pas subi un mariage forcé et ment à son époux Boureima.

C’est parce que Larba lui avait promis de l’argent qu’elle a accepté qu’il soit son amant, argent qu’elle n’a d’ailleurs pas reçu jusqu’à l’heure du procès, car elle y tenait toujours.

Selon nous, la proposition de Soumaïla aux juges résulte du fait que dans la société traditionnelle, tous les torts incombent aux amants. Si Boureima avait tué Larba ou Soumaïla, les parents n’allaient rien dire.

Comme Soumaïla craignait que la justice moderne ne rejoigne la justice traditionnelle, il fait des propositions qui s’apparentent à une tentative de corruption.

Bref, les blessés ayant produit des certificats médicaux et des ordonnances, le délibéré a été fixé courant mars 2006.

Soumaïla et Larba se souviendront longtemps de cette nuit des longs couteaux et feront désormais attention aux femmes des autres.


Il préfère la prison à la liberté

Ousséni était incarcéré à la Maison d’arrêt depuis quatre ans et quatre mois, pour divers faits avec son complice. L’un d’eux est mort et le second étant alité, il a été élargi dans l’espoir qu’il va désormais mener une vie honnête. C’est méconnaître la nature humaine. Une fois dehors, dans son Barsalogho, les moutons, les effets d’habillements, les tôles, les vélos, constitueront un butin pour lui.

Mal lui en prit car il se retrouvera devant le tribunal qui lui fera comprendre qu’il doit veiller à la sécurité des citoyens et de leurs biens. Comme il aime la prison, y ayant déjà passé 76 mois comme locataire, il y est retourné pour 60 mois.


Le témoin tombe en syncope

Ali Diallo de retour d’un marché s’arrête chez le boutiquier de la place pour acheter une pile de lampe torche à 175 FCFA. Il a présenté un billet de 5 000 FCFA et le boutiquier lui a dit de partir qu’ils se verront après.

Quelques instants plus tard, le boutiquier fut informé que des gens se chamaillaient. Il rejoint l’attroupement et demanda à chacun de partir, ce qui fut fait. Voilà qu’il fut appelé devant le tribunal de Kaya pour témoigner, car celui qui était venu acheter la pile a déposé une plainte comme quoi les autres lui auraient soutiré 300 000 F CFA.

Bombardé de questions, le témoin ne trouvait presque plus de réponses plus cohérentes. Quand il tombe dans les pommes, il fut reconduit à sa place où il retrouva ses esprits. Durant l’audience, il n’a pas été effectivement démontré que l’accusateur avait plus de cinq mille francs et le prévenu fut relaxé pour insuffisance de charge.

Jacques NONGUIERMA
AIB/Kaya

Sidwaya

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