Dans le milieu scolaire, un élève sur trois a les oreilles bouchées soit par le cérumen soit par un corps étranger. Une situation qui, au fil du temps, conduit à la surdité s’il n’y a pas de prise en charge adéquate. C’est fort de ce constat, que l’Association pour la prévention et la prise en charge de la surdité (APPS) a vu le jour en 2021. Elle intervient dans divers domaines tels la sensibilisation sur les causes, conséquences et modes de prévention de la surdité, le dépistage et la prise en charge de la surdité aussi bien en milieu scolaire que professionnel à travers l’appareillage prothétique, le suivi psychologique des personnes sourdes, la promotion de l’inclusion dans les écoles pour une meilleure prise en charge scolaire des défaillants auditifs, etc.

A en croire Charles Kafando, coordonnateur de l’APPS, la défaillance auditive est principalement causée par les oreillons, les traumatismes sonores (dus aux bruits, aux violentes gifles, etc.), les traumatismes crâniens, les conséquences de la méningite ainsi que les rhumes mal soignés qui peuvent engendrer des otites.

Charles Kafando, coordonnateur de l’APPS

Au cours de l’année scolaire 2022-2023, l’APPS a réalisé des campagnes de sensibilisation et de dépistage au sein des établissements scolaires des régions du Centre, du Centre-est, du Centre-sud, du Plateau central et des Hauts-Bassins, a fait savoir Wen-Yida Lagbema, conseiller au sein de l’APPS. Au total 132 811 enfants ont été dépistés et 73 933 d’entre eux avaient au moins une oreille bouchée.

Les interventions de l’APPS sont également dirigées vers les adultes. C’est ainsi qu’à l’occasion de la journée mondiale de la surdité, une campagne de sensibilisation et de dépistage a été déployée dans les marchés du 6 au 11 octobre 2023. Sur 522 personnes dépistées, 53 avaient une déficience auditive et 64 avaient un bouchon dans les oreilles.

Wen-Yida Lagbema, conseiller au sein de l’APPS

Lorsqu’à l’issue des séances de dépistage, il y a suspicion de défaillance auditive, l’APPS procède gratuitement à un examen audiométrique afin de déterminer la cause et le niveau de cette défaillance. Au regard de la modestie de ses moyens, elle n’arrive cependant pas à fournir des prothèses auditives pour le moment. Elle en appelle donc à la générosité des bonnes volontés, pour pouvoir équiper les enfants dépistés en prothèses.

Pour prévenir la surdité, Charles Kafando recommande de prendre des précautions pour éviter la contagion chez les enfants en cas d’oreillon, de se rendre au centre de santé lorsque le besoin se fait sentir car, dit-il, même un paludisme mal soigné peut avoir des répercussions sur l’ouïe. Il recommande également d’éviter d’écouter la musique avec un son trop fort, d’éviter de garder les écouteurs dans les oreilles trop longtemps et d’éviter de porter des coups sur la tête.

Pulchérie Dabiré/ Somda, marraine de l’APPS

Pour que la surdité ne gagne plus du terrain, l’APPS entend étendre ses campagnes de sensibilisation sur l’ensemble du territoire national. Ce qui va permettre aux populations d’être mieux informées sur les causes de la surdité, les moyens de prévention et le dépistage. L’association compte également accentuer la sensibilisation et le suivi auditif en milieu professionnel, au profit des entreprises qui en exprimerons le besoin. Dépister systématiquement toutes les personnes qui seront sensibilisées et offrir une prise en charge totale des cas de déficiences rencontrées, reste la plus grande ambition de l’association.

L’APPS a pour marraine Pulchérie Dabiré/ Somda. Elle se dit particulièrement sensible à la cause de la surdité, car ayant sous son toit un enfant atteint de surdité (nièce). Elle a encouragé l’équipe de coordination de l’APPS pour les actions déjà menées et a invité toutes les personnes de bonne volonté touchées par la cause, à apporter leur soutien à l’association.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net