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Burkina / Nutrition : Producteur de salade, un métier rentable pour les lève-tôt

Publié le dimanche 7 janvier 2024 à 22h05min

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Burkina / Nutrition : Producteur de salade, un métier rentable pour les lève-tôt

Ils sont nombreux à faire du métier de producteur de salade un gagne-pain quotidien. Un métier qui permet aux uns et aux autres de subvenir à leurs besoins et de payer la scolarité de leurs enfants. Selon certains producteurs, il faut "vraiment aimer" le métier de jardinage pour pouvoir y réussir.

Au barrage de Tanghin, les producteurs de la salade ne connaissent pas de grasse matinée. Déjà sur pied à 4h du matin, ils s’échinent à arroser leurs différentes planches. Rien ne semble les ébranler, pas même le froid mordant de ce mois de janvier. Malgré le manque de sommeil, les insectes et reptiles, ils puisent l’eau avec des arrosoirs et commencent le travail.

Xavier Zoungrana est producteur de laitue. Pour lui, le processus de production de la salade n’a plus de secret. Et même s’il estime que le métier de jardinage est un peu complexe, il tempère en ajoutant qu’il est passionnant. « Je suis dans le métier de jardinage depuis huit ans. La laitue, communément appelée salade, a besoin d’une chaleur modérée et d’un sol riche, humide et bien drainé. Pour sa culture, il est important d’ajouter un bon compost afin de nourrir le sol ainsi qu’un complément d’engrais afin de donner du goût et de la saveur à votre laitue », explique-t-il. Il ajoute que la terre doit rester humide en permanence.

Abdoul Rasmané Kiekieta, producteur de salade

« Le sol qui va accueillir vos salades doit être débarrassé de ses cailloux, des mauvaises herbes et racines. Il doit aussi être frais, léger et enrichi en compost ou en corne broyée. Pour éviter la corvée de l’éclaircissage, il est préférable de planter en lignes ou en carrés plutôt qu’à la volée. Il faut recouvrir les graines d’une fine couche de terre, plomber avec le dos du râteau, puis arroser en pluie. Vous pouvez également semer dans des godets. Dans ce cas, au bout de deux semaines, lorsque les plants comportent deux feuilles, vous pouvez les repiquer, après avoir coupé le haut des feuilles. Si vous n’avez pas envie de passer par l’étape des semis, il existe des salades prêtes à repiquer, vendues en godets. La récolte a lieu entre 8 et 9 semaines après le semis », détaille Xavier Zoungrana.

Idéalement, poursuit-il les rangs doivent être éloignés d’au moins 40 cm et les pieds de 30 cm. « Vous pouvez également cultiver de façon décalée plutôt qu’en ligne droite. Pour avoir des salades bien grosses, commencez par respecter un espacement minimum. Au moins 30 cm entre chaque pied. Il leur faut de la place pour qu’elles puissent se développer. Arrosez les plants très régulièrement, le sol doit rester frais et meuble. Vous pouvez mouiller les feuilles, mais pour prévenir les maladies liées aux champignons, essayez de l’éviter. Pensez à pailler le pied des salades, cela permet de conserver l’humidité et de limiter l’apparition des mauvaises herbes », a-t-il indiqué. Le métier assure Xavier Zoungrana, lui permet de subvenir à ses besoins et de prendre soin de sa famille.

Xavier Zoungrana, producteur de salade

Comme dans tout métier, les difficultés ne manquent pas, ajoute de son côté Inoussa Simporé, un autre producteur de salade. « Il y a le problème de la disponibilité d’eau qui se pose. Nous commençons lorsqu’il commence à pleuvoir. D’août à décembre, nous faisons le jardinage et avec les bénéfices nous arrivons à payer la scolarité des enfants, les fournitures scolaires, les vivres et autres besoins. Le travail dans son ensemble pour pouvoir très bien l’exercer réclame des moyens financiers et matériels. Si nous obtenons de l’aide, cela nous aidera beaucoup à améliorer le travail. Si nous avons par exemple le nécessaire comme le matériel de travail tels pioches, brouettes, râteaux, des arrosoirs plus des machines et des forages cela nous aidera. Pour la vente nous avons les grossistes qui viennent prendre. Parfois, les clients se bousculent et d’autres jours aussi il n’y en a pas. Et comme la salade se fane rapidement, il nous arrive de vendre à perte », a indiqué Inoussa Simporé jardinier.

Tout comme Inoussa Simporé et Xavier Zoungrana, Abdoul Rasmané est également un producteur de la laitue. La cinquantaine bien sonnée, il se rend quotidiennement au jardin de Tanghin pour travailler.

Inoussa Simporé, producteur de salade

« Chaque jour je me lève à 4h du matin pour venir travailler. Certes je n’ai pas fréquenté l’école mais je gagne bien ma vie ici. Le travail du jardinage n’est pas fait pour les paresseux, il faut surtout aimer ce métier pour pouvoir le faire. Je vois des jeunes, bien bâtis qui sont assis dans les kiosques à longueur de journées et qui se plaignent du manque d’emploi. Je pense que nous ne devons pas toujours attendre que l’Etat fasse tout pour nous. Si nous sommes décidés nous pouvons nous-mêmes trouver quelque chose à faire. Cela fait plusieurs années maintenant que je suis dans le domaine du jardinage. C’est un travail que j’aime beaucoup et que je pratique avec mes petits moyens. Nous souhaitons que toute bonne volonté nous aide avec l’eau soit à travers les forages ou les puits. Aussi si possible faire baisser les prix des engrais », sollicite Abdoul Rasmané.

Carine Daramkoum
Lefaso.net

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