La 12e promotion composée de douze stagiaires a intégré l’Institut des hautes études internationales (INHEI) en octobre 2021. Pour avoir satisfait aux exigences académiques et formatives, après 24 mois de travail ardu, ils ont été mis à la disposition de l’Etat burkinabè et des structures privées. Pour la remise des parchemins, les petits plats ont été mis dans les grands pour offrir aux impétrants une cérémonie mémorable, à commencer par le choix du parrain, le président de la République togolaise, Faure Gnassingbé.

La cérémonie de sortie de promotion a aussi connu la présence d’éminentes personnalités dont le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié ; le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République du Mali ; le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur de la République du Niger ; l’ancien président de l’Assemblée nationale burkinabè, Mélégué Traoré. Il y avait aussi la présence remarquée d’une délégation iranienne.

 Le délégué de la promotion a reçu son parchemin des mains de la ministre des Affaires étrangères.

Animés du sentiment d’avoir ajouté de la terre à leur termitière, les impétrants, à travers leur délégué, Toussaint Ouattara, ont exprimé leur gratitude au corps enseignant pour sa générosité intellectuelle dans les riches partages du savoir, la direction des études pour son « traumatisme positif » dû au rythme très soutenu des cours, le personnel pour l’heureux ménage pendant 24 mois de collaboration. Ils ont, par ailleurs, traduit leur reconnaissance au directeur général de l’institut et à tout le staff qui, par leur dynamisme, ont relevé beaucoup de défis en si peu de temps.

Au titre de ces défis, l’on peut citer le déploiement des cadres moyens initialement formés à l’ENAM, la révision des curricula de formation, la dotation de la bibliothèque d’ouvrages spécialisés et récents. Malgré ces efforts, les impétrants ont déroulé un chapelet de doléances parmi lesquelles l’ouverture d’un restaurant dans l’enceinte de l’institut sous forme de cantine, la mise en place d’une disposition idoine pour les cours à distance ainsi qu’une bibliothèque numérique. Ils souhaitent également que ce parrainage de haut niveau soit une fenêtre d’opportunités pour l’INHEI, surtout en matière de coopération entre l’institut et l’Ecole nationale d’administration du Togo.

La ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba.

S’exprimant au nom du parrain, le ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey a félicité les impétrants pour cette abnégation empreinte de sérieux qui a abouti à ces résultats fort satisfaisants. « Avec pour plus faible moyenne 14,89, je dois dire que ces résultats forcent l’admiration ; ce qui augure de cadres hautement compétents pour la sous-région ouest-africaine », s’est réjoui le représentant du parrain. Malgré l’assurance que distillent leurs compétences, il a prodigué des conseils aux impétrants qu’il a exhortés à se surpasser pour aller au-delà des connaissances théoriques. Cette cérémonie de sortie de promotion marque ainsi le début d’une nouvelle étape dans leur parcours qui promet d’être chargé de responsabilités, au regard du contexte international et surtout sous-régional actuel qui exige beaucoup de tact diplomatique.

La diplomatie, en plus d’être un métier, est un art, une vocation, a rappelé le représentant du parrain, Robert Dussey.

« Ne trahissez pas le peuple burkinabè »

« Un diplomate ne trahit pas. Dans le contexte actuel de notre sous-région et particulièrement du Burkina Faso, vous devez servir fidèlement votre peuple, le défendre partout où le besoin se fera sentir. Ne trahissez pas la nation burkinabè ; ne trahissez pas le peuple burkinabè ; ne trahissez pas Thomas Sankara. Si vous pensez un seul instant que ce que vous avez appris ici, vous allez le vendre ailleurs et un étranger va venir défendre votre pays, vous vous trompez », a-t-il lancé, sous des ovations bien nourries.

Prenant la parole, la ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, a félicité et invité les impétrants à la quête constante de l’excellence professionnelle. « Votre nom de promotion ‘‘Impact’’ vous assigne le devoir moral de produire des résultats probants et d’impacter la diplomatie burkinabè. Prenez en exemple le parrain de cette cérémonie qui, depuis son arrivée à la présidence de la République togolaise, ne cesse par son leadership d’impacter tous les domaines de la vie nationale du Togo avec des résultats probants, pour un développement sincère. Il demeure, par ailleurs, un leader pour la conduite de la diplomatie sous-régionale et africaine », a-t-elle conseillé.

Pour le directeur de l’institut, Dr Poussi Sawadogo, la présence des personnalités de haut niveau des pays frères et amis est un message éloquent pour la vision portée par la ministre des Affaires étrangères, qui est de faire de l’école diplomatique du Burkina Faso un instrument au service de la diplomatie africaine, un outil à la disposition de l’Afrique de l’Ouest, pour former les diplomates africains.

Selon Dr Poussi Sawadogo, l’INHEI a pour vocation d’être un pôle d’excellence au service de la sous-région ouest-africaine et du monde entier.

« A court terme, c’est-à-dire à partir de cet instant, l’INHEI se considère comme une académie diplomatique du Sahel ; à moyen terme, il se voit comme une académie diplomatique de l’Afrique de l’Ouest ; et à long terme, l’école diplomatique du Burkina Faso deviendra une académie diplomatique de l’Afrique », a-t-il projeté. Aux doléances formulées par le délégué, il dit avoir pris note et assure qu’elles sont prises en charge progressivement.

L’INHEI compte à ce jour une trentaine de stagiaires des cycles supérieur (A : conseillers des affaires étrangères) et intermédiaires (B : secrétaires des affaires étrangères) de la formation diplomatique issus du public et du privé. La rentrée académique 2023-2024 est pour bientôt. « Nous sommes prêts à recevoir dans nos formations initiales et continues des auditeurs de toute la sous-région et du continent », a conclu le premier responsable de l’institut.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net