« Les formulations biopesticides à base de plantes : évidences scientifiques pour le développement du maraîchage », tel est le thème sur lequel les échanges entre chercheurs et producteurs intervenant tous dans le secteur de l’agriculture biologique ont porté durant ces dernières 48 heures. Dans un pays en voie de développement et où la majorité de la population est essentiellement agricultrice, le mieux, selon les organisateurs, serait de consommer sain pour accompagner le pays dans sa marche vers un développement radieux. Et selon Pr Yvonne Bonzi, responsable du LCAEBIO, les échanges ont été fructueux, le passage à une agriculture biologique est possible et les biopesticides peuvent y être pour beaucoup. « L’objectif de ce forum était de montrer aux producteurs que les chercheurs cherchent et qu’ils trouvent, surtout dans ce domaine, mais en attirant leur attention sur certains points, notamment la toxicité, la disponibilité, la prise en compte du climat, la variabilité chimique. Il y a eu des expérimentations sur la mise en échelle de façon quantitative. Il y a donc espoir parce que les producteurs ont mis sur la table leurs préoccupations par rapport à l’étendue des essais, à d’autres bio-agresseurs, aux spéculations commerciales, etc. On peut compter sur les biopesticides pour une agriculture durable et écologique. Ce changement ne sera pas radical mais petit à petit, on va y arriver », croit-elle.

« On a beaucoup parlé de tomate, avec l’usine burkinabè qui poussera de terre d’ici là. Il y en aura en abondance et surtout de bonne qualité », Pr Yvonne Bonzi

Pour Sophie Sedogo, vice-présidente du Conseil national pour l’agriculture biologique (CNABIO), cette rencontre est à saluer car l’agriculture biologique avance et il est bon que les producteurs puissent se mettre au diapason des nouvelles trouvailles dans ce domaine. « L’apport des chercheurs pour le développement de l’agriculture biologique est le bienvenu. On se côtoie depuis longtemps et aujourd’hui, nous avons mis ensemble des résultats qui nous aiderons dans la promotion de l’agriculture biologique », a-t-elle d’indiqué.

« L’agriculture biologique coûte cher parce qu’il n’y a pas assez d’acteurs et il n’y a pas assez d’acteurs parce que les intrants posent problème. Une fois que nous serons bien armés pour cela, les produits biologiques ne coûteront plus chers », Sophie Sedogo

Dans l’immédiat, les actions qui seront mises en œuvre tiennent à l’application des formules que les chercheurs proposent aux producteurs pour la promotion et la vulgarisation de l’agriculture biologique.

Erwan Compaoré
Lefaso.net