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Trafic illicite d’armes : trois personnes arrêtées

Publié le mercredi 15 février 2006 à 08h02min

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La brigade de la gendarmerie de Paspanga (Ouagadougou), en synergie avec la brigade de gendarmerie de Pô, a mis la main sur trois personnes qui seraient impliquées dans la fabrication et le trafic illicite d’armes de traite artisanale "sophistiquées".

La brigade de la gendarmerie de Paspanga (Ouagadougou), en synergie avec la brigade de gendarmerie de Pô, a mis la main sur trois personnes qui seraient impliquées dans la fabrication et le trafic illicite d’armes de traite artisanale "sophistiquées".

Abdoulaye Keïta, David Hidogo et Johanny Bonkoungou (le fabricant d’armes) ont été présentés à la presse le 14 février 2006. Ils avaient à leurs côtés un arsenal assez impressionnant d’armes à feu : 16 fusils et pistolets calibre douze qui n’ont rien à envier à la célèbre arme de guerre, la kalachinikov.

Selon le lieutenant-colonel Alain Dabiret, commandant du groupement départemental de gendarmerie de Ouagadougou, et Noël Lallé, adjoint au commandant de brigade de Pô, c’est une enquête portant sur un vol d’engin qui a abouti à l’ arrestation des trois personnes impliquées dans cette affaire.

Tout a commencé à Guiaro, localité située à une trentaine de kilomètres, de Pô, et qui est réputée être très dangereuse. La gendarmerie nationale qui était sur la piste d’un groupe de voleurs d’engins met la main sur un receleur, un homme surplombant la trentaine, et qui n’a pas bonne renommée. Les recherches approfondies et les interrogatoires des pandores ont porté fruit lors d’une perquisition au domicile de la mère de l’intéressé : ils y ont découvert une arme à feu (calibre 12) de fabrication artisanale camouflée dans un sac ; une arme qu’on classerait dans la "famille" des kalachinikovs. Cette nouvelle piste a conduit les enquêteurs à Ouagadougou, ville que le receleur détenteur de l’arme a indiquée comme étant son lieu d’approvisionnement.

L’enquête a abouti, selon le lieutenant-colonel Alain Dabiret, le 3 février dernier. L’enquête a donc duré à peine deux semaines et a permis de mettre la main sur 3 personnes, et au total 16 armes à feu. Ces armes seraient fabriquées par des forgerons vivant à Ouagadougou.

La chaîne de fabrication est étendue

La commande des armes était lancée par un des membres du réseau qui se faisait passer pour le fusilier du Mogho Naaba.

Ce dernier, sous prétexte qu’il travaillait au compte du chef suprême des Mossi, faisait souder des morceaux de fer chez des soudeurs de la place. Ces barres de fer soudées étaient ensuite munies ou garnies de bois pour en faire une arme à feu.

"Le circuit est long : il part de la commande à la finition", a déclaré le lieutenant-colonel Alain Dabiret. En attendant de mettre la main sur les autres membres du réseau en cavale, il a appelé les populations à collaborer et à être prudentes.

Pour une réglementation de la fabrication d’armes artisanales

"Je crois qu’il y a lieu que les populations restent toujours vigilantes. La détention d’armes est un domaine réglementé. La fabrication des armes aussi. Au Burkina, nous utilisons beaucoup les fusils de traite à l’occasion des cérémonies traditionnelles. Mais il y a lieu que ces fusils restent véritablement des fusils de traite dans leur forme originale. Ces genres d’imitation constituent un problème. Je crois que les autorités compétentes auront à se prononcer sur cette affaire", a déclaré le lieutenant-colonel Alain Dabiret. Et d’ajouter : "Nous invitons les populations à davantage de collaboration en matière de renseignements. Il faut qu’on en finisse avec le banditisme".

Y a-t-il un lien entre ce réseau et le grand banditisme minant la région de Pô ? Ces armes ont-elles déjà servi dans des cas d’attaques ? En attendant que les enquêtes déblaient l’affaire, les 3 personnes arrêtées seront déférées devant le procureur du Faso.

Alain Dabilougou
Le Pays

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