Les acteurs ont mené la réflexion autour du thème : « Promouvoir l’alphabetisation pour un monde en transition : Bâtir les fondations de sociétés durables et pacifiques ». Il s’agit du thème choisi à l’international.

Cela s’explique par le fait qu’il a été constaté que les progrès de l’alphabétisation ont été entravés au cours des dernières années à travers le monde. Les raisons sont, entre autres, liées à l’ampleur des conflits violents ayant provoqué des déplacements massifs de personnes. Il y a également la crise de la covid-19 ayant causé la fermeture de plusieurs établissements scolaires et centres d’alphabétisation et la fracture numérique qui a empêché d’assurer la continuité éducative dans les différentes régions du monde. A cela s’ajoute le déni à des millions de personnes à travers le monde, de leur droit fondamental à préserver et développer la langue porteuse de l’identité de leur communauté. Comme conséquence, on constate la part d’enfants de 10 ans qui ne savaient pas lire et comprendre un texte simple est passée de 57 % en 2019 à près de 70 % en 2022.

La JIA est placée sous l’égide de l’UNESCO

Au niveau national le thème secondaire est : « Nécessité d’opérationnaliser le triptyque éducation de base, formation professionnelle et insertion socioéconomique des sortants des structures d’Education non formelle ». Au pays des hommes intègres, la proportion des personnes âgées de 15 ans et plus qui ne savent ni lire ni écrire dans une langue quelconque est estimée à 70,3%, selon les résultats du cinquième Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) intervenu en 2019.

Il est donc nécessaire de promouvoir l’alphabétisation afin de libérer les potentialités permettant à chaque individu d’accéder à diverses opportunités d’emploi, de participer pleinement à la vie de la société, de mieux prendre en charge sa santé, sa nutrition, d’échapper à la pauvreté et à la manipulation de conscience, selon les acteurs.

Les acteurs de l’éducation ont assisté à des communications sur les deux thématiques (nationale et internationale)

L’état des lieux de l’alphabétisation au plan national donné

Le patron de la cérémonie de cette célébration est le ministre en charge de l’alphabétisation, Joseph André Ouédraogo. Il a étalé quelques chiffres sur la problématique au Burkina Faso.

Il faut noter qu’au lancement officiel de la campagne d’alphabétisation 2023 intervenu le 17 février 2023 à Dagouma, commune de Toécé, province du Bazèga, région du Centre-sud, le ministère de tutelle avait annoncé l’ouverture de 3 150 centres, soit 787 centres pour adolescents et 2 363 centres pour jeunes et adultes. Ces centres devraient globalement enregistrer 94 500 apprenants soit 23 610 apprenants adolescents et 70 890 apprenants jeunes et adultes.

Au bilan, le traitement provisoire des données collectées indique que ce sont 2 366 centres, soit 721 centres pour adolescents et 1 645 centres pour jeunes et adultes, qui ont été ouverts en 2023. Le nombre d’apprenants enregistrés dans tous centres confondus est de 50 847.

Joseph André Ouédraogo a salué la résilience des acteurs de l’alphabétisation

L’évaluation certificative organisée pour une première fois au plan national par la Direction générale des examens et concours (DGEC) a permis d’enregistrer un taux global de succès de 60,64%, soit en nombre absolu 17 575 apprenants déclarés alphabétisés sur 35 064 candidats inscrits. En termes de Formations techniques spécifiques (FTS) ce sont 762 FTS qui ont été déroulées au profit de 37 979 apprenants jeunes et adultes dont 28 287 filles/femmes. Quant aux apprenants ayant bénéficié de renforcement de compétences professionnelles au cours de la campagne, ils sont au total 2 311 apprenants dont 1 371 filles/femmes.

Joseph André Ouédraogo a confié que malgré le fait que les résultats enregistrés ne sont pas à la hauteur des attentes du ministère, ils sont satisfaisants. Il a donc félicité l’apport remarquable des acteurs et partenaires qui ont organisé les activités de la campagne d’Education non formelle en 2023.

Le ministre a visité les stands qui ont été installés pour la commémoration de la JIA au Burkina Faso

« On peut retenir que malgré les efforts consentis, il y’a encore d’énormes actions à accomplir. Sans le rehaussement préalable des chiffres liés à l’alphabétisation, on ne peut pas aller vers le développement. Il ne faut pas se faire des illusions. En dépit de la situation difficile sécuritaire et humanitaire, beaucoup de centres restent ouverts. Il y’a de la vitalité dans ces centres. Même si dans certaines zones ces centres sont fermés. Certains partenaires techniques et financiers nous sont toujours fidèles par leurs contributions. Les acteurs doivent être davantage motivés afin qu’ils s’impliquent. Je veux parler des animateurs, car, ils font pratiquement du bénévolat. Le peu qu’on leur donne ne suffit pas », a déclaré le ministre Joseph André Ouédraogo.

Il a conclu en signifiant que la JIA 2023 vise à établir la co-relation entre l’intérêt de l’alphabétisation dans le processus de paix et le respect et des droits et devoirs des populations dans le monde.

SB
Lefaso.net