Des milliers de fidèles chrétiens se sont réunis sur la colline du sanctuaire Notre-Dame de Yagma, pour célébrer la montée de Marie au ciel, et adresser leurs prières pour la paix au Burkina Faso.

Une vue des fidèles catholiques sortis massivement pour la célébration de cette journée dédiée à Marie.

Dans son homélie, monseigneur Léopold Ouédraogo a exhorté les fidèles chrétiens à cultiver l’esprit de solidarité, principalement à l’endroit des personnes déplacées internes qui éprouvent mille et une difficultés à joindre les deux bouts. « Lorsque Elisabeth attendait son enfant, elle était déjà en âge avancée. Elle était difficilement agile et c’est elle que Marie a visée. Elle voulait l’aider à se réjouir, à se sentir forte, à avoir confiance en elle-même, à se sentir épaulée. A l’instar de Marie, nous aussi sommes invités à rendre notre action de grâce à l’endroit de ces personnes qui souffrent. Ces personnes dont les maris ont été chassés ou tués. Aujourd’hui, ce sont leurs femmes et leurs enfants qui doivent essayer de survivre. Ils rencontrent ainsi des difficultés pour se nourrir, pour habiller leurs enfants et les loger convenablement. C’est tout un problème. Nous avons des femmes qui sont laissées à elles-mêmes, abandonnées avec leurs enfants sous la pluie, avec les moustiques qui peuvent leur donner toutes sortes de maladies. C’est à eux que l’on doit notre solidarité. Nous devons leur tendre la main », a prêché l’évêque de Manga.

« A la suite de Marie, soyons solidaires des personnes vulnérables, des personnes les plus pauvres. C’est ainsi qu’elle nous obtiendra ce que nous recherchons de tout cœur : la paix », Mgr Léopold Ouédraogo.

Cette messe a aussi été l’occasion de célébrer le jubilé de 1 342 laïcs. Le cardinal Philippe Ouédraogo, qui célèbre ses 50 ans de vie de prêtrise, s’est aussi joint à cette action de grâce. Pour lui, cette journée marque son attachement au Christ et sa dévotion à le servir jusqu’au bout. Elle marque aussi le début de la célébration des 125 années d’évangélisation en Haute-Volta qui se fera sur trois ans. « La première est dédiée aux laïcs. C’est celle que nous célébrons aujourd’hui. La deuxième, aux agents pastoraux : évêques, catéchistes, religieux, religieuses. L’apothéose est prévue en 2025, avec l’action de grâce pour le don de Jésus pour sauver l’humanité et de son évangile », a-t-il détaillé.

Le cardinal Philippe Ouédraogo a accordé la bénédiction apostolique à sœur Alice Zoungrana des Sœurs de l’Immaculée conception, qui célèbre son jubilé d’or, et à Sylvain Ouédraogo de la paroisse de Gounghin pour ses 85 ans de baptême.

Pour le pays, le cardinal a formulé le vœu qu’il retrouve son lustre d’antan. « Je prie que Dieu bénisse tout un chacun, nous comble au-delà de nos attentes. Surtout pour notre pays le Burkina Faso, en quête de réconciliation, de justice et de paix. Je prie que le Seigneur nous donne d’être des artisans de paix pour un monde plus fraternel », a adressé Philippe Ouédraogo.

Une vue de quelques leaders religieux et politiques venus accompagner les catholiques pour la célébration de la fête de l’Assomption.

Erwan Compaoré
Lefaso.net