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10e congrès de la SOGOB : Les participants réfléchissent à l’amélioration de la santé maternelle et périnatale au Burkina

Publié le jeudi 22 juin 2023 à 15h00min

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10e congrès de la SOGOB : Les participants réfléchissent à l’amélioration de la santé maternelle et périnatale au Burkina

Ce mercredi 21 juin 2023 s’est ouvert à Ouagadougou, le 10e congrès couplé au 30e anniversaire de la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB). La cérémonie d’ouverture du congrès a été présidée par le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Robert Kargougou.

C’est sous le thème : « Contribution de la SOGOB pour l’amélioration de la santé maternelle et périnatale au Burkina Faso », que se tient ce 10e congrès de la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB). Pr Jean Lankoandé, président du comité scientifique du congrès souligne que malgré une baisse importante de la mortalité maternelle ces dix dernières années dans le monde, en Afrique la mortalité maternelle reste encore un fléau. En effet, en 2017, le ratio de mortalité maternelle était de 415 pour 100 000 naissances vivantes dans les pays les moins avancés contre 10 pour 100 000 naissances vivantes en Europe. La quasi-totalité des décès maternels se produisent dans les pays en voie de développement dont plus de la moitié en Afrique subsaharienne.

Les gynécologues venus de plusieurs pays d’Afrique, d’Europe et du Canada prennent part à ce congrès de la SOGOB

Au Burkina Faso, le gouvernement a pris des initiatives, pour réduire la mortalité maternelle, dont la gratuité des soins au profit des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans. Cette mesure a eu pour effet une augmentation de la fréquentation des services de santé, une réduction importante du retard de consultation, une augmentation du nombre d’accouchements assistés et donc par ricochet une réduction de la mortalité maternelle et infanto-juvénile. Ce qui a contribué à faire passer le ratio de mortalité maternelle de 727 à 310 pour 100 000 naissances vivantes entre 1990 et 2015, puis à 222,9 pour 100 000 naissances vivantes en 2021.

Pr Bibiane Koné élevée au grade de gynécologue émérite par ses pairs

Pour le ministre de la santé, Dr Robert Kargougou, ces résultats sont aussi à mettre à l’actif de la SOGOB qui assure la formation continue des gynécologues et des sages-femmes et dont les congrès sont des cadres de partage d’expériences et de transfert de compétences. C’est pourquoi il souligne que son département ne ménagera aucun effort pour soutenir la SOGOB dont les interventions des membres ont un fort impact sur les indicateurs en matière de santé.

A en croire le Pr Lankoandé, les acquis du Burkina Faso en matière de réduction de la mortalité maternelle sont menacés par la situation sécuritaire que traverse le pays. « Bien que les complications obstétricales telles que les hémorragies, l’éclampsie, les dystocies, les infections et les complications d’avortement soient les éléments inaugurant le processus mettant en jeu la vie des femmes, il apparaît de plus en plus clairement que l’un des principaux facteurs des décès maternels et néonatals au Burkina est le dysfonctionnement du système de santé en grande partie lié à la crise sécuritaire et sanitaire ». Un constat que partage le ministre de la santé, qui souligne que son département a pris la mesure du problème et développe de ce fait, des solutions pour y faire face.

Des gynécologues ont reçu des distinctions

Pr Bibiane Koné élevée au grade de gynécologue émérite par ses pairs
À l’occasion de ce 10e congrès couplé au 30e anniversaire de la SOGOB, des gynécologues ont été décorés par le ministre de la santé et de l’hygiène publique. Mais surtout, Pr Bibiane, première femme médecin et première gynécologue-obstétricienne du Burkina Faso, fondatrice de la SOGOB a été élevée au rang de gynécologue émérite par ses pairs. Une reconnaissance pour cette pionnière de la gynécologie au Burkina Faso et qui a contribué à former de nombreux gynécologue-obstétriciens du pays. « Je suis vraiment satisfaite de la relève puisque nous sommes arrivés à résoudre le gros problème de la gynécologie-obstétrique : la mortalité maternelle, qui a beaucoup diminuée, par la formation de gynécologues compétents et qui sont dans toutes les provinces du pays », a-t-elle laissé entendre.

Photo de famille des différents présidents de la SOGOB

A ce 10e congrès de la SOGOB, prennent part des gynécologues-obstétriciens venus de plusieurs pays d’Afrique, d’Europe et du Canada. En plus du thème principal, plusieurs sous-thèmes seront développés à savoir la réduction de la mortalité maternelle et périnatale, l’offre de soins maternels et périnatals en situation de crise humanitaire, la planification familiale et l’infertilité du couple, l’interruption sécurisée de grossesse selon la loi, la stratégie d’élimination du cancer du col de l’utérus, les violences basées sur le genre et l’endoscopie en gynécologie obstétrique.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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