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Dédougou : L’association Salaki prend fait et cause pour les personnes vulnérables

Publié le jeudi 15 juin 2023 à 12h22min

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Dédougou : L’association Salaki prend fait et cause pour les personnes vulnérables

L’association Salaki est « profondément » attachée à la cause des personnes vulnérables (surtout les personnes déplacées et les enfants) dans la région de la Boucle du Mouhoun. Pour donner effet à cet engagement, elle a organisé, ce mercredi 14 juin 2023 à Dédougou, une journée de plaidoyer auprès des autorités coutumières, religieuses et administratives pour intercéder en faveur de la prise en compte de la protection des enfants et des personnes déplacées internes dans les initiatives de promotion de la cohésion sociale.

De l’assistance et de la protection pour les personnes vulnérables, dont les Personnes déplacées internes (PDI) et les enfants, dans la région de la Boucle du Mouhoun ; tel est le désir de l’association Salaki. Pour joindre l’utile à l’agréable, la structure a convié, dans la matinée du mercredi 14 juin 2023 à son siège à Dédougou, des autorités coutumières, religieuses et administratives locales autour d’une journée régionale de plaidoyer en faveur de la prise en considération de la protection des PDI et des enfants dans les actions de promotion du vivre-ensemble.

Des participants à la journée de plaidoyer

Durant 24 heures, les acteurs venus des coins et recoins de la région vont conjuguer les intelligences pour permettre la mise en œuvre d’une synergie d’actions entre les parties prenantes intervenant dans la gestion des personnes déplacées, selon le président de l’Association Salaki, Camille Sawadogo. De son avis, il n’est pas approprié de penser que l’assistance et la protection des PDI peuvent se faire, par les acteurs, en rangs dispersés.

Camille Sawadogo, président de l’Association Salaki

A en croire le président, la journée de plaidoyer fait suite à une conférence radiophonique, sur la promotion des valeurs de paix et des outils de résolution de conflits, tenue le 25 avril 2023. Ladite conférence, précise Camille Sawadogo, avait décelé entre autres des difficultés comme l’indisponibilité des terres cultivables, des espaces et des pistes pastoraux au profit des déplacés. « Beaucoup étaient des agriculteurs qui exploitaient de grandes surfaces. Ils arrivent ici et n’ont pas la possibilité de cultiver. Ça, c’est un grand problème. C’est important qu’on puisse les aider à trouver un lopin de terre. C’est la raison pour laquelle nous avons convoqué cette rencontre pour qu’on réfléchisse sur des solutions à apporter », a-t-il soutenu.

Le haut-commissaire de la province du Mouhoun, Souleymane Nakanabo, a représenté le gouverneur de la région

Le manque de zones de pâturage et de pistes pastorales pour des PDI arrivées en terre d’accueil avec du bétail constitue un autre goulot d’étranglement. A écouter Monsieur Sawadogo, la situation est susceptible de déboucher sur des conflits entre éleveurs et agriculteurs, en cette période d’hivernage qui s’annonce, si l’on n’y prend garde. Il préconise donc que les notabilités coutumières et religieuses appuyées par les autorités administratives régionales s’investissent dans la recherche de solutions pour plus de protection des déplacés dans un esprit de promotion de la cohésion sociale.

Pour sa part, le représentant du gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Souleymane Nakanabo a estimé que la journée de plaidoyer est une invite à négocier, auprès des propriétaires terriens, des lopins de terre au bénéfice des déplacés afin qu’ils participent à la production agricole. Le haut-commissaire de la province du Mouhoun a ajouté que la négociation prend également en compte les préoccupations des PDI éleveurs. Il a par ailleurs justifié l’organisation de cette journée par la « volonté affichée » des différents acteurs de cultiver une cohabitation pacifique entre populations hôte et déplacée.

Safiatou Ouédraogo, une déplacée venue de Djibo dans la région du Sahel

L’initiative de l’association Salaki est saluée par les PDI. Celles-ci notamment les femmes, espèrent qu’avec ce projet leurs difficultés d’accès à la terre, leurs contraintes de logement et d’emploi vont connaître un début de résolution, si l’on croit Safiatou Ouédraogo.

L’activité a bénéficié du soutien financier de l’UNICEF. Elle émane du projet de promotion des messages clés humanitaires de veille humanitaire et de renforcement de l’engagement communautaire et de la redevabilité dans la prévention, la réponse et le relèvement des communautés affectées par les urgences humanitaires dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Yacouba SAMA
Lefaso.net

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